12 millions d’élèves au garde-à-vous, immobiles, la tête baissée, 12 millions d’élèves en silence pendant une minute sous étroite surveillance : mise en scène improbable d'une émotion factice, de commande, mais qui fait sens pour un pouvoir politique auquel l’École n'a rien à refuser.
Il y a quelques mois, le député LR présentait son plan de « réparation des quartiers » : un projet qui reprenait tous les poncifs de l’extrême-droite sur la Ville et ses jeunes « ensauvagés ». Aujourd’hui, Jeanbrun est promu ministre de la Ville. Il faut espérer qu’il ne fera que passer…
L’annonce de la suppression du SNU ne doit pas ouvrir la porte aux illusions : ce ne sont ni des motivations pacifistes ni une contestation massive – jamais venue – qui motivent la fin du SNU mais plus prosaïquement son coût prohibitif ainsi que des difficultés organisationnelles récurrentes. L'école n'en a sans doute pas fini avec les fantasmes patriotiques et militaires.
Pour apprécier à sa juste valeur la condamnation d’un président-délinquant, il faut remonter une vingtaine d’années en arrière, plus précisément à une époque où, ministre de l’Intérieur, Sarkozy construisait sa carrière sur la dénonciation des mineurs délinquants.
En France tout spécialement, le contraste est impressionnant entre le faible écho que le drame de Gaza rencontre dans la société – manifestations quasi confidentielles dans le meilleur des cas – et la place pourtant conséquente accordée dans l’enseignement scolaire à la Shoah et à la notion de génocide.
Dans quelques jours, un.e septième ministre de l’Éducation nationale depuis deux ans et demi. Une situation ubuesque qui remet en question la capacité du nouveau ministre à tenir sa place, sa légitimité également et, inévitablement, qui interroge sur la nature du service public d’éducation et sa relation avec le pouvoir politique.
Interpréter n’importe quel fait divers comme fait de société ou plus précisément comme projet inavoué de société : la mort de Raphaël Graven, Jean Pormanove sur la plateforme Kick, n’aura pas échappé à la récupération politicienne. Jusqu’au sordide. Une recette où l’on retrouve immanquablement Gabriel Attal et sa rhétorique habituelle sur les jeunes.
En réponse au psychodrame délirant provoqué par un fumeur sous l’Arc de triomphe, c’est le texte ravageur de Dalton Trumbo qui vient immédiatement en mémoire. Quelques extraits.
Selon une enquête parue en avril 2024, en France, un jeune sur deux (49 %) juge « acceptable » l’utilisation de l’arme atomique. Quels que soient les biais attachés à cette enquête, les convictions manifestées par une majorité de jeunes sur la chose militaire reflètent d’une certaine façon un imaginaire guerrier en partie façonné par l’enseignement de l’histoire.
Prétendre rassembler toute une jeunesse derrière des exercices militaires et le sang impur qui abreuve les sillons, est-ce bien raisonnable ? La dernière trouvaille de Macron, aussi peu fondée que le SNU (2018) met à mal les droits élémentaires de la personne… surtout quand la personne a moins de 18 ans.