Y-a-t-il des fondamentaux au Crédit Agricole ? Faut-il les faire respecter ? Qui est le gardien du temple ? Questions posées par l'article de la Nouvelle République du 30 octobre.
D'après Philippe Dessertine, directeur de l'institut de la Haute Finance – assez éloigné de l’Économie Sociale et Solidaire – s'exprimant à Tours, le 29 octobre, devant un milliers de personnes, le Crédit Agricole doit « cultiver ses fondamentaux ». A savoir (pour lui) l'initiative individuelle, les projets sur le terrain et la relation de proximité.
Schéma banal... et langue de bois, en région, de toutes les banques... Rien à voir avec la philosophie coopérative, la loi du 10 septembre 1947, l'identité des caisses, la promotion de l'alternative économique. Évacuation du sociétariat, de la redistribution des excédents, du respect du barème, de la lutte contre l'usure, de l'option de frugalité.
Drôles de fondamentaux !
A priori, c'est un gag de funambule... et pourtant Philippe Dessertine a été félicité et rétribué, pour ses propos, par le Président de la caisse régionale, Odet Triquet, et par le gérant de la société coopérative, Philippe Chatain.
Se référer aux fondamentaux, dans une société coopérative, est la meilleure des initiatives. A condition de le faire dans une logique d'exigence et d'honnêteté. Les fraudes sémantiques indiquent l'inverse : parler des caisses du Crédit Agricole plutôt que des caisses de Crédit Agricole, c'est déjà afficher la trahison, le maquillage de l'identité, la volonté de renverser la pyramide et de mépriser la loi. A la Madoff ???
L'article de la Nouvelle République du 30 octobre laisse peu de doutes sur ce point.
Il est fondamental de se référer aux fondamentaux... à la fondamentale condition de respecter les fondamentaux de l'entreprise et la loi fondamentale. Ici, celle du 10 septembre 1947. Les fondamentaux se trouvent dans son article premier.
La prise de contrôle progressive de vastes secteurs de la presse par les banques coopératives est à l'opposé des valeurs fondamentales. L'empire de presse du Crédit Mutuel fait peur. C'est l'endoctrinement des sociétaires et l'omerta garantis.