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Billet de blog 30 avril 2014

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Manuel Valls a perdu la majorité absolue

Médiapart commente la victoire à la Pyrhus de Manuel Valls. Le vote montre que son gouvernement, en un mois, n'a plus la majorité absolue. Une victoire obtenue par le chantage et l'intimidation, en catimini (lire l'article de Mathieu Magnaudeix et Ellen Salvi), au mépris du débat et de la transparence démocratiques. Ce vote pose l'impérieuse nécessité à sanctuariser l'Assemblée nationale et affirmer la séparation stricte des pouvoirs, comme l'exige notre droit constitutionnel.

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Médiapart commente la victoire à la Pyrhus de Manuel Valls. Le vote montre que son gouvernement, en un mois, n'a plus la majorité absolue. Une victoire obtenue par le chantage et l'intimidation, en catimini (lire l'article de Mathieu Magnaudeix et Ellen Salvi), au mépris du débat et de la transparence démocratiques. Ce vote pose l'impérieuse nécessité à sanctuariser l'Assemblée nationale et affirmer la séparation stricte des pouvoirs, comme l'exige notre droit constitutionnel.

Manuel Valls a parlé en huis clos aux représentants de la Nation comme à des flics, en oubliant qu'il n'était plus ministre de l'intérieur.

Il a illustré le fonctionnement des institutions pour les mois à venir, s'il ne se (re)prend pas une râclée aux européennes, compte tenu sa démonstration de force prompte à faire fuir l'électeur progressiste (les municipales ont été aussi un démenti cinglant de son discours et de son action des deux années précédentes).

Les commentaires de ce scrutin, hormis le fait d'oublier de signaler la perte de la majorité absolue du gouvernement, ommettent aussi de relever que Manuel Valls agit à l'opposé de tout ce qu'a fait François Hollande jusqu'aujourd'hui. Ce n'est plus du pédalo, mais de la gaudille.

Le vote illustre aussi une grande débandade même si trois députés du groupe PS ont voté contre.

Ce sont :

Il faut relever que deux députés du Front de gauche ont voté pour Manuel Valls :

  • Bruno Nestor Azérot
  • Gabriel Serville

41 députés du PS seulement se sont donc abstenus sur les 100, cela fait qu'il en manque 59 à l'appel. Le taux de déchet ou de perte en ligne est donc très important. C'est un défi pour l'environnement.

Martin Nadaud

Bien à l'opposé de vouloir entrer dans un propos stigmatisant des députés ayant failli, l'importance de leur défection montre la nocuité dramatique du fonctionnement des institutions et la force du chantage et des pressions au sein du parlement.

C'est très clairement inadmissible. A quoi bon s'émouvoir des lobbyistes, si le chantage est une pratique acceptée au sein de l'Assemblée ? A quoi bon se rappeler des 80 qui ont refusé de voter les pleins pouvoirs à Pétain si on ne considère pas le fond de l'affaire et qu'on se refuse toujours de sanctuariser le parlement 74 ans après ?

Jean-Fernand Audeguil

Cet aspect du débat et du vote n'est pas non plus commenté alors que cela le mériterait d'autant plus qu'il doit s'étendre nécessairement au fonctionnement du parlement européen auquel les Européens sont appelés à désigner les nouveaux députés. L'interview de Dan Israel plaide pour une séparation géographique stricte du Parlement européen à Strasbourg et la Commission à Bruxelles.

L'importance évidente de la sanctuarisation du pouvoir législatif passe aussi par la mise en cause de ceux qui la violent ou la méprisent. Elle impose que ces personnes s'expliquent ou doivent s'expliquer.

Il est impossible d'admettre un empiètement, quelqu'il fut, d'un pouvoir sur un autre dans une société démocratique. C'est inscrit dans la constitution, dans la déclaration des droits de l'Homme et du citoyen. C'est la norme fondamentale de la République. Le vote d'hier montre que le gouvernement ne la respecte pas et il faut réagir.

Gustave Lefrançais

En effet, l'accepter, le cautionner implicitement par le silence explique la persistance du dysfonctionnement général et l'immunité des auteurs de violations du droit comme de leurs incidences constatées dans le monde du travail, l'entreprise, l'environnement, la police, la justice, ... Ces violations méprisent l'intérêt général et le sens même de la société. Il est urgent de s'interroger.

L'abstention à engager ce débat de société, très substantiel, explique l'affaire Aquilino Morelle, l'affaire Azibert, l'affaire Squarcini, l'affaire Lothion, l'affaire Lagarde, l'affaire Courroye, l'affaire Flaesch, l'affaire Cahuzac, l'affaire Takieddine, ... L'anthologie des scandales remplit des rayons et le lecteur peut s'étonner de la persistance - tradition ? - d'autant de médiocrité, sachant que les mêmes causes produisent les mêmes effets depuis Isocrate.

