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Billet de blog 24 avril 2014

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Jean Louis Legalery et Milo Moiré

 Reprise d'un commentaire pour mémoire d'un billet de Jean Louis Legalery auquel il renvoie : De l'art ou du cochon ?... à propos d'une prestation artistitque de Milo Moiré.

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Reprise d'un commentaire pour mémoire d'un billet de Jean Louis Legalery auquel il renvoie : De l'art ou du cochon ?... à propos d'une prestation artistitque de Milo Moiré.

La première vidéo du billet que propose Jean-Louis Legalery explique toute la profondeur des Test de Rorschach si on considère le résultat final.

J'ai pensé à un moment que Milo Moiré allait peindre en déféquant et en urinant. Elle ne le fait pas, préférant une technique plus élaborée. Milo Moiré n'a donc pas épuisé toutes les possibilités de création qu'offre le corps.

Andres Serrano l'ose dans son oeuvre.

A propos de Piss Christ, il précise " Si en faisant appel au sang, à l’urine, aux larmes, ma représentation déclenche des réactions, c’est aussi un moyen de rappeler à tout le monde par quelle horreur le Christ est passé. " (Libération)

Le geste de Milo Moiré, féministe revendiquée expulsant  de son vagin des oeufs de couleur pour qu'ils se brisent sur une toile peut s'interpréter aussi comme une métaphore de l'avortement. Le journaliste du Guardian ne l'a pas relevé par manque de sens critique.

Hormis le caractère affriolant et paradoxal (1) de la mise en scène et l'utilisation de son sexe dans le processus créatif, ce que fait cette artiste n'a rien de nouveau.

Elle s'inscrit dans le mouvement du tachisme.

De nombreux peintres ont déjà procédé à la projection de contenant sur des toiles pour poser la peinture.

Le corps lui même pouvant servir de support

ou de pinceaux.

Des contestataires et des contempteurs d'artistes ont également fait de même pour exprimer leur mécontentement. Ainsi d'un inconnu qui jeta un encrier sur la statue "La Danse" de Jean-Baptiste Carpeaux en 1867. La critique était en avance sur l'expressionisme.

Un jet de peinture sur des CRS peut, dans ce cas, s'interpréter à la fois comme l'expression d'un sens critique et une démarche artistique.

Milo Moiré invite l'opinion à s'entraîner à péter des oeufs de couleur... pour que les manifestations deviennent des happening spontanés et collectifs, nouvel art brut incluant des professionnels de la brutalité.

Une solution serait de remplacer les flashball par des paintball et d'en donner à tout le monde.

L'action conjuguée de la foule et de la police mettrait de la couleur dans les rues. Un art vivant et gratuit, accessible à tous dans lequel tous les fauves trouveraient à s'exprimer positivement

Une nouvelle forme de land art qui sublimerait la monotonie des emballages de Christo  :

Le ministre de l'intérieur pourrait participer à la FIAC (FIAC - Foire Internationale d'Art Contemporain) et le produit de la vente de ces productions collectives contribuerait au redressement social de la France. Et à son moral...

Il faut attendre les prochaines manifesations et la vente des CRS repeints, à moins que la famille Pinault se porte dès à présent acquéreur de cettte forme d'expression populaire négligée par rapport à celle qu'elle collectionne :

 Enfin, la seconde vidéo du billet de Jean Louis Legalery montre que Milo Moiré rapelle que la femme est belle depuis l'origine du temps, des légendes, le rapt de Proserpine par Pluton.

La Vénus de Milo

L'art de l'artiste, en l'espèce, rend hommage à cette beauté, à cette vérité, en la revendiquant. L'évidence du beau et du vrai. L'un démontrerait l'autre.

Cette seconde vidéo renvoie au film Lifeforce et au rôle de Mathilda May, avec qui Milo Moiré partage les mêmes initiales, sauf que la seconde interprète en art vivant, en art de la rue, ce que la première a fait au cinéma.

Voilà peut-être un début de réponse à la question que pose Jean Louis Legalery De l'art ou du cochon ?

Milo Moiré, par rapport à Mathilda May, initie un "progrès" dans l'art. Les femmes nues s'exposent dans la rue. Elles se sont émancipées des salles obscures pour les cochons.

___________________

(1) Il peut paraître paradoxal qu'une féministe instrumentalise son corps pour apater le chaland comme un vulgaire publicitaire ou un scénariste sans talent. La réification mercantique du corps de la femme dans une démarche féministe serait intéressante à débattre. Dans le Guardian peut-être ?

Milo Moiré à Bâle… ou pas

Elle est désormais connue comme l’artiste qui pond des œufs. Et elle cherche à montrer son art en Suisse. Un projet sur lequel elle travaille actuellement avec son agent et compagnon. A Art Basel? Pas sûr...

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