Qu’est ce qui est orange et qui sévit quotidiennement dans les pages du journal suisse Le Matin depuis 2001 ? Grimmy ? Garfield ? Casimir ? Non. Nelson. Un tiers sale gosse, un tiers (bon ?) petit diable, un tiers félin orange, Nelson est né de l’imagination de Christophe Bertschy.
Ce graphiste de formation s’est lancé dans la création de dessins par ordinateur et en BD avec les personnages de Smax, Jimmy Brocoli… mêlant créativité, humour et nouvelles technologies.

Le 3 avril 2009, c’est dans une double compilation de ses meilleurs strips que nous retrouvons Nelson, diablotin à domicile, qui vient sévir chaque jour depuis près de huit ans dans la vie de Julie, une jeune et jolie célibataire et de son labrador Floyd. Julie, pour avoir dérobé un soir au bureau un rouleau de papier toilette, se voit condamnée à cohabiter avec un diable immature, farceur, gourmand, naïf, lâche… les qualificatifs manquent, en fait, pour décrire cette mini calamité ambulante… Bertschy a déjà « commis » plus de 1600 strips de son personnage aux multiples défauts. Le quotidien est croqué avec gourmandise, les péchés sont toujours véniels, l’humour et la dérision sont capitaux.


Au bureau, à domicile, avec ses comparses Floyd, Frolo et Machin, dans les jambes de Julie et dans les pattes de ses collègues de bureau, Nelson s’éclate, joue, expérimente, dévore, casse, repousse les limites. Et Bertschy tient la barre. Il est un des rares dessinateurs à tenir le rythme effréné de la parution quotidienne, chaque strip est gaguesque, chaque gag ciselé, travaillé.


Si les maîtres du strip sont américains, Bertschy marche d’un pas assuré sur leurs traces. Avec Nelson, on pense à Chris Ware, Jim Davis, Peanuts… Avec un format à l'italienne, en bichromie orange fluo et noir tramé, Nelson est plus qu’un hommage au genre, c’est une réussite. En deux saisons et plus de 300 strips comiques en diable.

DB


Nelson, Strip Books 1 & 2, de Bertschy, Dupuis, 192 p, 13 € 50 l’un.

© Bertschy