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Billet de blog 21 janvier 2015

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Valls découvre l'apartheid, la novlangue du chasseur de Roms

Manuel Valls est un exemple de girouette communicante, qui change de discours selon les évènements et les opportunités, en jouant sur l'émotion de l'instant, pour l'oublier aussitôt après, et passer à autre chose, et dire le contraire. La communication est dans l'instant. La mémoire disparaît comme la capacité à planifier sur le long terme. Un gouvernement qui agit dans le très court terme communique dans l'oubli de ce qu'il a dit la veille. Il le peut parce que personne, ou très peu, lui rappelle qu'il fait le contraire de ce qu'il a dit.

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Manuel Valls est un exemple de girouette communicante, qui change de discours selon les évènements et les opportunités, en jouant sur l'émotion de l'instant, pour l'oublier aussitôt après, et passer à autre chose, et dire le contraire. La communication est dans l'instant. La mémoire disparaît comme la capacité à planifier sur le long terme. Un gouvernement qui agit dans le très court terme communique dans l'oubli de ce qu'il a dit la veille. Il le peut parce que personne, ou très peu, lui rappelle qu'il fait le contraire de ce qu'il a dit.

Le dsicours vallsciste prospère et tient grâce à cette communication d'illusioniste, qui joue sur les apparences et l'intanténéité. La multiplication des instanés crée un patchwork d'informations, un brouillard qui dissipe l'attention de l'essentiel. Les communiqués s'accumulent et les médias favorisent ceux qui feront le buzz sur ce qui fait l'information.  

Manule Valls nous offre un exemple de plus de cet environnement médiatique favorable à sa technique de communication superficielle.

Manuel Valls feint de découvrir le racisme (Valls évoque «un apartheid territorial, social et ethnique» en France) alors qu'il s'est quand même clairement distingué par un discours emprunt de préjugés sur l'alterité (Pour Manuel Valls, les Roms "ne souhaitent pas s'intégrer") et une action politique qui le confirme (Roms : Valls condamné pour violation des droits fondamentaux).

Cette nouvelle insulte à l'intelligence montre l'importance qu'il y a d'exercer un esprit critique prenant en compte l'ensemble du discours et l'action d'une personnalité politique et refuser cette pratique d'une communication au service du pouvoir.

Manuel Valls s'étonne aujourd'hui des effets de sa politique et de son discours.

Voilà donc le personnage qui se fait applaudir debout par une Assemblée debout qui chante la Marseillaise après un fiasco sanglant dans la capitale sur-surveillée où la France entière a pu voir des criminels se promener armés comme des porte-avions.

Ces applaudissements sont d'autant plus inquiétant que le discours vallsciste s'est terminé sur une métaphore "colorée" qui rappelait très étrangement la promotion de la politique coloniale (Manuel Valls célèbre la couleur des policiers victimes des attentats). L'incohérence permet de s'interroger sur la faiblesse inquiétante de l'esprit critique qui règne à l'Assemblée nationale et la facilité avec laquelle on tend à la généraliser à la France entière.

Manuel Valls incarne bien cette information formatée sur l'évènement sans analyse critique, reposant sur l'illusion d'une action politique là où il n'y a plus qu'abdication devant le pouvoir de l'argent (L'escroquerie du discours sur la croissance et le désendettement), au mépris de la liberté d'expression comme l'illustre le projet de loi Macron (Projet de loi Macron : le véritable attentat à la démocratie pendant qu'on distrait l'opinion avec Charlie Hebdo).

Le pouvoir n'a pas peur de l'incohérence parce qu'il n'y a personne en face dénoncer l'insulte permanent à l'intelligence qui caractérise son discours et qui se vérifie dans les faits, au travers de l'observation de son action et de ses abdications, ses lâchetés.

Il a instrumentalisé une "union nationale" pour la liberté d'expression, pour des caricatures, mais, étonnamment, la presse manque de relever sa contradiction à, d'un côté, appeller à descendre dans la rue, mais, de l'autre, préparer en douce un texte pour réprimer et restreindre la liberté qu'il appelle pourtant à défendre (Macron condamne les lanceurs d'alerte au silence).

Le pouvoir parle de désendettement et provoque de la régression sociale - tout en pleurant sur les victimes du terrorisme dont Manuel Valls constate la conséquence sans faire le lien avec la politique qu'il promeut - alors qu'ils laisse filer 2 000 milliards d'euros par an de fraude fiscale et 120 milliars de corruption dans les paradis fiscaux tous les ans, sans rien faire contre les canaux de financement qui le permettent, et sont les mêmes que ceux qui servent également à la criminalité organisée, aux trafics d'armes et donc au terrorisme.

Manuel Valls pourra toujours recruter autant de policiers qu'il voudra, cela ne changera rien tant qu'il n'aura pas le courage de s'attaquer au coeur du problème. Le discours sécuritaire de Manuel Valls contre le terrorisme, dans ces conditions, est celui d'un plombier qui veut nous vendre une nouvelle chaîne pour la bouchon de la baignoire alors qu'on l'a appelée pour une explosion des canalisations.

