Signé F

Abonné·e de Mediapart

35 Billets

0 Édition

Billet de blog 1 novembre 2012

Signé F

Abonné·e de Mediapart

A vendre 460 hectares, 6 kilomètres de Paris... le point de vue de Christiane Barody-Weiss

Signé F

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Aujourd'hui, huitième épisode, si vous avez manqué les épisodes précédents, lire dès le début du feuilleton.

Madame Christiane BARODY-WEISS est le maire de la commune de Marnes la Coquette, petit village des Hauts-de-Seine, Ile de France, France (pour mes amis étrangers qui sont nombreux aux USA). Elle a un point de vue sur le Domaine National de Saint-Cloud, dont la superficie s’étale sur les communes de Sèvres, Ville d’Avray, Saint-Cloud et surtout sur Marnes la Coquette pour la deuxième partie en terme de superficie totale du Domaine National de Saint-Cloud.

Le maire de Marnes la Coquette a exprimé son point de vue, puisqu’il a réglementé au niveau communal la superficie qui le concerne, par son Plan Local d’Urbanisme. Un PLU qui n’a pas déplu, puisque les zones sont classées en N, comme naturelles. Cela semble logique. A Saint-Cloud la mairie n’a pas cette même logique .

Passons pour le moment sur le PLU qui ne fait pas couler autant d’encre que sur la commune voisine de Saint-Cloud.

Sur la commune de Marnes la Coquette, les choses se passent d’une manière plus feutrée, dans la lumière tamisée des salons des grandes maisons bourgeoises. Entre ombres et lumières, jettons donc un regard, discret, sur les coutumes locales.

Cet endroit sur la carte de France, sur la carte des Hauts de Seine est unique. C’est un village qui résiste à tout, à l’usure du temps, à l'usure des mœurs...tout est figé et a le charme des lieux hors du temps; comme le sont encore aujourd'hui les stations thermales de la république Tchèque, Marienbad ou encore Karlovy Vary.

Ce village si près de Paris, est  pittoresque, la poste n’a pas fait tomber son enseigne Poste Télégramme Téléphone. C’est un endroit où les gens votent, d’un seul homme, pour une seule femme. Pas d’opposition, un Porto Cervo de l’ile de Sardaigne en local, dans, et sur l’ile de France. Johnny Halliday a voulu y établir sa résidence, mais son côté Rock and Roll a déplu. Il souhaitait surélever les murs de la propriété qu’il occupait, tout comme l’émir, du coin, de la route voisine...mais la copropriété, et son règlement, l’en ont empêché. Johnny est parti vers d’autres refuges. Hughes Auffray y réside avec sa discrétion légendaire, et pourtant lui aussi est un acteur du Rock and Roll français...

Donc un plébiscite électoral pour madame le maire qui bat à plat de couture le score de son voisin Eric Berdoati, au premier tour des élections municipales. Elle s’assure, aussi, un fauteuil au département en qualité d’élue au conseil général.

Un coup de maîtresse ! Le maitre d’armes Eric Berdoati a trouvé du répondant.

Oh, tout le monde se moque de la dernière commune des Hauts de Seine en terme d’habitants, mais pas en terme de pouvoir d’achat, ni en terme d’imposition. Des "huiles" habitent ici à moins de quinze minutes de Paris, à condition de prendre un abonnement au Centre de Monuments Nationaux et de traverser un Domaine National de Saint-Cloud en voiture, à plus que la vitesse limitée... le pouvoir de l’argent vous offre des possibilités, les gardes ne relèvent pas les excès... de vitesse. Il faut des policiers pour intervenir sur le Domaine National, équipés des cinémomètres agréés et vérifiés pour verbaliser la vitesse excessive,.

A Marnes la Coquette, « la vie est chouette » me dit un enfant, qui sait de quoi il parle.

Quel est le point de vue de madame le maire sur ce Domaine National, elle, qui n’a pas le point de vue sur Paris qu’a son voisin Eric Berdoati du haut du coteau?

Elle a le même, pas besoin d’être en haut du coteau.

Elle n’agit pas par son PLU sur le Domaine National pour l’instant de manière aussi provoquante. C’est plus simple, plus discret avec moins de testostérone.