Il est d'autant plus nécessaire de s'interroger quand ces "affaires" sont l'émergence d'une évolution banalisant un comportement admis formellement dans le fonctionnement institutionnel. Ces "affaires" se caractérisent par les mêmes reproches faits aux négociations du TTIP ou aux PPP : opacité, atteintes à l'Etat de droit, mépris de l'intérêt général, violation du droit, ...

La démonstration publique de la violation des principes républicains au sommet de l'Etat est donc insupportable, parce que la consécration d'une telle mentalité au sommet de l'édifice est l'affirmation officielle du mépris contre lequel s'indignent justement les Français et essayent de lutter les lanceurs d'alerte.

Le progrès ne se limite pas à adopter des normes mais impose que les mentalités s'y adaptent, à commencer par celles-qui dirigent.

Les méthodes employées par le premier ministre pour sauver son programme sont donc à l'opposé de ce qu'attendent les Français.

Le vote obtenu hier à l'Assemblée nationale a été obtenu par la démonstration claire du mépris démocratique. Le sommet de la société est en retard sur sa base en matière de progrès intellectuel et social, alors que l'exemple doit venir du sommet et le poisson pourrit par la tête. La base est donc en droit d'attendre légitimement que le sommet demandant des efforts (Médef, finance, gouvernement) montre l'exemple.

Le premier ministre, en perdant la majorité absolue, a essuyé un échec dans lequel il entraîne les aspirations de l'électorat qui a porté François Hollande à l'Elysée. S'il peut faire chanter quelques députés, il aura plus de mal à faire pression sur des millions de Français qui n'ont rien ou presque (8 millions de pauvres, 3,5 millions de mal logés, entre 3 et 9 millions de chômeurs, ...).

Manuel Valls incarne un socialisme qui ne fera rien changer au parlement européen.

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Pour aller plus loin :

A l’Assemblée, le pacte de Manuel Valls passe de trente petites voix

Par Mathieu Magnaudeix et Ellen Salvi

Quarante et un députés PS se sont abstenus sur le plan de 50 milliards d’économie. Plus que ne le prévoyaient les dirigeants de la majorité, même si Matignon a réussi à contenir l'hémorragie. Les prochains votes s’annoncent problématiques. Si l’UMP poursuit sa stratégie d’opposition frontale, les centristes font des clins d’œil de plus en plus appuyés au premier ministre

Valls trébuche à l’Assemblée - La Libre Belgique

Delattre Bernard Publié lemardi 29 avril 2014 à 22h07- Mis à jour lemercredi 30 avril 2014 à 08h25

Les récalcitrants menacés et insultés

Il n’empêche, le score serré que Manuel Valls a obtenu dans son propre camp constitue un revers, pour lui. Seule l’abstention d’une majorité de centristes lui a permis d’éviter de recueillir une majorité encore plus ténue, qui l’aurait humilié. Jusqu’à la dernière minute avant le vote, les vallsistes tablaient sur un maximum d’une vingtaine d’abstentions socialistes. Et, ces derniers jours, ils avaient exercé de fortes pressions sur leurs collègues récalcitrants. Les menaçant de sanctions, les accusant de "sécession", voire les insultant - un député proche du Premier ministre les a traités de "jihadistes", mardi.

« Ce n'est pas dans les lois, c'est dans les moeurs qui règlent la conduite de chaque jour, que la vertu peut trouver son accroissement, car les hommes, en général, se modèlent sur les moeurs au milieu desquelles leur éducation s'accomplit. La multiplicité des lois, comme le soin avec lequel elles sont rédigées, est l'indication d'une mauvaise organisation de l'état social, car elles prouvent la nécessité d'opposer par le grand nombre des lois un rempart à la multitude des crimes. [41] Les peuples sagement gouvernés ne doivent pas couvrir de lois leurs portiques, mais ils doivent avoir la justice dans le coeur. Ce ne sont pas les lois, ce sont les moeurs qui assurent la félicité des États, et les hommes nourris dans de mauvais principes oseront toujours transgresser les lois les plus habilement rédigées ; tandis que ceux qui auront été élevés dans des principes sages, voudront toujours obéir aux lois, même les plus simples. » (Isocrate DISCOURS ARÉOPAGITIQUE. VII)

Y aurait-il des escrocs du PPP (partenariat public privé) ?

Le scandale des Partenariat Public-Privé

L'Europe censitaire de Juncker

Européennes : le candidat UMP de l'optimisation fiscale et de la violation industrielle des droits de l'Homme

Une victoire contre les détracteurs de la taxe européenne sur les transactions financières Par ATTAC FRANCE

La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a rejeté, ce mercredi 30 avril, le recours du gouvernement britannique contre la taxe sur les transactions financières (TTF) dont le projet est en discussion entre onze pays de l’Union européenne.

Confrontation entre Piketty, Krugman et Stiglitz Par Laurent Mauduit

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