En attendant la rentrée, séance (vidéo) de rattrapage avec trois albums coups de coeur parus cet été.
Fraternity, récit dense à la croisée du fantastique et du conte philosophique, est le fruit de la collaboration entre Juan Diaz Canales et Jose Luis Munuera. Le scénariste de Blacksad et le dessinateur de Nävis et du Signe de la lune signent un dyptique fascinant qui plongera le lecteur dans une Amérique en pleine guerre de Sécession, au coeur d'une communauté qui a décidé de vivre en marge du conflit. Une réflexion sur le racisme, l'humanisme et la tolérance. Somptueusement dessiné par Munuera, fort de ses dominantes noir et blanc et ses teintes sépia, Fraternity envoûte.

Fraternity, livre 1/2, Diaz Canales & Munuera, 56 pages couleur, Dargaud, 13€95.
Sambre, la série mythique d'Yslaire est de retour. Un retour très attendu par les fans de la saga devenue culte (et qui a donné lieu à La guerre des Sambre, série parallèle scénarisée par Yslaire lui-même et dessinée successivement parVincent Mézil et Marc-Antoine Boidin). Il aura fallu attendre huit ans depuis Maudit soit le fruit de ses entrailles... pour voir revenir Julie, héroïne principale de ce drame romantique au graphisme expressionniste magnifique. Julie, la jeune fille aux yeux rouges, voit son destin une nouvelle fois basculer quand, promise au bagne, elle est recueillie par un gardien de phare. Saura-t-elle s'accorder une nouvelle chance ? Le fantôme de Bernard cessera-t-il de la hanter ? Pourra-t-elle vivre et aimer à nouveau ? Autant de questions laissées en suspens par Yslaire avant la parution de ce nouvel opus.

Sambre, La Mer vue du purgatoire. Yslaire, 64 pages couleur, Glénat, 13 €.
Feuilleton radiophonique diffusé sur France Inter au cours de l'été 1997 avec pour chefs d’orchestre le regretté Michel Boujut et Jacques Tardi, l’adaptation en bande dessinée du Perroquet des Batignolles est un délice suranné qui mêle adroitement cinéma, littérature et bande dessinée. Le (petit) monde de la Maison de la Radio est en effervescence : une cantatrice est assassinée, la présentatrice de la météo marine est agressée à son domicile. Oscar Moulinet, preneur de son à la radio, va mener l’enquête. Les ombres d’Hergé et de Forton planent sur les pages du Perroquet des Batignolles, l’enquête policière imaginée par Boujut et Tardi est servie par le dessin semi-réaliste, frais et précis, de Stanislas qui s’est amusé à croquer un Paris un peu hors du temps, avec un trait libre et tout en références graphiques assumées. A lire et à relire. En attendant la suite…

Le Perroquet des Batignolles, L'énigmatique Monsieur Schmutz, de Boujut, Tardi et Stanislas, Dargaud, 13 € 95
DB