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Billet de blog 22 janvier 2015

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Attentat de Charlie Hebdo : la corruption dans la police une des causes du fiasco ?

Manuel Valls et le lobby policier se servent du fiasco sanglant de Paris, malgré une signalisation des terroristes près de Charlie Hebdo plusieurs semaines avant, pour dire qu'ils manquent de moyens. C'est oublier qu'ils ont des moyens mais que ceux-ci sont détournés en tout impunité. Il n'est pas possible d'accepter les propos de Manuel Valls quand l'argent destiné aux enquêteurs pour aller sur le terrain finissent dans les poches des responsables de la police ou du gouvernement. Les propos de Manuel Valls sont d'autant plus indécents que l'Etat laisse des hauts fonctionnaires de la police commettre des infractions en toute impunité : Hauts fonctionnaires et basse police : corruption ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Manuel Valls et le lobby policier se servent du fiasco sanglant de Paris, malgré une signalisation des terroristes près de Charlie Hebdo plusieurs semaines avant, pour dire qu'ils manquent de moyens. C'est oublier qu'ils ont des moyens mais que ceux-ci sont détournés en tout impunité. Il n'est pas possible d'accepter les propos de Manuel Valls quand l'argent destiné aux enquêteurs pour aller sur le terrain finissent dans les poches des responsables de la police ou du gouvernement. Les propos de Manuel Valls sont d'autant plus indécents que l'Etat laisse des hauts fonctionnaires de la police commettre des infractions en toute impunité : Hauts fonctionnaires et basse police : corruption ?

Il n'est pas excessif de penser que la police est inefficace parce que le gouvernement laisse détourner les frais d'enquête sans qu'aucun haut fonctionnaire n'ait été sanctionné, alors que le moindre agent public serait déjà mis à pied ou révoqué pour 10 euros. 

Cette mansuétude est criminelle quand on imagine l'incidence qu'elle a nécessairement sur le mauvais fonctionnement d'un service, dont les agents s'inquiètent eux-mêmes, et qu'après le fiasco de Toulouse, celui de Paris se solde par le double de victimes et qu'on en fasse un triomphe, debout à l'Assemblée nationale en chantant la Marseillaise.

Il est incohérent, voire inadmissible, qu'un pouvoir aussi rigoureux dans la comptabilité publique pour justifier la régression sociale perde de sa rigueur comptable quand il s'agit de la sécurité publique et qu'il se serve d'une hécatombe pour dire, à l'inverse des évidences, qu'il manque de moyens, alors que ces moyens sont détournés sans qu'il y ait été donné la moindre suite judiciaire.

Rappelons quand même que la gestion des fonds publics est très sérieusement mis en cause par la presse et qu'il n'y a eu aucune sanction de prise à ce jour :

L'opacité des frais d'enquêtes policières dans le viseur de la Cour des comptes  La Voix du Nord

Cent vingt-neuf millions d’euros, dont un tiers opaque : selon la Cour des comptes, c’est la somme d’argent liquide qui a circulé, en dix ans, pour les frais d’enquête de la police, au cœur des investigations sur les primes en liquide au ministère de l’Intérieur qui visent des proches de Nicolas Sarkozy.

Frais d'enquête: 34 millions d'euros pour le cabinet du patron de la police en dix ans  Médiapart

Entre 2002 et 2012, le cabinet du directeur général de la police nationale a reçu au total 34 millions d'euros en liquide, prélevés sur les frais d’enquête des policiers. Employés de façon « totalement discrétionnaire » et sans aucun justificatif, dénonce la Cour des comptes.

Guéant: la police a été une «vache à lait», accuse l'ancien patron de l'IGS Médiapart

Ancien membre du cabinet de Claude Guéant à la direction générale de la police nationale puis patron de la police des polices parisienne jusqu'en 2010, Eric Meillan revient sur les 10 000 euros en liquide touchés chaque mois par Claude Guéant entre 2002 et 2004. Il y voit une une dérive généralisée « de gens qui ont considéré la police comme vache à lait ».

