En préambule, un texte de Roger Martelli:
http://akinorev31.mabulle.com/index.php/2013/04/17/206354-lancitn-voile-etc
A présent, on peut signer l'appel de militants et sympathisants du FDG contre l'islamophobie:
http://www.convergencedesluttes.fr/petitions/index.php?petition=31
Et aussi, le site du fdg contre l'islamophbie:
http://fdg-contre-islamophobie.e-monsite.com/agenda/
Suite au développement des discriminations contre des mères dans l'accompagnement des sorties d'école, aux réactions à l'arrêt de la Cour de cassation dans l'affaire Baby-Loup et au projet de loi sur l'extension de l'interdiction du port du voile, nous, militant-e-s, sympathisant-e-s, électrices et électeurs du Front de gauche, voulons construire l'expression publique et collective d'une autre voix, celle de l'égalité réelle des droits pour les musulman-e-s, pour ceux et celles qui sont considérées comme tel-le-s en France et plus largement pour toutes les personnes discriminées.
Alors que la France a été condamnée par le comité des droits de l'homme de l'ONU pour sa loi du 15 mars 2004 contre les signes religieux à l'école, les offensives contre les musulman-e-s, français-e-s et étranger-e-s, vivant en France, se multiplient, alimentent un climat d'islamophobie et de racisme grandissant et renforçant des discriminations généralisées au point de faire système (contrôles policiers, emplois, logements, éducation...) contre un nombre grandissant d'habitants de ce pays, l'Etat étant en première ligne.
Le racisme s'attaque également à des populations sur le territoire européen depuis des siècles, comme le montrent la stigmatisation et le racisme institutionnel contre les populations roms. Ces attaques, bien que s'inscrivant dans un contexte spécifique à la France, participent d'une logique internationale de conflit entre « les civilisations » entretenue par les classes dirigeantes. Face à la crise économique grandissante et à l'effritement de légitimité des institutions de la Ve République, le racisme est comme autrefois utilisé pour renforcer la division des classes populaires en désignant des boucs-émissaires. Comme dans les années 1930 avec les campagnes antisémites, il s'agit en fait pour les politiques et idéologues réactionnaires de convaincre les citoyen-ne-s-français-es que l’immigration, le plus souvent extra-européenne, serait un danger pour la société.
L'Etat, et ses institutions sont un acteur central de ce phénomène. Aujourd’hui, certain-e-s envisagent un nouveau projet de loi liberticide, interdisant le port de signes religieux ou qualifiés comme tels dans les entreprises des secteurs privés et associatifs, en particulier pour les salariées s'occupant de jeunes enfants. Ce projet de loi constituerait une atteinte au droit du travail, qui renforcerait la subordination des salarié-e-s à leur employeur et constituerait une nouvelle discrimination à l'embauche.
L'interdiction du port du voile aurait pour conséquences l'exclusion des femmes qui le portent de l'enseignement, du travail, etc. Cela constituerait une atteinte aux droits des femmes et les empêcherait d'accéder à tout ce qui, historiquement, a permis leur intégration dans la société et leur émancipation, fut-elle partielle. Ces exclusions accentueraient la ghettoïsation, et donc nuiraient à la fraternité qui est un des principes et des idéaux de la République française. Il serait inconcevable qu’une telle politique soit mise en avant par la gauche. L'affaiblissement des liens sociaux et des structures de solidarité collective qui découle du fonctionnement du système capitaliste pousse au regroupement sur des bases exclusivement identitaires quand aucune alternative crédible n'apparaît. Les conditions sociales et économiques qui sont imposées à ces populations renforcent leur sentiment d’appartenance qui leur apparaît alors souvent comme un moyen d’autodéfense contre les discriminations et les ségrégations.
Attachés à la laïcité, nous considérons qu'elle est déjà protégée par la loi de 1905. Conformément à l'intention initiale de Jaurès, la laïcité a eu jusqu'à récemment pour usage de permettre à chacun-e, croyant-e ou non, de vivre en harmonie/en bonne entente, et de protéger la liberté de conscience et de garantir l'égalité des citoyen-ne-s. Elle est désormais instrumentalisée comme un outil de rejet des appartenances complexes des citoyens-nes, comme une arme de discrimination massive, comme paravent pour lancer des attaques haineuses et servir de prétexte à des lois discriminatoires !
L'islamophobie s'inscrit dans un ensemble de discriminations. Nous devons toutes les combattre à la fois par un travail théorique, politique et de terrain. Nous avons besoin d'un front large et massif, d'un bloc social, qui regroupe exploité-e-s et opprimé-e-s, salarié-e-s, chômeurs et précaires pour changer les rapports de forces et renverser la vapeur et avancer vers cette VIe République qui devrait accorder toutes leurs places aux citoyen-ne-s aux identitées forcément plurielles.
