La violence institutionnelle et illégitime qui s'est déclenchée à Nantes est tout aussi anormale que celle pour laquelle s'est déplacé Laurent Fabius à Kiev. Les coups et blessures dont ont été victimes des manifestants sont disproportionnés et font échec à l'exercice d'une liberté publique fondamentale. Les témoignages établissent que la préfecture et la police ont organisé un guet-apens en changeant les plans au dernier moment afin de justifier cette violence, nonobstant le fait que rien ne permet d'exclure des provocations policères infiltrées dans la foule.
Qu'attend la Ligue des droits de l'Homme pour dénoncer ces excès qui engagent la responsabilité pénale et administrative des responsables qui les ont commandées, pour satisfaire exclusivement à des intérêts particuliers, aux dépends de l'environnement et de la qualité de la vie que consacre le bloc de constitutionnalité ? C'est-à-dire l'intérêt général qui fonde seul et justifie l'action publique.
La Ligue des droits de l'Homme ne serait-elle plus qu'un comité d'éthique du ministre de l'intérieur, qui lui verse des subventions en échange de son silence ?
Où sont passés les idéaux et le courage de ses fondateurs qui ont osé, eux, s'en prendre aux institutions à une époque autrement plus exposée ?
L'inertie de la Ligue des droits de l'Homme qui se constate régulièrement dans les affaires publiques faisant gravement grief aux droits fondamentaux (voir l'affaire Snowden, par exemple ; l'affaire Kerviel soulève l'effectivité des droits économiques et sociaux qui sont des droits de l'Homme, ...) amène à s'interroger sérieusement sur la détermination et la sincérité de ceux qui la dirigent.
Les droits de l'Homme en France auraient-ils ainsi été captés par un groupe qui s'abandonne aux chant des sirènes du mol embourgeoisement et qui les oublie au profit du pouvoir, livrant ainsi le citoyen seul face à l'arbitraire institutionnel, lequel s'acharne en prétextant une radicalité de l'ultra gauche, rengaine déjà entendue et prétexte fabriqué pour faire échec à l'expression des citoyens et à la communication des idées.
La caution silencieuse de la Ligue est honteuse quand la presse s'émeut depuis des années des dérives autoritaires et de leur inspiration techno-totalitaire.
Il faut que la Ligue se détermine clairement et dénonce sévèrement les dérives insupportables et indignes auxquelles nous assistons si elle veut garder un soupçon de crédibilité. Ou qu'elle se dissolve si elle ne sert plus qu'à organiser des repas entre ses membres.
Le silence de la Ligue en fait la complice des Ayraultnoukovytch et Vallsnoukovytch faisant régner l'ordre à Nantes, comme les Russes l'ont fait régner à Cracovie.
Le pays des droits de l'homme est aujourd'hui plus sûrement l'Ukraine que la France.
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