Pierro Juillot

Technicien dessinateur/ Chômeur. Dit aussi Pierro Sanslalune.

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Billet de blog 30 décembre 2013

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Les étrennes du MEDEF : L'étreinte asphyxiant le corps social.

Pierro Juillot

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Est-ce l'heure, en France, mais aussi ailleurs..., chez nos voisins-es de l'Europe du Sud par exemple, de faire un bilan de fin d'année en terme social et économique..., sous forme humoristique pour le MEDEF, festif pense-t-il...(?), et de distribuer des "chaleureuses" étrennes à la "société" (comme ici et par exemple. On achète la paix sociale...?), en guise de nouveau départ, de nouvelle base de négociations sociales, et d'un nouveau socle de confiance mutuelle pour l'année prochaine...? C'est emballé et à ouvrir ici, dans ce qui suit...: "Combien y a-t-il vraiment d'emploi non pourvu en France".

Parce qu'en en matière de politique économique et sociale au sens général de l'intérêt d'un pays..., et en matière de mesures et autres "plans" conjoncturels et/ou structurels (austéritaires quoi), comme disent les soit-disant "sachant", pour régler tant de problèmes..., ces distorsions de chiffres et sources multiples et divergentes, sous forme de conditionnel en plus..., sont plutôt empoisonnant pour fixer le cadre du débat. Ce "gentil" MEDEF s'est donc proposé d'apporter au pot commun, son aumône... Non conditionnée, c'est sûr...?

  Disons que pour rebâtir à neuf, ou presque, un projet social et économique porté par une politique digne de ce nom..., en tant que fondation respectueuse des règles élémentaires de la constitution, aussi absentes au niveau européen que seul le rendement de l'euro et du capital qui font la brillance, le bling-bling des tuiles quoi, compte..., il faut avoir un projet claire, net et précis. Pour le MEDEF le sien est claire... Seul compte ses profits, maintenant..., et ruisselle que pourra..., quand pourra..., comme d'habitude... Mais comme charité..., commence toujours par soi même..., c'est aux salariés-es/consommateurs-trices/électeurs-trices d'acter en premier leurs louanges et oboles en directions du patronat... Non mais c'est vrai quoi..., à en croire l'agacement des défenseurs du néolibéralisme excédés par le sujet du chômage et de la solidarité nationale à apporter aux victimes. Que serait un pays sans entreprise, vous disent-ils...? Rien..., vraiment...? Et que serait une entreprise sans salariés-es, employés-es, ouvriers-ères, travailleurs-euses...? Moins que rien et aussi virtuelle que ce marché vampirisant les finances d’États et des entreprises... Un patron seul pourrait-il produire autant que plusieurs de ses employés-es...? Toujours pas... Revenons-en à nos brebis galeuses.

Il, ce projet, ou avant projet..., doit avoir l'ambition de retrouver une unité, l'utilité de faire faire sens commun, d'objectiver une perceptive économique et sociale à long terme, pour le pays en rapport étroit avec d'autres, tant en définissant l'envergure du gros œuvre, l'enveloppe extèrieure, qu'en en décortiquant les espaces, il dessine l'agencement et l'articulation à l'intérieure du second œuvre. Ce tout est aussi indispensable pour créer un climat de confiance entre nous et nos voisins-es, entre patrons et employés-es, entre citoyens-es et politiques, sans parler de créer les conditions d'un retour à une croissance à deux chiffres (inatteignable mais pourtant rêvée par certains-es), que le choix du terrain (dans un contexte aussi faussé que la liberté, la libéralisation des peuples, etc...,  qu'ils prétendent défendre sous la terminologie de "mondialisation" et de "compétitivité", n'est que la façade creuse d'un décor de théâtre) est aussi primordial et doit garantir un équilibre suffisant entre recettes et dépenses internes et externes, d’États et d'entreprises. On appellerait ça..., prendre des nouvelles bonnes résolutions pour l'année à venir..., que si l'on arrivait à s'entendre sur ne serait-ce que ce diagnostique. Mais peut-on encore croire au père noël à notre âge, et tenter de le faire croire aux autres...?