Des convergences politiques sont nécessaires. Un des principes fondateurs du Front de Gauche est l'acceptation de la diversité en son sein. Il nous est nécessaire de construire l’unité des exploité-e-s et des opprimé-e-s et de rassembler au-delà des membres d'organisations face aux nombreuses entreprises de division. Contre l'offensive islamophobe, nous, militants et sympathisants du FDG contre l’islamophobie, mènerons le débat dans nos organisations et agirons publiquement, entre autres au sein des assemblées citoyennes organisées par les collectifs locaux du FDG. Nous souhaitons élargir le dialogue et agir avec les intellectuel-le-s et les mouvements qui portent ces questions depuis plus de trente ans, en premier lieu ceux des mouvements autonomes dans les quartiers populaires et de l'immigration. Aujourd'hui comme hier, la politique se fait d'abord par et avec les personnes concernées.
Le 18 mai au matin, nous appelons à la tenue d'une réunion nationale pour poursuivre la discussion, participer aux élaborations et nous organiser: nous apporterons notre contribution au travail du Front de gauche thématique immigration racisme.
Dans un premier temps, participons massivement au rassemblement appelé par Maman toutes égales, ce réseau emblématique par sa bataille pour le droit de toutes les mamans et les papas à accompagner les sorties scolaires !
"Bref, tout ça prouve aux combattants
Qu'Marianne a la peau brune,
Du chien dans l'ventre et qu'il est temps,
D'crier "Vive la commune !" (Elle n'est pas morte)
Signataires
Alima Boumédienne Thiery, FASE
Stéphane Lavignotte, militant écologiste et du Christianisme social
Daniele Obono, C et A
Frédérick Gauvin-Dupont, Parti communiste, Plonéour-Lanvern (Finistère)
Nolwenn Neveu FDG
Veronika Daae, Alternatifs, Toulouse
Pierre Zarka, association des Communistes Unitaires
Catherine Samary, GA et NPA, Paris XVIIIe
Benoît Geraud, ex-PG, Alfortville (94)
Danielle Carasco, Fase, militante féministe
Capucine Larzillière, militante féministe, GA, Montreuil (93)
Razmig Keucheyan, militant Fdg, Paris XIXe.
Sarah Al Matary, PG
Avec: Diane Adam, syndicaliste, GA, Paris centre; Etienne Adam, FASE; Mathieu Allain, Ga Fdg Marseille centre; Janie Arneguy, les Alternatifs Gard; Grégory Bekhtari, GA, Paris 10e; Gilles Boitte, Communiste unitaire; Bernadette Bouchard, Les Alternatifs Alpes-Maritimes (06); Antoine Boulangé, GA, Vitry sur Seine (94); Jean Brafman, FASE; Pantxoa Caussarieu, Fase 64; Patricia Cavalera, les Alternatifs Ardèche; Florence Ciaravola, les Alternatifs Alpes-Maritimes; Mathieu Colloghan, Alternatif; Renaud Cornand (Ga-FdG 13); Hendrik Davi, FdG Marseille centre; Martine Dejean, Fase 43; Bruno Della Sudda, Alternatifs, Nice (06); Christian Delord, les Alternatifs Gard; Carole Eldin, GA, Marseille; Colin Falconer, GA, Saint-Denis (93); Pierre Gayral, les Alternatifs Paris; Vincent Gay, GA Montreuil; Guy Giani, Alternatifs pays de Grasse; Cécile Gobbo, GA, Paris 10e; Geneviève Huchet, Les Alternatifs 06; Michèle Kiintz, Communistes unitaires/ FASE; Valérie Lafont, FDG; Arthur Leduc, les Alternatifs Alpes-Maritimes; Christophe Lemasson, Alternatifs, Saint Brieuc; Laurent Lévy, FASE; Jean Marie Lucain, Les Alternatifs 06; Roland Mérieux, Alternatifs; Henri Mermé, Alternatifs; John Mullen, GA, Montreuil (93); Richard Neuville, les Alternatifs Ardèche; No Neveu (Ga 13 et FdG marseille centre); Pierre Nouzarède, Fase 24; Rémy Querbouet, les Alternatifs Loire Atlantique; Marc Rebuschi, Fase; Florian Rideau, Les Alternatifs, Paris; Cécile Rigaldiès, GA, Paris 10e; Lisbeth Sal, GA; Laurent Sorel, GA; Sarah Tiano, GA, Marseille; Jean-Louis Touton, GA; Nikou Tridon, Les Alternatifs 06; Daniel Ullman, 75018, sympathisant du Front de Gauche; Nicolas Verdon, GA, Paris 19e; Thomas Vescovi, sympathisant Fdg, Saint-Denis (93).
L'appel en anglais:
Against the islamophobic offensive, build a broad, mass-based campaign
Following the increase in discrimination against mothers who wear the Muslim headscarf wishing to accompany school trips, the reactions to the decision of the Cour de Cassation in the case of the Baby Loup crèche (1) and the proposal to extend the ban on wearing the Muslim headscarf,
We, members, sympathisers and voters of the Left Front, wish to make heard the public and collective expression of an alternative voice - that of real equality of rights for Muslims (and those taken to be Muslims) and more generally for all discriminated persons.
