C'était improbable, c'est arrivé : la respectabilité du Crédit Agricole (Mutuel ?) s'est effondrée, la confusion des genres n'est plus crédible.
La confirmation des enquêtes menées depuis trente ans...
Alors que les dirigeants n'avaient reculé devant aucun moyen pour imposer l'omerta, ils viennent de mettre sur la place publique l'absurdité du « système ».
Les caisses régionales se disent désormais « bouffées par leur créature » ! Démoniaque ? Ou trop drôle. A l'évidence, lorsque les coopératives voient leur avenir à la Bourse, il y a un problème. Éthique. Ou psychiatrique. Ou diabolique.
Les titres de la presse sont spectaculaires :
- Règlements de compte au sein du Crédit Agricole (Les Echos du 5 décembre). Un article de Véronique Chocron
- Combat des chefs au Crédit Agricole (Le Figaro du 5 décembre). Un article de Anne de Guigné
- Crise ouverte au Crédit Agricole (Le Monde du 5 décembre). Un article de Isabelle Chaperon.
L'article de Michel Abhervé (Alternatives Economiques) est explicite : Au Crédit Agricole le retour à un fonctionnement normal est assimilé à un putsch. Article du 5 décembre. Michel Abhervé, Alternatives Economiques.
Une explosion qui renvoie (aussi) au conflit des chefs du Crédit Mutuel et autres fantaisies (fantastiques) dans le monde de la coopération, dans le monde de l'Economie Sociale et Solidaire. Les pouvoirs publics cherchent une issue au conflit au sein du Crédit Mutuel. Les Echos du 15 octobre. Un article de Véronique Chocron. Arkea Crédit Mutuel de Bretagne : tout va bien, surtout pour les dirigeants. Article du 23 avril 2014 de Michel Abhervé. Alternatives Economiques.
Un constat central : l'affichage du mépris des chefs « en guerre interne » pour les sociétaires supposés idiots (utiles).
Les soixante articles et billets publiés sur Médiapart depuis deux ans contiennent la totalité du dossier, les infos pour se poser les bonnes questions : à quoi servent les banques coopératives ? Pourquoi les sociétaires-propriétaires sont-ils méprisés ? A Saintes comme partout.
Et maintenant on fait quoi ? C'est LA question.
Une suggestion : on arrête tout, on réfléchit et c'est pas triste. Ubuntu...
Ajout du 15 décembre 2014 :
Sur ce sujet, voir l'article de Isabelle Chaperon "Crédit Agricole : les raisons d'une déchirure" (Le Monde du 13 décembre 2014 à 10h43). Un article complété une heure plus tard par "Crédit Agricole : il est temps de se rappeler que nous appartenons à la même famille".
Ajout du 21 décembre 2014 :
"La réforme de la gouvernance du Crédit Agricole fait des étincelles". Article de Alexandre Garabedian (Agefi du 08 décembre 2014)
Ajout du 31 décembre 2014 :
Sur ce sujet, voir l'article de Scharon Wajsbrot "Les Banques françaises devront relever le défi de leur gouvernance en 2015" (Les Echos du 31 décembre 2014).
Ajout du 15 janvier 2015 :
Mon courrier - adressé en recommandé A/R le 4 décembre 2014 au procureur de la République d'Argentan sous forme de lettre ouverte – devient incontournable :
LETTRE OUVERTE AU PROCUREUR DE LA REPUBLIQUE D'ARGENTAN (ORNE)
courrier recommandé A/R
Cisai, le 4 décembre 2014
Objet : corruption et escroqueries, à quoi servent les banques coopératives ?
Monsieur le Procureur,
Mon courrier RAR du 17 septembre 2014, resté sans réponse, était une lettre ouverte reproduite (sur l'édition « Le Monde de l'ESS » de Mediapart), dans mon article du 27 septembre 2014 « Crédit Agricole : dix millions de sociétaires pour un vrai contrôle ».
Je reviens une dernière fois sur le sujet.
Face aux légitimes questions des sociétaires des caisses de Crédit Agricole Mutuel (sociétés coopératives régies par la loi fondamentale du 10 septembre 1947), ce fut le déni permanent : il y a vingt ans, dix ans, cinq ans, deux ans, la réponse était « les problèmes n'existent pas, la question ne sera pas posée ».
Depuis quelques mois, les « confiscateurs », les prédateurs, les « captateurs », avouent la corruption tout en affichant une belle confiance : « on va tout régler et le parlement va valider ».
Le « miracle » était annoncé pour l'automne 2014. Nous y sommes et les voyous ont percuté le mur des évidences. Le pari était absurde et la quadrature du cercle sera demain plus quadraturesque encore (*).
Il appartenait au procureur de la république d'Argentan – alerté de longue date par le directeur de la Banque de France et par moi-même – de régler le dossier. Le pays aurait évité une crise morale et l'amplification des dérives. L'institution judiciaire aurait échappé au discrédit. Je me porterais mieux.
Une fois de plus, je vous confirme que tous les éléments sont à votre disposition et à la disposition de tous.
Contrairement à Edward Snowden, je n'ai rien détourné . Tout est établi à partir de ma situation de sociétaire, de citoyen, de justiciable. Aucune contestation n'est possible, il n'y a pas de secret défense. Le seul objectif – constant – est le respect de la loi.
Il vous appartient de faire le nécessaire pour que me soit restitué l'argent volé. Le préjudice se chiffre en millions d'euros.
Comment des magistrats ont-ils pu en arriver à se revendiquer « ennemis de la loi » ? A écrire « Patrick Le Cellier possède des parts sociales sans pour autant être sociétaire et il doit donc rembourser son encours » ? A écrire « Patrick Le Cellier ne participe aux assemblées générales que pour le principe » (autrement dit, les assemblées générales sont bidons) ?
A accepter des enveloppes avec des documents fabriqués « prouvant que les journalistes ne peuvent pas être sociétaires des banques coopératives » ? A affirmer (Cour de Cassation) « la question du sociétariat n'est pas pertinente pour la gestion des contrats dans les banques coopératives ».
Depuis, la Cour de Cassation s'est retoquée elle-même.
Il faut, Monsieur le Procureur, clarifier et mettre un terme aux errements. Je vous fais respectueusement confiance pour y parvenir.
(*)« La réorganisation du Crédit Agricole repoussée ». Article de Véronique Chocron dans Les Echos du 10 novembre 2014.
« Au Crédit Agricole, la réforme de la gouvernance patine ». Article de Anne Michel dans Le Monde (Economie) du 25 novembre 2014.
etc.
« Réorganisation », « Réforme »... termes pudiques pour parler d'une impossible tentative de retour dans les clous. Trop de milliards ont été détournés. Par dizaines. Premier informé, le procureur de la République d'Argentan fut toujours aux premières loges.
Ce courrier du 4 décembre 2014 fait donc suite à celui du 17 septembre 2014 adressé à ce même procureur, reproduit dans l'article « Crédit Agricole, dix millions de sociétaires pour un vrai contrôle ».
A rapprocher de l'analyse de l'Institut Montaigne publiée le 31 décembre 2014.
Ajout du 21 janvier 2015 :
Voir l'article de Véronique Chocron "Crédit Agricole : le projet de réforme séduit les analystes" (Les Echos du 19 janvier 2015).
Voir également "Le plan de Brassac pour le Crédit Agricole" (La Lettre A du 15 janvier 2015).
Voir également :
"Changement de gouvernance au Crédit Mutuel sur fond de tensions entre fédérations" (Libération, 12 décembre 2014 à 15h10, d'après AFP)