Mon ambition ici n'est pas non plus de dessiner un plan programmatique et politique, à échelles multiples, dans sa globalité et avec des coupes variées comme une nomenclature de circonstance, mais d'en croquer une trame... C'est sur quelques détails, ou du moins en essayant d'effacer les traits épais et que trop disgracieux (par leur mensonge) de ceux et celles s'empressant de profiter d'absence de mouvements sociaux pour faire infléchir l'intelligence de l'opinion publique afin qu'elle abonde dans leur vide de sens..., que je me propose de focaliser quelque peu l'attention.

Et c'est en réagissant aux "chroniques de l'éco" de ce matin, entendu sur BFMTV (indisponible), qui tentait d'esquisser un tableau plutôt grotesque et grossier des négociations paritaires au sujet de l'aspect social et économique de la formation, celle des demandeurs-euses d'emploi entre autres, et aussi concernant la possible "réforme" des indemnisations des chômeurs-euses que je voudrais en rectifier quelques vulgaires entorses faites à la réalité des faits. Ce poison insidieux se répandant et gangrenant toutes objectivités et discutions commence à transpirer de ces étrennes patronales.

Cet édito médiatique se finit, comme très souvent, par l'adage bien connu des néolibéraux pour être répété tout les jours et plusieurs fois par jour sur certains médias commerciaux comme dans la bouche de beaucoup de politiques (ceux du bipartisme d'ailleurs). Il dit en substance que ce sont les entreprises qui font la croissance, qui génèrent la richesse, en créant des emplois..., et pas les salariés-es, employés-es, travailleurs-euses, ouvriers-ères..., et chômpeurs-euses, précxaires dans l'emploi. C'est oublier alors qu'ils-elles consomment tous et toutes autant qu'ils-elles sont et suivant leurs faibles moyens alors...?  Et c'est en prenant un chiffre émanant du MEDEF, dénonçant le fait que pour l'année 2013, c'est 400 milles offres d'emploi qui n'ont pas été pourvues..., les "pauvres"..., que cet adage tente donc d'en confirmer le bien fondé de sa logique par le fait que cela représenterait 10% de chômeurs-euses en moins, dans les statistiques, dans une baisse sur cette sacro-sainte courbe stagnante, si ces offres avaient trouvé preneur... Quel cadeaux n'est-ce pas que ce conditionnel linguistique et ces offres d'emploi potentialisées, optimisées  dans cette déclaration...? Et si on mettait Paris dans une bouteille du genre mignonnette...?

Cette expression est tellement "simpliste" ou si vous préférez, dans l'esprit de la "simplification" (comme la dérégulation financière, la déréglementation des normes du commerce, de l’environnement, des droits du travail, après la socialisation des pertes financières bancaires et institutionnelles, pertes frauduleuses dues au crack de 2007/8, à la suite des subprime, pour laisser faire la "gentil" main invisible du marché), à la mode en ce moment, dans la présentation de la problématique du chômage de masse, du marché du travail en perpétuel mouvement - avec les offres d'emploi non pourvues et les demandes plus de 10 fois plus nombreuses - , de la paupérisation de la classe moyenne inférieure (y compris dans son niveau de qualification), de l'accroissement de la pauvreté et de la précarisation des travailleurs-euses, de l'augmentation des inégalités sociales et fiscales, de l’absence de croissance, des déficits et dettes publiques qui explosent et sont corollairement liées, entre autres, aux précédents éléments à aux recettes (comme celles qu'un certain patronat fraude, évade, optimise fiscalement) et dépenses de l’État devant équilibrer une équation n'ayant jamais trouvé de stabilité autrement qu'en jouant sur la seule variable d'ajustement en cour depuis la création de l’Euro-zone, soit le chômage de masse (loi Nairu et Okun par exemple)..., qu'elle est ridicule d'inintelligence...

