Exclusif : François Hollande recevra-t-il Alexis Tsipras, leader de Syriza ?
« A l’heure où nous écrivons ces lignes, Alexis Tsipras n’a toujours pas eu de réponse de la part de l’équipe de François Hollande. Pierre Laurent, Président du Parti de la Gauche Européenne (PGE) et secrétaire national du PCF, a confirmé qu’il le rencontrerait ainsi que Jean-Luc Mélenchon candidat du Front de gauche à l’élection présidentielle et co-président du Parti de gauche. » L'Humanité, 9 mai 2012
À l'heure où j'écris ces lignes, la seule chose dont nous soyons sûrs, c'est que Tsipras entreprend son voyage en France pour rencontrer ses camarades du PGE (Parti de la Gauche européenne) que préside Pierre Laurent. Quant à une rencontre avec Hollande, à cette heure, elle n'est toujours pas confirmée.
Ce dont TF1 soi-même rend compte avec exactitude sur son site (16:04) : « Alexis Tsipras, chef du parti de gauche radicale grecque Syriza, chargé de former un gouvernement de coalition depuis mardi, a demandé à rencontrer le nouveau président français François Hollande, a-t-on appris mercredi auprès de son parti. “Nous avons demandé un rendez-vous avec M. Hollande jeudi ou vendredi à l'occasion de la visite jeudi à Paris de M. Tsipras pour s'entretenir avec le leader de la gauche radicale française Jean-Luc Mélenchon”, a indiqué une porte-parole de Syriza. »
Et ça donne quoi, au JT de 20h, hein ! Ferrari ? (Vous savez ? celle qui a un moteur de Deudeuche sous son élégant capot...)
Ça donne ça, en deux temps : d'abord à l'ouverture du journal (à 00:32) : « La Grèce toujours au centre des inquiétudes de l'Europe. Le chef du parti de la gauche radicale SyRizA, qui est chargé de former un nouveau gouvernement, a demandé à rencontrer François Hollande lors de sa visite à Paris en fin de semaine. » Point final. Le cerveau disponible cher à M. Le Lay n'en saura pas plus. Et pourra conclure que M. Tsipras vient musarder au Printemps ou au Bon Marché (européen...). Ou bien qu'il ne vient que pour faire le siège, à genoux et couvert de cendres, du QG de campagne de M. Hollande...
Bon. Elle va développer. Attendons... Et on n'est pas déçu ! À la minute 14:00, « le leader de la gauche radicale a demandé à rencontrer François Hollande à Paris. » Puis elle passe la parole au correspondant en Grèce. Qui décline toutes les chausse-trapes que va rencontrer ce malheureux jeune homme dont l'entreprise de former un gouvernement est « vouée à l'échec ». Fermez le ban ! Quant à l'interview d'un autre envoyé spécial, elle sera aussi sombre, insistant sur l'importance cruciale du mois qui vient pour le versement des “aides” promises à la Grèce, toujours conditionnées à l'acceptation du mémorandum, sinon, faillite, sortie de l'Europe et de l'Euro. Re-fermez le ban !
Je vous renvoie aux blogs qui démontrent, dans le texte ou dans les commentaires, que ces menaces sont ridicules, puisque l'Europe à tout à craindre pour elle-même d'une telle sortie, et en tous cas, beaucoup plus que la Grèce elle-même : Thierry Ternisien, Mehdi Zaaf, Marie-Laure Veilhan.
Bon. À quoi bon m'acharner sur la brave dame ? elle se contente d'ânoner un prompteur... Mais QUI, en coulisses, lui a barré les trois-quarts de son texte ?
Plus c'est gros, plus ça passe ! Le cas de figure était délicat : un leader jeune et charismatique d'un front de gauche radicale, certes grec – M'âme Michu s'en fout – au centre de l'actualité européenne parce que chargé, dans un pays aux décisions duquel toute l'Europe est suspendue, d'établir un gouvernement avec – c'est lui-même qui l'affirme, le rustre ! – les seuls partis qui accepteront de refuser le mémorandum. Impossible de n'en pas parler ! Heureusement M'âme Michu n'y comprend goutte... Mais survolons les braises sans nous brûler la plante des pieds ! Ouah ! Gagné ! On a fait passer l'info sans mentionner la raison première de la présence de Tsipras en France :
RENCONTRER SES HOMOLOGUES DU FRONT DE GAUCHE, JEAN-LUC MÉLENCHON ET PIERRE LAURENT
L'omertà est définitive ! Parfois casse-gueule... Mais “ils” savent s'y tenir...