Jean-Claude Charrié (avatar)

Jean-Claude Charrié

Abonné·e de Mediapart

642 Billets

3 Éditions

Billet de blog 22 février 2011

Jean-Claude Charrié (avatar)

Jean-Claude Charrié

Abonné·e de Mediapart

Du CLUB (3)

Jean-Claude Charrié (avatar)

Jean-Claude Charrié

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L'immense majorité des abonnés (cela a été dit et répété de si nombreuses fois) passe au large, se contentant de picorer, c'est à dire de consommer.
Quelques uns contribuent, ils commentent et publient.
Et parmi eux une poignée, quelques dizaines, s'approprient... ambiguïtés de l'appropriation et paradoxes du projet...
L'exercice est stimulant, qui repose sur le schéma relativement classique d'un espace-temps de liberté, autorisé par la volonté d'un pouvoir (en l'occurrence celui de la société Médiapart dont E.Plenel assume la présidence), mais avec l'intérêt toutefois très particulier que cet espace est à la fois :

  • ouvert, perméable et sans limite repérable par ses résidents,

  • constitué sur un territoire vierge et virtuel, un inédit technologique (à l'échelle historique bien sûr),

  • mais qu'il s'inscrit (ou ambitionne de s'inscrire) néanmoins dans le réel, comme outil culturel.


Mais c'est je crois par et pour son classicisme que cet espace doit être abordé, en dépit de l'attention que lui vaut à priori sa nouveauté formelle.
Telle est en tout cas l'hypothèse critique par laquelle je nous propose de continuer à nous regarder faire, et si possible d'approfondir nos échanges dernièrement relancés chez Marielle, Fantie et Le Père Vert suite aux évènements que l'on sait.
Un schéma relativement classique disais-je.
C'est Fantie et Marielle qui m'ont mis sur cette voie, se référant elles-mêmes (si j'ai bien compris) à des expériences vécues en situations d'enseignement ou de formation et évoquant plus particulièrement pour l'une d'entre elles les phénomènes de groupes et comportements observables auprès d'ados.
Ayant eu moi-même quelques expériences comme animateur puis directeur de camps d'ados, j'ai tilté... d'autant que par la suite j'ai cru pouvoir constater à travers d'autres situations (généralement de travail), la permanence de ce schéma que j'appelle classique.
Il sera toujours temps d'ailleurs d'interroger la possibilité d'une alternative à ce schéma, et c'est au fond la vraie question ; j'espère que nous pourrons la creuser un peu.
Très classique donc, me semble-t-il, cette situation qui naît d'une décision à un moment donné d'une autorité quelconque de définir un espace et un temps au sein duquel et pendant lequel, se trouve réunis les ingrédients de ce que l'on appelle la liberté (en l'occurrence d'expression), à usage d'une collectivité d'individus.
Savoir ensuite ce que vont en faire les dits individus est une chose (qui prend beaucoup de place et suscite beaucoup de littérature), nous y reviendrons vraisemblablement, mais il me semble indispensable au préalable de faire un petit détour pour caractériser en principes (ou modéliser) cet espace-temps.
Je vois trois principes :


1- le principe de liberté qui fonde la décision originelle ou créatrice, et selon lequel l'autorité décisionnelle fait ou ne fait pas le pari de l'inocuité pour elle même de sa décision, c'est un choix (donc révocable).


2- le principe d'interposition, selon lequel l'autorité décisionnelle couvre de sa responsabilité l'objet de sa décision, elle s'interpose entre l'objet et l'environnement de cet objet (cela renvoi au questionnement incessant mais je crois pertinent de JPYLG).


3- le principe d'abandon, ou de retrait, par lequel l'autorité transfère la liberté, consommée dans la décision, aux "bénéficiaires" et s'oblige à l'indifférence.


Y en a-t-il d'autres ?
Ou bien doivent-ils être reformulés ?
Ou les deux !
Et dans un deuxième temps, existe-t-il une alternative pour la création d'espaces et de temps de liberté à usages collectifs ?

Il existe une question subsidiaire à cette dernière mais qui viendra éventuellement dans l'échange, s'il y a lieu.

[Ce billet fait suite à deux "épisodes" précédents : Du CLUB (octobre 2009) et Du CLUB (2) (février 2010)]

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.