Claude Guéant et ses primes: le procureur est saisi Médiapart

Claude Guéant, lorsqu'il était directeur de cabinet du ministre de l’intérieur Nicolas Sarkozy, s'est vu attribuer environ 240 000 euros de primes en liquide, des sommes détournées des frais d’enquête des policiers. Mediapart publie le rapport qui vient d'être transmis au parquet de Paris.

Manifestation inédite d'officiers de la DCRI Médiapart

Des officiers de police de la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) ont prévu de tracter vendredi 16 mars à l'entrée du siège de la direction, à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). Révolte contre le dévoiement d'un outil de renseignement décrit par le livre-enquête L'Espion du président, des journalistes Olivia Recasens, Didier Hassoux et Christophe Labbé ? Pas du tout. Selon les syndicats de police, un «petit» différent catégoriel entre officiers et leurs supérieurs commissaires serait à l'origine de cette bronca, inédite dans ce service secret-défense.

«C'est une situation commune à l'ensemble des services de police, mais les officiers de la DCRI le vivent particulièrement mal du fait du poids des commissaires dans cette direction», explique Jean-Marc Bailleul. «Lors de la fusion entre la DST et les RG en 2007, on a superposé deux structures sans diminuer le nombre de postes de commissaires», explique Nicolas Comte, secrétaire général du principal syndicat de gardiens de la paix, Unité SGP Police FO. Du côté du principal syndicat de commissaires de police, Sylvie Feucher, secrétaire générale, se dit «scandalisée» de cette mini-rébellion. «Depuis quand des fonctionnaires contestent-ils des nominations de chef de service ?», s'indigne-t-elle. Si tous les syndicats de police jurent que ce mouvement n'a rien à voir avec les récentes remises en cause du renseignement français (également dans le livre du journaliste David Dufresne sur l'affaire de Tarnac) et la mise en examen de son patron, Bernard Squarcini dans l'affaire des fadettes d'un journaliste du Monde, le député PS Jean-Jacques Urvoas, qui a vendu la mèche sur Twitter, est plus circonspect. «Le fait générateur est d'abord un problème corporatiste auquel s'adjoint un malaise plus général, estime-t-il. Plusieurs agents de la DCRI sont venus me parler depuis la sortie du livre L'Espion du président pour me dire "Nous sommes venus sur une mission de service public et nous n'avons pas envie d'être assimilés aux barbouzeries de Bernard Squarcini"».

Antoine Gaudino a dénoncé le traffic à propos des frais d'enquête au sein de la police alors qu'il était inspecteur au SRPJ de Lyon à la fin des années 1970. L'affaire du détournement des frais reprochée à Ckaude Guéant témoigne de l'inertie d'une institution et une certaine incapacité à se réformer. Fraus omnia corrumpit

Les informations parues dans la presse signalent une des causes principales de l'inefficacité de la police en matière de "terrorisme", mais aussi de lutte contre la criminalité organisée (dont le terorisme n'est qu'une forme), l'évasion fiscale (la fraude coûte 150 milliards d'euros par an),la corruption (une police admettant en son sein le détournement d'argent n'a pas la mentalité à se mobiliser contre la corruption), ... La mansuétude du politique à cautionner les turpitudes de la police aboutit au résultat  «De centaines de millions d’euros» blanchis à Paris.

L'action de la police se plaçant en amont de la justice fait qu'une police mauvaise produit une mauvaise justice.

Il est dès lors très paradoxal que des syndicats de police critique la justice sans s'inquiéter ni dénoncer les défauts de leur institution, qui devraient les préoccuper en priorité, notamment sur ces affaires d'argent liquide détournée.