Les morts de Paris sont aussi les victimes de la mansuétude du pouvoir à l'égard de l'évasion fiscale.

Si le pouvoir était plus sérieux sur ce dernier point, le "terrorisme" n'aurait pas la possibilité de se développer et s'équiper.

Si le pouvoir était plus sérieux pour recouvrir les recettes publiques qu'il néglige, il n'y aurait pas de régression sociale et tous les budgets seraient couverts sans avoir besoin de s'endetter.

Si le pouvoir était cohérent, il agirait efficacement contre les fraudeurs. Ce ne sont pas les pauvres qui mettent 150 milliards d'euros par an dans les paradis fiscaux. Il y aurait nettement moins d'inégalités qui se creusent, provoquant la discrimination et un sentiment d'humiliation, favorisant les replis communautaires, l'exploitation de la peur, de la naïveté, de l'ignorance, qui sont les ferments des préjugé sur lesquelles se construisent et se justifient les discours de violence (faut-il encore avoir des politiques qui acceptent un peupl doté d'un bon esprit critique).

Oui, mais voilà, si le pouvoir luttait efficacement contre la fraude fiscale il se mettrait à dos tous les amis de Monsieur Gattaz (d'où finalement, peut-être l'absence d'effort à garantir un accès efficace à l'isntruction pour tous).

Cette lâcheté du pouvoir montre que s'il n'y a plus de police de proximité, la répression, elle, se limite à la proximité du quotidien :

Des contrôles au faciès humiliants et dramatiquement inutiles (Amedy Coulibaly aurait été signalé, sans suites, lors d'un contrôle de routine) ; des services des stupéfiants qui collectionnent des procédures contre des fumeurs de joints mais qui n'ont jamais arrêté les responsables des organisations criminelles qui importent des tonnes de drogue par an ; des Etats qui s'entendent pour itnerdire de monter dans un avion avec une bouteille d'eau mais qui ne voient pas passer des kalachnikovs, des lances roquettes, des grenades, et toute sorte de munitions, ...

L'importance de l'évasion fiscale démontre aussi que l'impôt n'y est pour rien.

Au-delà des raisonnements tendant à vouloir convaincre d'une bonne volonté des personnes fortunées dont il ne faudrait pas abuser au risque de les voir partir, 2000 milliards d'évasion fiscale en Europe par an montrent que ce ne sont pas les taux d'imposition qui font fuir les capitaux, mais l'impôt lui-même tout court.

L'évasion fiscale est dans la nature de ceux qui ont de l'argent. L'argent a une nature identique au truand. Il s'évade. ceux qui en ont le garde et plus ils en ont, moins ils acceptent d'en verser, quand ils ne volent pas l'argent destiné aux pauvres (Les mille milliards de dollars qui manquent chaque année pour financer le développement)

Le pouvoir est lâche et il n'impose véritablement que ceux qui n'ont pas les moyens de se payer des conseillers fiscaux efficaces (Les banques françaises championnes de l'évasion fiscale).

Voilà une autre incohérence qui établit le niveau élevée de la supercherie du discours de la communication.

Manuel Valls offre un exemple assez caricatural de ce que peut produire le marketing politique au service du capital, dont on ignore qui paie les société de communication et quels sont leurs honoraires. Bygmalion montre que ce n'est pas donné, même pour le parti du président de la République.

Manuel Valls emploie aujourd'hui le mot "d'apartheid", pour surfer sur l'évènement et l'émotion, en oubliant les mauvais traitement qu'il réserve à des groupes de populations dans la misère, dont on ne sait toujours pas ce qu'il a fait des 4 milliards d'euros que l'Union européenne lui a versé pour financer leur intérgration (Les 4 milliards des Roms).

Le gouvernement a beau jeu de dire ensuite que les Roms, victimes de la dissipation des 4 milliards, ne veulent pas s'intégrer. D'où vient l'inspiration de cette déclaration vallsciste qui révèle tout de même une rhétorique indécente ? A quoi bon poursuivre des criminels dans ce cas ? L'assassin peut aussi invoquer la volonté qu'avait sa victime d'en finir avec la vie.

Manuel Valls n'est pas une flèche et l'actualité n'est pas la flèche de Zénon qu'on saucissonne en instants. Il faut arrêter d'accepter des commentaires qui réduise l'analyse au moment présent, indépendamment de tout ce qui précède, comme si l'action politique s'appréciait morceau par morceau, dans l'ignorance de tout ce qui précède, au point d'oublier ce qui a été dit ou fait la veille ou l'avant-veille et le contredit.

Si on replace le discours dans la perspective de ce qui a été dit ou fait et de ce qui se fait, Monsieur Valls insulte l'intelligence des personnes qui l'écoutent. C'était déjà le point de vue de jeunes journalistes en 2012 : " On notera le malin plaisir qu’éprouve Manuel Valls à se foutre de la gueule du journaliste, et à travers lui, des internautes, donc des électeurs. Chacun appréciera. " (Agoravox)

Il n'est pas le seul.

Cette mansuétude à l'égard de l'escroquerie intellectuelle et au fascisme mou du mépris pour l'opinion est inquiétante.

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