Prenons aujourd’hui un exemple concret et surtout d’actualité puisqu'il est nécessaire d'agir avant le 12 novembre 2012.

Il existe sur le Domaine National, plusieurs zones d’activités que le maire de Marnes la Coquette a réglementées comme son collègue de Saint-Cloud.. C’est la même logique intellectuelle.

Au bout en zone cadastrale UC près de la gare de Marnes-Garches, il existe un terrain référencé UC87. Je rappelle que cette zone est incluse dans le DNSC, ainsi que je vous l’ai dit dans les épisodes précédents. Nous sommes voisins de la gare de Marnes/ Garches et la zone n’est plus naturelle, elle n'est plus classée en N.

L’activité est importante sur la destinée des parcelles cadastrales puisque une gare a été implantée sur le DNSC, et qu’il faut accueillir le public, usager de cette gare...et le public ne se transporte plus jusqu’à cette gare par calèches comme c’était le cas au temps de sa construction. Nous sommes au temps de la voiture à pétrole, ce qui ne devrait plus durer... alors que nous devrions être au temps de la calèche omnibus électrique qui distribue les quartiers de nos villages vers la gare. Point de départ et d'arrivée vers le Grand Paris qui nous sourit... une histoire de réflexion humaniste, plus que politique.

Madame le Maire, comme son voisin Eric Berdoati, va donc « oser » et jeter son dévolu sur un domaine de l’Etat, elle, le maire d’une commune de 1743 habitants environ, la plus petite commune des Hauts de Seine. Elle va imposer son point de vue à 64 304 500 habitants de la France. Non pas par le PLU, ni la loi SRU qui ne la guide pas et ne l’oblige pas dans ce cas.

A l’occasion d’un conseil municipal le 19 septembre 2012, elle s’occupe d’une petite parcelle. Je reviendrai plus tard sur d’autres divisions du DNSC sur la commune de Marnes la Coquette. Il faut profiter du fait que les 64 304 500 français n’ayant pas de mémoire, ne savent pas ce dont ils sont propriétaires.

Ni vue, ni connue de tous les français, une assemblée d'une dizaine de personnes, se réunit et constate :

« Le Conseil Municipal, à l’unanimité, confirme l’état d’abandon définitif de la parcelle AC 87. »

Tiens donc, la parcelle AC87 est orpheline... les enfants, dépités, me disent « ‘pauv parcelle qui a perdu ses parents"...

« C’est trop injuste ! » surenchérit Calimero !

Alors plutôt que de retrouver les 64 304 500 parents de la parcelle, le groupe d’élus, à l’unanimité poursuit ses constats.

« Mettre en œuvre la procédure d’expropriation pour cause d’utilité publique de la parcelle AC 87 »

Les enfants sont étonnés, au XVIII et XIX siècle, lorsque les enfants étaient orphelins, ils étaient envoyés au bagne, en prison à l’abris des regards, pour ne pas les garder dans les villes aux yeux de tous, des bourgeois qui étaient importunés par ces mendiants, voleurs, bandits, chenapans... Les iles qui bordaient le contour de la France, Ile de Ré, Belle Ile avaient leurs bagnes pour enfants .

C’était l’utilité publique, que de débarrasser les enfants orphelins de la vue du peuple bien pensant. Cela perdure avec cette pauvre parcelle orpheline.

« Poursuivons ! » dit le Ministère de l’Intérieur et sa police, qui a l’habitude de ces situations depuis des siècles.

« Cause d’utilité publique de la parcelle AC 87 en vue de réaliser l’amélioration de la sécurité routière aux abords du parking de la gare de Garches/Marnes »

Une utilité publique pour améliorer la sécurité routière.... ben voyons ! La zone est très accidentogène, les contraventions au code de la route pleuvent pour rappeler aux usagers qu'il faut respecter cette zone. Ils mettent en danger, par leur comportement contraventionnel et délictuel, la vie des autres...

Un compte rendu circonstancié de cette zone va être rendu, englobant la parcelle AC51, le parking en question, et surtout l’amélioration que la parcelle AC87 peut apporter au peuple et ses 64 304 500 français, qui sont sa composante pour nous faciliter la vie, ainsi que celle des touristes, et notre survie de cette zone dangereuse.

