Il y a, au Crédit Agricole, une arnaque centrale illustrée par l'escamotage du mot « mutuel » organisé par les caisses de Crédit Agricole Mutuel.
A l'époque où les dirigeants ont mis en place cet effacement discret et progressif, le Crédit Mutuel en a fait ses choux gras en lançant une grande campagne publicitaire : « Mutuel, le mot qui fait la différence ».
L'arnaque insensée est de se présenter dans chaque région comme le vaisseau amiral de l’Économie Sociale et Solidaire... et à Paris comme une vedette du CAC 40. C'est plus qu'une tartuferie.
Cette incohérence, ce double langage, trouble inévitablement le sens moral de chaque collaborateur car personne ne peut s'y retrouver. La schizophrénie pourrit tous les repères.
Ainsi s'explique l'inéluctable multiplication des arnaques dont la perte « officielle » de dix milliards d'euros en Grèce (partie visible de l'iceberg) n'est qu'une manifestation parmi d'autres. Perte considérable pour les sociétaires - pas pour tout le monde - cet incroyable scandale fut finalement assez peu commenté. Mis sous le tapis.
Tout comme « l'affaire Corse », toujours pas jugée (l'enquête se poursuit depuis 15 ans !) faisant ressortir d'inacceptables connexions. L'omerta est devenue un réflexe.
Le procès qui commence à Nanterre est, pour cette raison, particulièrement intéressant. L'arnaque n'est « que » de 100 millions d'euros mais c'est une occasion d'éclairer la perversion de la structure. La filiale a remboursé aux victimes 100 millions d'euros... sortis – au final – de la poche des sociétaires, comme à chaque fois. La gratte à chaque transaction abusive s'apparente à une rétro-commission.
Crédit Agricole : quatre employés jugés pour une arnaque de 100 millions d'Euros (Dernières Nouvelles d'Alsace le 13/10/2013)