Cette annonce n’a pas changé depuis le dix-septième siècle. L’origine de cette propriété remonte à la famille des Gondi, des italiens influents sur l’ouest parisien, de ce coteau jusqu’à Villepreux, dans la plaine de Versailles.
La famille des Gondi est étroitement liée à la famille des Médicis, Catherine et Marie sont attentives aux conseils de ces italiens. Mais le début du dix-septième siècle n’est pas propice aux italiens, la haine du peuple de France s’installe à leurs égards et la crise financière qui touche aussi la France, obligent la famille des Gondi à vendre cette propriété.
Au milieu du dix-septième siècle, le 25 octobre 1658, Philippe duc d’Anjou, duc d’Orléans achètera cette propriété.
C’est à ce moment que cet homme fera pendant un demi-siècle des travaux pour transformer les lieux et y laisser l’empreinte que nous connaissons aujourd’hui. Les cartographes de l'époque la famille Cassini témoignent de l'importance du lieu:
Pendant ce temps, le frère de Philippe s’occupait d’un autre lieu à quelques kilomètres plus à l’ouest de Paris, lieu qui rayonne encore aujourd’hui sur la planète.
Les plus grands architectes de l’époque vont s’occuper de tout, l’intérieur en y construisant un château, l’extérieur avec des jardins à l’italienne et à la française.
La révolution frappera l’endroit, les meubles seront dispersés ...mais les révolutionnaires garderont les glaces exceptionnelles du château. La convention nationale décrètera le 16 floreal an II que le parc et le château seront « conservés et entretenus aux dépens de la République pour servir aux jouissances du Peuple ».
Les révolutionnaires vendront quelques bâtiments et terres, que rachètera Napoleon qui y installa sa seconde résidence, et son gouvernement.
Napoleon III signera dans les murs du château la déclaration de guerre à la Prusse, le 17 juillet 1870. Quelques mois après, le 13 octobre 1870 le château est incendié par les prussiens, les ruines seront rasées en 1892.
La république s’empressera de mutiler, diviser cette propriété... par l’arrivée du chemin de fer, de routes, puis en 1939, d’une autoroute.
La France crée seulement en 1959 un ministère de la Culture, car il faut croire que la création de la Caisse des monuments historiques et préhistoriques par une loi du 10 juillet 1914 n’a pas suffi à protéger ce lieu remarquable qui fut amputé par une autoroute en 1939. En 1939, le lieu n’était pas un monument historique du fait du manque de mémoire de quelques-uns, et c’est certainement pour ces raisons que les dégradations se succèdent.
Le lieu sera classé monument historique par arrêté du 9 novembre 1994...et obtiendra par la suite une autre protection au titre de ses jardins, et parcs.
Le site est aujourd’hui administré par le Centre des Monuments Nationaux, un établissement public administratif, et l’actuelle administratrice en poste depuis le 23 novembre 2009 est déléguée sur place, y a établi sa résidence privée et travaille dans des locaux voisins sur le domaine.
Car effectivement il s’agit du Domaine National de Saint Cloud, un lieu destiné par les révolutionnaires de 1789, à vocation de promenade, de délassement et d’agrément du public.
Dans le feuilleton qui va suivre, vous comprendrez quel sens est donné à ces mots « délassement », « promenade » et « agrément » par les pouvoirs publics ou privés qui convoitent ce lieu.
Vous découvrirez par le menu, les appétits des uns et des autres sur ce lieu exceptionnel, historique et si mal connu des parisiens en 2012, pourtant à 6 kilomètres de Paris, et à 10 kilomètres à vol d’oiseau de la Tour Eiffel.
Fin de l'épisode 1.
A suivre l'implication de la mairie de la ville de Saint Cloud sur le Domaine National de Saint Cloud.