Aujourd'hui, neuvième épisode, si vous avez manqué les épisodes précédents, lire dès le début du feuilleton.
Nous étions partis faire la fête toute la journée, toute la nuit, avec les coccinelles, les Bêtes à Bon Dieu, les anges et tous les Saints.
Les lendemains de fête sont mortels, surtout celui-ci, celui du 2 novembre...remarquez chaque année c’est la même chose. Je n’arrive pas à m’y faire.
Cette fois ci, en compagnie de mes nouveaux amis nous nous sommes rendus au cimetière où reposent mon grand-père, et son fils, mon père. Sur le caveau familial de granit noir, poli comme le miroir qui nous renvoyait nos propres images, un artiste a gravé les lettres de mon nom de famille, puis les a dorées à l’or fin.
J’ai un devoir de mémoire. Aujourd'hui, je pose mon regard poli et respectueux, sur ce caveau où reposent, en paix, mon grand-père et mon père.
Et pourtant la paix...parlons-en !
Mon grand-père, chevalier de la Légion d’Honneur, croix de guerre, n’a pas connu le bonheur de la paix, le bonheur d’être père, de regarder ses enfants grandir...il est mort en Belgique en avril 1918, après avoir échappé à la mort des milliers de fois, avoir fait toute la guerre. Le capitaine du régiment de Dragons, n’a jamais eu peur du feu. Après avoir traversé, vivant, le chemin des dames de l’enfer... Un éclat d’obus est venu le frapper. Il est mort, sans pousser un cri, en s’affalant de tout son poids, sur ses genoux.
J’ai rencontré sa mort au détour d'un témoignage, trouvé sur internet...voir couler mon sang, en direct, à travers les mots d’un inconnu m’a frappé, à mon tour, j’ai pleuré toute la journée comme l’ont fait les hommes du régiment de mon grand-père. Ils étaient pourtant aguerris à la fin de la guerre. Ils ont pleuré leur capitaine, celui qui améliorait l’ordinaire de ses hommes avec son humanité et sa fortune personnelle. Que cet inconnu soit remercié de m’avoir touché, au coeur, à mon tour, et d’avoir participé à la mémoire de ma famille.
Au-dessous du prénom de mon grand-père, l’artiste a écrit « Mort pour la France »....
Lors de la seconde guerre mondiale, mon père a échappé à la mort, celle qui vous fauche au champ d’honneur. Le lieutenant de cavalerie a arrêté les allemands sur les berges de la Loire avec les enfants, les cadets, rebelles et patriotes, à Saumur. Il a refusé de se rendre sur l’ordre du Maréchal Pétain. Les honneurs et la liberté, leurs seront rendus par les allemands, la Wehrmacht au garde à vous, leur traçant la voie vers la France libre, au sud, au-delà de la ligne de démarcation.
Fidèle à cette désobéissance, le lieutenant organisera un réseau d’espions à bicyclette, sur la région parisienne, renseignant les forces françaises libres sur toutes les positions allemandes d’artillerie, et de chars. Il préparait, ainsi en spécialiste, en officier de cavalerie, la rentrée des alliés dans Paris. Puis, il partira avec la première armée française, Rhin et Danube, avec sa division blindée, à la poursuite des allemands jusqu’en Allemagne.
Il aura aussi tous les honneurs de la République, les mêmes médailles que son père... Tout le restant de sa vie, il ne pourra jamais apprécier les allemands, pas plus que son père il n'aura le temps de m'apprécier, de me voir grandir... il partira fauché par un cancer.
Un enfant, de la paix, me demande :
« Nous pourrions être allemands ? »
Un autre rajoute :
« Si nous étions allemands, nous serions premiers ! »
Quelle innocence ! Toujours cet esprit de compétition attisé par les informations économiques...Et pourtant, ce n’est pas faux... La mort l’emporte toujours, mon grand-père a été fauché en Belgique, pour être Français, mon père s’est battu pour être Français,...pour être libres, ils ont fait cela pour que JE sois français, moi Signé F.
« Pourquoi tu pleures ? »
Parce que... c’est le moment... c’est le jour de la mémoire, de mon devoir, de mon devoir de mémoire à l’égard de mes propres racines...
Parce que...les questions se suivent et c’est universel avec les enfants, « pourquoi ? », « Pourquoi tu fais ci ? » « Pourquoi il pleut ? » « Pourquoi Papa ? », « Pourquoi Maman ? »
Parce que...
Parce que...
Je ne peux pas répondre que « c’est comme cela », les enfants ne sont pas satisfaits par ces réponses qui n’étanchent pas leur soif de savoir, surtout à notre époque moderne.
Parce que... « Je suis Français ! »
Quelle belle réponse...les enfants cherchent encore à comprendre le sens, j’ai enfin la paix...devant mes aïeux, couverts par ce granit noir poli qui les protège.
Nous repartons au fond du Domaine National de Saint-Cloud, sur la commune de Marnes la Coquette, où la vie est douce!
Nous rencontrons un jeune garçon, qui lui, a beaucoup de réponses. Il est prince impérial, s’appelle Napoléon, et devait porter le numéro 4.