Car à la fois on peut constater que le faussé inhérent à ce capitalisme libéral, néolibéral, ultralibéral devient plus qu'abyssal (10% depuis plus de 20 ans de transfert de la production de richesse par le travail, vers le capital rentier) tellement ces bords se sont éloignés l'un (l'économique) de l'autre (le social), par l'arrivée du capital actionnarial dans l'équation ayant jadis essayée d'y placer une passerelle (l’État Keynésien en ayant été le garant, le pont et l'équilibriste par son arbitrage "démocratique"), d'en réguler ses flux, mais qu'en plus c'est cette passerelle même qui est aujourd'hui attaquée (l'accord l'ANI, la réforme des retraites, etc)..., par ce patronat à l'appétit insatiable. Suivant de quelle époque on parle chacun des qualificatifs appliqués au capitalisme est son évolution sournoise et virulente en tant que poison social (l'individualisme et le clientélisme électoral en étant sa caricature la plus connue, quand son autre aspect a consisté à casser les syndicats de salariés-es), sachant que ces derniers temps sont celui de l'ultralibéralisme au niveau européen dans le sens de casser les "États de droits" plutôt Keynésiens.

Pourtant cette passerelle entre l'aspect économique, financier, comptable de la gestion politique (et donc "démocratique", "normalement") des entités, des structures économiques créatrices de richesses d'un pays, et son aspect pourtant indissociable, indispensable qu'est la gestion du corps social (que certains-es néolibéraux et même libéraux de "gauche" ne cessent de critiquer, mépriser, injurier, etc)..., qui sont des vies humaines, des sensibilités suant et se saignant pour gagner souvent qu'une misère (pour 50% de la population Françaises non-imposable pour cause de trop bas salaire) dans une "mondialisation"..., plus qu’ambiguë,  ..., elle est l'essence même de ce qui fait faire société à ce pays... Mais pour les tenants de la communication de masse, du jeu politique, du levier de chantage à l'emploi (en 2012 les chiffres du chômage du mois d'octobre pour la catégorie A étaient de 2 658 300  demandeurs-euses d'emploi alors que cette année ils étaient de 3.275.200 personnes, soit plus 600 000 chômeurs-euses de plus. Ou sont ces 400 000 offres d'emplois conditionnelles dans ce décompte exact...?) dans ce semblant de démocratie de la 5e "République monarchique"..., la validation soit par le silence, l'absence de réponse vive et critique par le fait qu'aucun débat n'en publie leur existence, le dénie de réalité, d'évitement du sujet (comme n'avoir jamais cru en la lutte des classes par exemple) etc..., quand cette expression (citée plus haut) est avancée de manière aussi simpliste que débile et vindicative, semble être autant l'argument principal alimentant la pensée unique du dogme capitaliste mortifère, que le vide politique sidéral de l'idéologie se revendiquant pourtant social, pour certains-es politiques... 

Pour en revenir à cette citation, émanent d'une étude d'un syndicat patronal plutôt partial en matière économique, et encore plus en matière social, comme quoi c'est seule l'entreprise qui créé les richesses dans les sociétés, par rapport à ces offres d'emplois non pourvues (officieusement ou officiellement...? Par rapport aux chiffres des offres de Pôle-Emploi...? Si non... Pourquoi ces offres n'ont pas été mis à disponibilité de Pôle Emploi...?, etc) que ce patronat aurait pu "sauvé"..., de quelle "nature" serait cette richesse crée, et ces emplois...? Quel type de contrat proposés...? Combien de CDI...? Combien de CDD...? Pour quelle rémunération en rapport avec quelle qualification et expériences demandées sont à mettre en perceptives avec ces 400 000 offres d'emploi..., par rapport à 10 fois plus de demandes d'emplois...? Les offres du patronat ne sont-elles pas trop déconnectées, surestimées (en matière de cumul de savoir faire rémunéré au minimum salarial par exemple, ou encore l'exemple des entreprises n'embauchant que des belles personnes dans le commerce, etc) par rapport à la capacité et du marché et des possibilités d'adaptation des demandeurs d'emplois...?  etc...?

Et elle, la richesse, aurait bénéficié à qui le plus...? Aux entreprises (soit le patronat, le capital), ou en partage équitable avec le salariat..., en passant par l’État...?

La "nature", ce sujet que les néolibéraux chérissent tant et aiment à tripatouiller dans tous les sens, tant des emplois non pourvus en question, comme celle de la richesse qu'ils créeraient en satisfaisant les critères patronaux sont en effet essentiel à poser ici en terme de débat...Un exemple peut être pris quand à cette nature de création d'emploi et d’enrichissement d'entreprise. C'est celui du secteur du numérique et des emplois de plus en plus soit mécanisés, automatisés, robotisés, soit précaires pour les personnes embauchées..., et pourtant malgré tout, subventionné par le denier public (l'exemple d'Amazon), quand l'entreprise ne paye pas ses impôts en France par exemple.