With France already condemned by the UN Human Rights Committee for its law of 15 March 2004 banning the wearing of religious symbols in schools, the offensive against Muslims in France (whether of French nationality or not) has intensified. This has contributed to a growing climate of islamophobia and racism and reinforced a more general system of discrimination (by the police, and in the fields of employment, housing, and education) against an ever-increasing number of inhabitants - with the State being in the front line. Racism affects not just Muslims, but groups who have lived in Europe for centuries, such as the Roma who are subjected to stigmatisation and institutional discrimination.
These attacks, while having specifically French roots, must also be seen in the context of the logic of an international "clash of civilisations" fostered by the ruling classes.
In a situation of growing economic crisis and a loss of faith in the institutions of the Fifth Republic, racism, as in previous periods, is used to widen the divisions in the ranks of ordinary people through the creation of scapegoats. In the 1930s, this mainly took the form of antisemitism. Today, reactionary politicians and intellectuels try to convince French citizens that immigration, especially from outside Europe, represents a danger for the whole of society.
The state and its institutions have played a key role in this process. Today, some are planning a new liberticidal law banning the wearing of religious (or supposedly religious) symbols in private companies and associations, especially by employees who look after young children. Such a measure would represent an attack on workers' legal rights, reinforce their subordination to employers and constitue a new form of discrimination in employment.
A further ban on the Muslim headscarf would lead to the exclusion of more women from the education system and employment. As such, it would constitute an infringement of women's rights, denying them access to that which, historically, has made their integration into society and their emancipation - however partial - possible. Such exclusion would increase the degree of ghettoisation, undermining the fraternity which is one of the pillars of the French Republic. It is inconceivable that such a measure be introduced by the Left.
As long as no credible alternative seems possible, the weakening of social ties and collective solidarity engendered by capitalism encourages groups of the population to coalesce exclusively on the basis of a shared identity. The social and economic conditions imposed upon them strengthen the sentiment of belonging to the group, which is seen as a means of self-protection against discrimination and segregation.
The tradition of secularism to which we are attached is already protected by the 1905 Law separating the French state and the Catholic church. In its original conception as represented by [French socialist leader] Jaurès, secularism was until recently considered to be the guarantee that all individuals, of whatever fiath or none, could live together in harmony and enjoy freedom of conscience in complete equality. However, it is now being used as a means to reject citizens with complex identities and as a weapon of mass discrimination. It is used as a screen for launching hate-filled attacks and passing discriminatory laws !
Islamophobia is part of a general system of discrimination. We must fight all forms of discrimination through theoretical and political work and practical campaigns. To succeed, we need a broad, mass front. Our aim must be to build a social block, uniting the exploited and the oppressed, including salaried workers, the unemployed and those working in conditions of precarity, in order to change the balance of forces and advance towards a Sixth Republic which will accord an equal place to all citizens, with their multiple identities.
We need to work towards political convergence. One of the founding principles of the Left Front is the degree to which the diversity of its members and components is accepted. It is vital to build unity between the exploited and the oppressed, and to unite forces going beyond our own members in order to defeat the numerous attempts to divide us.
In response to the islamophobic offensive,
We, Militants and sympathisers of the Left Front against islamophobia, will pursue the debate within our own organisations. We will also act publicly, for example by intervening in the Citizens' Assemblies organised by the local committees of the Left Front. We wish to engage in dialogue and action with intellectuals and movements who have been working in this field for more than thirty years, in particular the autonomous movements in the popular districts and immigrant communities. Today as in the past, political action is primarily carried out by and with those directly concerned.
We call for a national meeting on the 18th May in order to continue the discussion, elaborate plans and set up a form of organisation. We will, of course, contribute to the Left Front's working group on immigration and racism. We call on all those who support our aims to take part in the rally called by Maman Toutes Egales, the network which is known for its battle to protect the rights of all mothers and fathers to accompany school trips.
NOTE
(1) France's final Appeal Court, the Cour de Cassation, ruled that the dismissal of an employee from her job in a privately-run crèche on the grounds that she wore the Muslim headscarf was illegal. The verdict led to widespread protests by politicians and in the press. President François Hollande then announced that he would consult with party leaders with a view to changing the law, effectively extending the ban on the headscarf from public-sector jobs to those in the private sector working with young children.
List of signatories
The text is signed by the following persons, all in an individual capacity. The organisations to which they belong or which they support are given for information. The Left Front is an umbrella organisation. The other organisations mentioned are all members of the Left Front. The numbers indicate the geographical location.
FdG (Front de Gauche - Left Front)
PCF (Parti communiste français - French Communist Party)
FASE (Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique - Federation for a Social and Ecological Alternative) which includes ACU (Association des communistes unitaires - Association of Communists for Unity)
GA (Gauche Anticapitaliste - Anticapitalist Left)
Les Alternatifs
PG (Parti de Gauche - Left Party)
C&A (Convergences et Alternative)