Billet de blog 13 août 2013

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Patrick Le Cellier

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Banques coopératives: Les Echos avec qui?

Pourquoi les banques mutualistes sont-elles si nombreuses en France ?   Telle est la question que se pose Nicolas Richaud, dans un bref article du journal Les Echos paru le 8 août. Ceci à l'intérieur d'une série (« Des questions simples pour décrypter le secteur ») où il répondait la veille à la question « Pourquoi y-t-il si peu d'établissements bancaires dans l'Hexagone ? »

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Pourquoi les banques mutualistes sont-elles si nombreuses en France ?   Telle est la question que se pose Nicolas Richaud, dans un bref article du journal Les Echos paru le 8 août. Ceci à l'intérieur d'une série (« Des questions simples pour décrypter le secteur ») où il répondait la veille à la question « Pourquoi y-t-il si peu d'établissements bancaires dans l'Hexagone ? »

Deux articles intéressants pour ce qu'ils disent... et encore plus par ce qu'ils escamotent ! Il est évidemment essentiel de voir souligné le poids exceptionnel et méconnu des banques coopératives en France... mais l'explication est mince quant aux origines : rien sur le projet du CNR (Conseil National de la Résistance) et encore moins sur la loi fondamentale du 10 septembre 1947, socle des coopératives modernes, dans le prolongement de l’œuvre des pionniers.

Rien sur les logiques de l'alternative (une économie sans gâchis, frugale et généreuse, au service de l'homme, dans une gestion démocratique). Rien sur ce qui se prépare.

Les banques coopératives recommencent à s'afficher coopératives, à revendiquer clairement leur identité... au moment où le projet de loi de Benoît Hamon s'apprête à tuer le cœur (modification de l'article 1) de l'identité coopérative.

Il est donc plus qu'urgent de s'intéresser à cette vérité : les banques coopératives sont les entreprises phares de l’Économie Sociale et Solidaire. Par le nombre de sociétaires, le nombre de salariés, le chiffre d'affaire.

« La finance », en France, jusqu'à ce jour, relève donc, en principe et pour l'essentiel, de l’Économie Sociale et Solidaire. Elle est sans but lucratif. C'est l'étonnante vérité. Une question : quel rapport entre la théorie et la réalité ?

Une deuxième question : Pourquoi Benoît Hamon, avec le soutien de Marie-Noëlle Lienemann, veut-il acter le détournement des banques coopératives en dénaturant la loi du 10 septembre 1947 ? Pourquoi habiller ce fait central – ce massacre du vrai projet de gauche – de développements aussi détaillés que secondaires ? Pourquoi cette mascarade ? Pourquoi escamoter les vraies questions ? La transparence s'impose plus encore dans les coopératives (spécialement les coopératives financières) que dans les assemblées politiques.

La transparence sur la gouvernance, le respect de la lettre et de l'esprit des lois, des finalités, la transparence sur la réalité du contrôle démocratique. Là est l'urgence.

Il était urgent de faire respecter la loi, pas de la modifier... comme un terrifiant aveu d'échec, une assurance de nouvelles dérives. Dilution, dénaturation, perversion. Logique Canada Dry...

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