Car ce syndicat, le MEDEF, très politisé, dans le sens néolibéral du terme, absconse par des contradictions, comme celle ci dessus,  jamais débattues quoi, n'a de cesse de demander à "l’État", soit nous, déléguant par nos votes nos décisions politiques, regrettées...,  de lui supprimer, lui baisser et les cotisations sociales patronales, et les impôts sur les sociétés, avec en complément..., d'alléger et ceux sur leurs fortunes personnels, et les dépenses sociales, les protections sociales entre autres, que l’État doit à leurs victimes qu'ils ont licencié massivement... Soit les indemnités chômage, etc... De plus en terme de demande, le compte ne s’arrête pas là..., pour ce patronat insatiable en matière de libéralisation (des services publics sur lesquels il lorgne secrètement), d'accroissement de son pouvoir, confisquant de fait les droits et libertés de "ses" salariés-es, tout en diminuant le pouvoir de l’État, du politique, devant abriter les conflits sociaux...

L'accord l'ANI (donnant entre autres le droit aux patrons d'éviter de verser des primes de licenciement et de dédommagement à "ses" employés-es, quand ils les virent..., par exemple en ayant trafiqué, "optimisé" quelques chiffres comptables), la réforme du financement des retraites qui va peser que sur les ménages (employés-es/consommateurs-euses/électeurs-trices)  quand les patrons vont voir leur part des cotisations sociales, transférer sur la branche famille, soit qu'ils ne financeront en rien les retraites de "leurs" salariés-es s'étant usé dans l’exécution de leur labeur de moins en moins bien protégé (puisque beaucoup moins contrôlé), les aides publiques massives aux entreprises tant par le CICE augmentant de fait et les prix des biens et la TVA (des le 1 janvier 2014) pour faire payer ce cadeaux encore qu'aux ménages, que celles, ces subventions publiques annuelles données sans contreparties, sans contrôles fiscaux (et/ou ici), interroge en effet sur la "nature", la morale de la fable, d'une telle générosité citoyenne, d'une telle assistance sociale massive en faveur des entreprises et d'un patronat qui ne veut ni entendre parler d'augmentation les salaires, ni prendre en contre les critiques en direction de ses gestions et investissements hasardeux, douteux et improductifs pour l'entreprise, pour les biens produits, ni voir de contrôleurs du fisc ou de l'inspection du travail vérifier ses exercices et les respects des droits..., et encore moins de taxer le capital, quand aux résultats sur le nombre de chômeurs-euses explosent, de précaire du travail tout autant, de CDD pareil, de bas salaire encore plus, et de pauvre ayant connu la casse "fin de droit", accroît d'autant... A savoir que le MEDEF demande en plus...(?), et/ou au lieu de 20 milliards d'euros du CICE...(?), payés que par les ménages..., 100 milliards d'euros sur 5 ans de baisses de cotisations sociales patronales et d'impôts...

Tant d'avantages de privilège accordés sur la base de tant de promesses sans lendemain, non respectées, quand tant de victimes jonchent leurs pas pressés, leurs raccourcis verbaux et idéologiques, leur invectives et injures envers ceux et celles qu'ils-elles ont excluent, devraient en effet interpeller tout politique représentant le peuple et se respectant en tant que tel..., quant à examiner les conséquences des actes passées, sur les déficits de l'UNEDIC, de la sécurité sociale, de la mauvaise utilisation des plus de 30 milliards d'euros de fond destinés à la formation professionnelle, etc..., que celles futures, sur le niveau des protections sociales des employés-es à bas salaires, sur le long terme, si ces cadeaux et autres étrennes continuent d'abonder ainsi des trous sans fins (ceux des parts d'ombres, noirâtres de la finance), des "boit-sans-soif" du denier public..., aux pratiques de plus en plus mafieuses... Car c'est leurs fesses qui y passeront en suivant, quand l’État aura été réduit à peau de chagrin.

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