J’en ai des frissons dans le dos, d'avoir vécu si longtemeps dans ce danger.

Un enfant me dit « Oh la grosse ficelle !»

Petit rappel historique :

La parcelle AC87 appartient au Domaine National de Saint-Cloud. Cette parcelle n’est pas affectée au Ministère de la Culture et de la Communication. Elle est obligatoirement affectée à un autre ministère, puisque c’est un domaine public de l’Etat.  Le ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie dont le ministre est madame Delphine Batho, est l’affectataire de cette parcelle. Le ministre délègué Frédéric Cuvillier est en charge des transports.

Ce ministère a confié la gestion de cette parcelle AC87 à Réseau Ferré de France. Vue du ciel la voie ferrée est plus évidente, mais la parcelle AC87 a disparue sur le site geoportail.gouv.fr au profit d'une seule parcelle AC50. On distingue très bien le parking qui est la parcelle AC51.

Il semblerait que le conseil municipal n’accepte pas la gestion de RFF, et aurait donc constaté de manière totalement arbitraire, et surtout définitive, et à l’unanimité de ses conseillers, que le gestionnaire a abandonné cette parcelle... ainsi que le propriétaire...nous tous, au final.

Je le disais dans un billet précédent, cette parcelle qui appartient au Domaine National de Saint-Cloud, devrait être remplie de chênes, couverts de glands. Exceptionnellement, du fait de la présence imposée, et tolérée pour le moment, du chemin de fer, il serait souhaitable qu'une autre espèce végétale que les chênes soit implantée, et soit plus insonorisante.

Les enfants qui voient des ficelles partout, crient dans la Cour de récréation.

« Aux armes citoyens.... » La Marseillaise retentit!

D’autres jouent à 1.2.3 soleil... ce qui est aussi une solution.

"Le premier qui est pris en train de bouger...a perdu !"

Mais que va faire l’Etat propriétaire de la parcelle AC87 et son service du Ministère du Budget, France Domaine, pour sauver notre propriété ? Il faut poser la question aux responsables de France Domaine des Hauts de Seine, tgdomaine092@dgfip.finances.gouv.fr ou au Ministre du Budget.

A mon humble avis, rien... car la mairie de Marnes la Coquette sait très bien qui est propriétaire. Il suffit d’aller au service du cadastre pour savoir qui est propriétaire. De toute évidence la mairie de Marnes La Coquette ne met pas l’Etat devant ses responsabilités de propriétaire...ne met pas son affectataire, le Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie devant ses responsabilités, son concédant RFF devant les siennes....et fait croire que nous, les français, nous tous, avons abandonné cette parcelle.

Il nous faut donc écrire à la Mairie de Marnes la Coquette par courriel, lettre recommandée, ainsi que sur le registre prévu à cet effet. Personnellement je préfère la voie électronique plutôt que d’écrire dans un registre municipal qui sera perdu, brulé... il faut laisser une trace électronique immaculée dans notre temps moderne.

Nous, 64 304 500 français, moi y compris, revendiquons la parcelle AC87 et demandons à son affectataire de l’entretenir en bon père de famille, comme un propriétaire, à son concédant d’y faire les travaux comme un locataire, d’y planter des arbres insonorisant du bruit qui nous oppressent, du train qui y passe et qui ne devrait pas y être. Nous ne souhaitons pas la destruction de notre Domaine National de Saint-Cloud...

 Les enfants partis en villégiature au fond du Domaine de Saint-Cloud, comme les rois le faisaient, me disent :

« Plus nous nous éloignons, plus nous trouvons un théâtre avec des marionnettes qui ont du très gros fil »

 ... dans la nuit tout est possible, il y a de moins en moins de lumière, en s’éloignant de la ville lumière, en s’éloignant de Paris.

Un, deux, trois, soleil !

Vu ! Le maire de Marnes la Coquette a bougé !

Par tous les Saints, aujourd’hui c’est la toussaint, la fête de tous les Saints... c’est la fête !

Les coccinelles, les bêtes à Bon Dieu, volent avec les anges et tous les Saints, dans le Domaine National de Saint-Cloud, nous éclatons de rires... et ce n’est pas fini...

La suite au prochain numéro.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.