Lui connait le Domaine par cœur, il sait que ses parents lui ont donné l’amour de la France, l’amour des armes, des uniformes...parce que.... c’est son devoir de futur chef d’Etat. Il était formaté pour défendre le drapeau, le bleu, le blanc et le rouge. Il nous parle de ses balades avec son père Napoléon III dans les terres de Saint Cloud et de Marnes la Coquette. Les galops à cheval, les sauts...le maniement de son fusil, de son pistolet... les terres autour de son chateau, ses 460 hectaures, étaient son "champ de mars" personnel, il connait chaque bosquet, chaque talus.
En arrivant à Marnes la Coquette, dans le square qui s’appelle aujourd’hui Pasteur, il s’étonne.
Tiens cela semblerait appartenir à la commune, le square, d’après cette pancarte ? C'est vai? c'est écrit dessus? Comme le Port Salut?
Toutes ces questions... d'enfants.
Effectivement, je lui confirme que le square appartient bien à son Domaine National de Saint-Cloud, mais que le square est loué par un bail emphytéotique à la commune de Marnes la Coquette. La parcelle AD290 appartient bien au DNSC, au peuple français, et est affectée au Ministère de la Culture et de la Communication, qui l’a mise à disposition du Centre des Monuments Nationaux, qui lui, l’a loué par un bail emphytéotique à la commune de Marnes la Coquette...vous suivez ?
Donc la Mairie plante ses pancartes, en faisant des raccourcis...c’est plus simple.
La charmante Poste est en train de subir un sort que personne n’ose avouer. Le rideau est tombé, et seules les boites semblent vouloir recevoir des plis... plus personne pour recevoir du public, la pancarte des horaires de réception du public a disparu. La poste est implantée, avec son petit jardin sur la parcelle AD291...et est mise à disposition de la Poste, c'est écrit dessus le batiment, donc c'est vrai...vous trouverez le ministère affectataire, et toute la logique qui devrait en découler.
Et en face, le joli pavillon, le pavillon dit des gendarmes, lui est mis à disposition du bailleur social favori de la commune de Marnes la Coquette, l’immobilière 3F...qui fait trois fois plus fort que moi, Signé F, qui n’ait qu’un seul F, à ma signature! FFF n’était pas disponible, la Fédération Française de Football l’avait pris. Il s’agit de la parcelle AD292....
Napoléon IV s’étonne encore, de voir le Domaine National de Saint-Cloud occupé de toutes parts.
Les « pourquoi » des enfants redoublent...il n’est rien d’évident pour les enfants qui veulent apprendre, encore moins pour celui qui veut éduquer et faire grandir ces enfants.
Les trois parcelles sont donc parties intégrantes du DNSC. A qui vont les redevances de ces trois parcelles ? La poste n’utilise pas sa parcelle, elle l’aurait abandonnée ? Il faudrait demander la réponse au conseil municipal, spécialiste en parcelle orpheline.
Mais le pavillon des gendarmes ? Qui paye le loyer ? Et le square ?
Madame Barody Weiss a son point de vue sur la question. Elle est cinquième vice-présidente du conseil général des Hauts-de-Seine, en charge des affaires scolaires, des constructions scolaires et de l’enseignement secondaire. En d’autres termes, elle s’occupe des collèges, des ados qui posent tant de questions.
Madame Barody Weiss a donc un point de vue, et le meilleur sur ces trois parcelles, puisque sa Mairie est de l’autre coté de la rue. Elle a un point de vue, en perspective, sur ces trois parcelles, le meilleur point de vue.
Les questions pleuvent...mais ce n’est pas fini. C’est la saison, l’automne fait tomber les feuilles, les questions et l'eau qui coule sous les ponts.
Madame Barody Weiss a un point de vue avec son PLU, La parcelle de la Poste est coupée en deux, le jardin reste en zone naturelle N, mais le batiment de la Poste passe en zone Uab, de meme pour le pavillon des gendarmes et son jardin, occupé par le bailleur social 3F, parcelle totalement en zone Uab...voir les explications sur la prochaine utilité possible en fonction du réglement.
Les enfants.....
Pas de pourquoi !!!!!!! ¨Pas à moi, merci.
Merci, madame le Maire de bien vouloir répondre aux enfants, car si votre voisin monsieur Eric Berdoati a une logique liée aux parcelles cadastrales, la logique de votre municipalité est plus facilement liée aux bâtiments... c’est pas simple, d’une commune à l’autre, rien n’est commun.
« Pourquoi »... et pourtant ce PLU a plu, à votre village.
Napoleon IV nous dit au revoir, son père Napoléon III a fait une erreur capitale de déclarer la guerre à la Prusse, et a perdu dans les flammes son Château de Saint-Cloud, qu’il avait hérité des Rois, du peuple à la Révolution, de Bonaparte.... Napoleon IV est parti avec son père en exil et rêvait d’assumer le rôle de sa vie, pour la France, d’être un chef d’Etat, le chef de la France. Il avait passé sa vie à réaliser son devenir...pour mourir tué par des zoulous en Afrique, en héros, avec dignité et bravoure...mort pour le Royaume.... Le royaume qui est uni.
Aujourd’hui nous sommes unis dans la douleur du souvenir, aujourd’hui nous ne rions plus. Les coccinelles, les Bêtes à Bon Dieu, les anges, les Saints, mon grand-père, mon père...nous pensons à la grandeur de la France et nous nous recueillons sur notre nouvel ami Napoleon IV mort .... pour le Royaume Uni.
La suite au prochain numéro, aux réponses de madame Barody Weiss sur d’autres parcelles de sa commune et de notre Domaine national de Saint-Cloud.