L’émancipation du citoyen (dans une société d’abondance ou la survie est garantie), passe par l’accès à la culture et la maîtrise des outils intellectuels nécessaires au dépassement des représentations héritées et à l’interprétation progressivement objective du réel.
Dans un contexte de profusion des produits culturels et d’inflation des connaissances, l’assujettissement généralisé, à la logique du négoce et du profit, soumet leurs échanges et leur communication, à leur formatage et conditionnement préalables, selon les croyances et les représentations qui légitiment cette logique.
Autrement dit, les outils d’accès à la culture et à la connaissance, les « industries de création », les « industries de production » et les « industries de diffusion » sont avant tout les industries de la reproduction culturelle.
L’éducation des enfants, et les formations ultérieures, préalables à l’entrée dans la vie active, sont pour leurs parts également assujetties à cette logique de la reproduction, nécessaire à l’intégration des individus dans le système et à leur adaptation au monde de la négociation en tant que travailleur, et non en tant que citoyens, à celui de la délibération collective. De ce fait, les dispositifs éducatifs deviennent également des « industries de services », au service de la reproduction et soumises de plus en plus aux principes d’utilité et de plus grande efficacité au regard de la logique du négoce.
Suite : "La panne culturelle du modèle" (suite 2)