Billet de blog 26 juin 2015

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Violations des droits des enfants Roms : l'Etat mis en accusation

Laurent Ott, président de l'association Intermèdes Robinson, membre du collectif d’organisation du Tribunal d’opinion sur les violations des droits des enfants Roms explique la philosophie de cette initiative.  « Il est temps, aujourd’hui, de parler de délits, de complicités et de culpabilité. Le Procès est symbolique, les délits sont réels ». Le premier procès a lieu samedi 27 juin 2015, à l'Université de St Denis. 

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Laurent Ott, président de l'association Intermèdes Robinson, membre du collectif d’organisation du Tribunal d’opinion sur les violations des droits des enfants Roms explique la philosophie de cette initiative.  « Il est temps, aujourd’hui, de parler de délits, de complicités et de culpabilité. Le Procès est symbolique, les délits sont réels ». Le premier procès a lieu samedi 27 juin 2015, à l'Université de St Denis


Soyons clairs, ce Tribunal d’Opinion, nous en avons tous rêvé pendant des années. Nous en avons rêvé quand nous avons, les uns et les autres, à l’origine de cette initiative, été témoins de tant d’injustices et d’exclusions dès lors qu’il s’agissait des enfants et familles roms.

Nous en avons rêvé à chaque fois que nous avons constaté qu’il suffisait de mettre une étiquette ethnique (Rom), pour que d’un seul coup, un enfant cesse d’être un enfant et une famille d’en être une.

Nous en avons rêvé quand nous avons vu des institutions publiques, au service de l’éducation et de l’enfance produire ici et là des traitements indignes ou des refus d’agir tout aussi choquants.

Nous en avons rêvé quand nous avons constaté que la maltraitance de cette population européenne était mise à profit dans des enjeux électoraux et politiques.

Il fut un temps en France où l’ambition de tout homme public, de tout responsable de politiques sociales et éducative était de bâtir, de construire, de produire de nouveaux droits et de nouveaux services rendus.

Ceux qui ont été les témoins de la manière dont les familles et les enfants ont été traités ont pu se rendre compte avec stupeur qu’aujourd’hui, on peut faire une carrière institutionnelle ou politique en se targuant de détruire des bidonvilles, d’expulser des familles, de refuser des scolarisations et même des inhumations.

A l’origine de ce procès symbolique il y a des acteurs associatifs, syndicaux, tous engagés dans une haute idée de la vie citoyenne, sociale et de la valeur de nos institutions.

C’est parce que nous avons une haute idée d’elles, que nous ne pouvons accepter que les institutions qui devraient être garantes de l’éducation, de la protection de l’enfance, de la santé publique, puissent être à l’origine ou complices de dénis et violations de droits.

Préparer un  procès de ce type, a été un travail de longue haleine qui s’est poursuivi depuis plus de deux ans. Nous avons en effet, voulu que cet événement soit en mesure de dresser un état des lieux global et précis de l’ensemble des mécanismes et dysfonctionnements qui produisent tant d’injustices.

Nous nous étions dit au démarrage de notre initiative, que tout ce temps que nous prenions,  risquait de rendre notre projet obsolète. Qui sait : la situation faite aux enfants et aux familles, allait elle peut être s’améliorer ?

On pouvait espérer que les institutions, les administrations se réformeraient d’elles mêmes et apprendraient de leurs dérives.

Malheureusement, deux années plus tard, nous faisons le constat que l’urgence ressentie lors de la genèse du projet, n’a fait que croître.

C’est avec autant d’aveuglement que les expulsions se poursuivent, que les obstacles concrets à l’accès à l’éducation et à la santé, persistent.

Des enfants aujourd’hui meurent encore dans des cabanes, d’autres sont toujours à la porte des cantines ou des écoles ; l’errance est toujours au programme, ce qui vient empêcher la mise en œuvre de réels projets sociaux et éducatifs.

Il est nécessaire aujourd’hui de nommer précisément les choix qui sont faits, les actes et ceux qui les commettent ou les soutiennent.

Il est temps, aujourd’hui, de parler de délits, de complicités et de culpabilité. Le Procès est symbolique, les délits sont réels

Samedi 27 juin 2015 de 9h00 à 17h30

à l'Université Paris 8 à Saint-Denis (bâtiment L, Amphi X)
Entrée de l’Université : rue Guynemer (face au métro)

Illustration 1
Illustration 2

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