Le syndicalisme de la police n'est pas très bavard sur ce point (Police: des élections syndicales sur fond de clientélisme, Comment un ministre achète des syndicatsLes largesses du département de Guérini pour un syndicat de policePolice : syndicats à vendre ?

Ce silence soutient un employeur qui laisse les responsables détourner l'argent et commettre des infractions et prétend ensuite que la police manque de moyens. Elle ne manquera toujours si les d'enquête sont détournés (L'opacité des frais d'enquêtes policières dans le viseur de la Cour des comptes). Il est paradoxal d'entendre des syndicats se plaindre de la vétusté de leurs équipements sans s'émouvoir de la dissipation de telles sommes/

Il faut aussi s'inquiéter de la discrimination répressive dans une institution où la santion est inversement proportionnelle au niveau de responsabilité.

Quand Monseiur Flaesch viole le code de procédure pénale et commet une infraction (Un scandale ébranle la police judiciaire), le ministre explique sa mansuétude disciplinaire par ce qu'il ne s'agit que d'une « Faute de déontologie » et la volonté de laisser la justice d'agir. Monsieur Flaesch n'est pas poursuivi par la justice.

Les policiers de la BAC nord de Marseille apprécieront cette prudence ministérielle en considération des révocations qui les ont sanctionnés, sans attendre que la justice ne se prononce (Bac Nord: deux sanctions confirmées par Manuel VallsEncore un conseil de discipline pour un policier de la Bac Nord, Bac Nord : deux révocations et un an de suspension demandés, Bac nord de Marseille: la justice cherche toujours ses ripoux, BAC Nord de Marseille : la hiérarchie dans la ligne de mire des juges, ...)

Ce traitement très différencié témoigne d'une police de classe, dont il est facile d'imaginer qu'elle est au service d'une société de classes, que ne remet pas en cause les syndicats des fonctionnaires sanctionnés.

Une police de classes est donc plus disposée à réprimer les classes populaires que les classes aisées, ce que porte à croire le constat d'un pays qui laisse s'échapper tous les ans 150 milliards d'euros et qui collectionne les contrôle au faciès.

Les syndicats de police ne s'émeuvent pas de cette distorsion.

Ce syndicalisme de paillettes et de petits fours est très étrange. L'actualité, telle que la presse la recense sans qu'il y soit apporté de contestation officielle, donne à la police bien plus l'image d'une république bananière que celle d'une police républicaine. Cette dérive n'a rien d'étonnante si personne ne s'étonne du soutien - étonnant et paradoxal - des syndicats de la police à l'égard de l'employeur.

La proximité du syndicalisme policier avec le pouvoir pose la question d'une garde prétorienne, un faiseur d'empereur. Après Sarkozy, Valls ?

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Vingt ou trente ans de discours libéral explique l'échec de l'action politique à mainternir la cohésion sociale et un lien entre les habitants que mettente en évidence deux brèves :

Une dizaine d'anciens militaires français aux côtés des djihadistes

Hollande: l'école doit être « un sanctuaire de la politesse »

Sur les conséquences internationales du discours libéral que dénonçait Charlie Hebdo et notamment Bernard Maris :

Le djihadisme, dommage collatéral des guerres occidentales

20 janvier 2015 |  Par René Backmann

Les interventions occidentales dans le monde musulman – de l’Afghanistan à l’Irak et la Libye – loin de ramener la paix et promouvoir la démocratie ont provoqué ou aggravé des situations de chaos dont les djihadistes fanatiques ont été les seuls bénéficiaires.

Le lien entre le mépris pour le social et la violence :

Peut-on surveiller à la fois les terroristes et les mouvements sociaux ?

Par Jérôme Pellissier

Petit exercice de mémoire... C'était début 2013.

La surveillance liée aux risques d'attentats terroristes n'était apparemment pas la priorité du Gouvernement. Souvenez-vous de ce communiqué AFP d'alors (4 février) :

"Les défenseurs de la liberté ne seront que des proscrits tant que la horde des fripons dominera"

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