Billet de blog 27 décembre 2013

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Natixis : banques coopératives et conflit d'intérêts

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La Cour d'Appel de Grenoble a condamné, la semaine dernière, la Banque Populaire des Alpes à indemniser l'un de ses sociétaires, acheteur - à l'insu de son plein gré - d'actions Natixis.

La Cour d'Appel souligne le « conflit d'intérêts ». Une information dont fait état La Tribune du 23 décembre (une banque condamnée pour avoir conseillé à un client des actions Natixis).

En fait, c'est pire : trahison des fondamentaux de la banque coopérative qui n'est pas là pour vendre des produits, encore moins pour enrichir ses dirigeants, mais pour réduire, au bénéfice de ses membres et par l’effort commun de ceux-ci, le prix de revient et, le cas échéant, le prix de vente de certains produits ou de certains services, en assurant les fonctions des entrepreneurs ou intermédiaires dont la rémunération grèverait ce prix de revient ; pour améliorer la qualité marchande des produits fournis à ses membres ou de ceux produits par ces derniers et livrés aux consommateurs ; et plus généralement pour contribuer à la satisfaction des besoins et à la promotion des activités sociales et économiques de ses membres ainsi qu’à leur formation.

C'est l'article 1er de la loi fondamentale du 10 septembre 1947.

C'est l'article 1er, à savoir le socle de toutes les réflexions et de toutes les initiatives. Le cœur de l'identité.

L'autre dossier (exactement comparable) est celui des agences de Crédit Agricole Mutuel qui ont placé, il y a quelques années, quasiment de force, des actions de CASA. Dossier déjà abordé mais sur lequel je reviendrai.

Conflit d'intérêts ? C'est pire : perte du sens moral.

Point extrêmement positif : la validation, par ce jugement, de toutes les questions posées depuis vingt ans ; un coup de projecteur sur les dérives. La révélation (pour ceux qui ne le savaient pas) que les gigantesques approximations des banques coopératives sont l'explication du possible naufrage financier du beau pays de France.

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