Au fil des poches (3) - novembre 2009, première partie

Troisième édition de notre rendez-vous mensuel. Les sorties en poche du mois de novembre, colorées, habillées, des inédits pour certaines, des collectors, des attendus. Un joli mois de novembre, de quoi se réconcilier avec une météo qui incite à… bouquiner, dans tous les sens du terme. L'article qui suit se cantonnera aux conseils de lecture ;)

Chez 10/18, sortie de la saison 6 de Doggy bag. Philippe Djian boucle ici la saga de la famille Sollens. Tous les thèmes chers à l’auteur à la sauce séries télé. Une gageure, réussie.

Sortie le 5 novembre, 272 p., 7 € 40. Les 5 premiers tomes sont également disponibles en 10/18.

Maggie O’Farrell, L’Etrange disparition d’Esme Lennox. Edimbourg. L’asile ferme ses portes. Esme retrouve le monde extérieur après soixante années d’internement. Son guide dans un monde oublié, inconnu : sa petite-nièce, Iris, qu’elle ne connaissait pas. Pourquoi Esme a-t-elle été enfermée à 16 ans ? Pourquoi avoir ainsi disparu de la mémoire familiale ? Une ample interrogation sur le passé et la mémoire menée par un auteur à suivre. Maggie O’Farrell, née en 1972, est l’auteur de Quand tu es parti, magistral premier roman. L’Etrange disparition d’Esme Lennox, son quatrième roman, joue des errements du souvenir, de drames subtilement dévoilés, de retournements stupéfiants, maintenant le suspens et la tension jusqu’à la dernière page.

Sortie le 5 novembre, traduit de l’anglais par Michèle Valencia, 240 p., 7 € 90.

Textes et images mêlés, en regard, pour Le Coma d’Alex Garland, roman qui marqua le grand retour de cet auteur sur la scène littéraire, puisqu’après La Plage, 1998, et Tesseract, Garland se consacra aux scenarii, 28 jours plus tard ou Sushine de Danny Boyle.

Dans Le Coma, roman halluciné et déjanté, Carl est agressé dans le métro. Après quelques jours dans le coma, il rentre chez lui et le quotidien semble reprendre son cours. Mais le doute s’installe. Qui est cette femme dont il semble partager la vie ? Quelle frontière entre le réel et l’illusion ? Un trouble accentué par les superbes illustrations de Nicholas Garland.

Sortie le 5 novembre, traduit de l’anglais par Oristelle Bonis, 176 p., 7 €.

En novembre, Noël approche. Signalons la sortie de six titres majeurs de la collection 10/18 en format luxe (éditions cartonnées avec jaquette), Kafka sur le rivage de Haruki Murakami, Into the wild de John Krakaeur, L’Histoire de Bone de Dorothy Allison, Légendes d’automne de Jim Harrison, La Promesse de Noël d’Anne Perry et Les Fabuleuses Aventures d'un Indien malchanceux qui devint milliardaire de Vikas Swarup.

Chez Pocket, Piège nuptial de Douglas Kennedy. Premier livre de l’auteur, initialement paru sous le titre Cul de sac (1994), ce roman a été réédité dans une nouvelle traduction qui sort le 5 novembre en poche. The Dead Heart, jeu de mot avec Red Heart qui désigne la partie centrale, désertique de l’Australie, met en scène un journaliste américain qui plaque tout pour atterrir à Darwin. Le roman suit ses aventures au cœur du bush et sa survie en milieu hostile. Quand croiser un kangourou et une auto-stoppeuse peut s’avérer dangereux…

Une édition collector sera également vendue, accompagnée des deux DVD du film de Jean-François Richer (L’Instinct de mort et L’Ennemi public n°1).

Chez Christian Bourgois, de superbes sorties dans la collection « Titres » :

Publication des Assises du roman 2009. Pour retrouver Aharon Appelfeld, Stéphane Audeguy, Nancy Huston, Siri Hutsvedt, Julia Leigh, Marie NDiaye, Véronique Ovaldé, Pascal Quignard, Will Self, Philippe Vasset, etc. Nous y reviendrons très prochainement.

De Linda Lê, Tu écriras sur le bonheur. Recueil de préfaces, ce texte est une méditation sur l’écriture et la lecture, le partage, la communication particulière, intime, qui se crée au sein du livre, ce paysage de « sang, de chair et de nerfs ».

Susan Sontag, L’écriture même : à propos de Barthes. « Pédagogue, homme de lettres, moraliste, philosophe de la culture, connaisseur des idées fortes, mémorialiste de sa propre vie... parmi toutes les notabilités intellectuelles qui sont apparues en France depuis la Deuxième Guerre mondiale, Roland Barthes est celui dont l'œuvre est, j'en suis persuadée, la plus sûre de durer. C'est Barthes l'écrivain qui est mon sujet et à travers son acte d’écriture (promeneur solitaire dans la grande tradition, et un écrivain plus immense encore que ses plus fervents admirateurs ne le prétendent), je tiens à déchiffrer quelques procédés fondamentaux de la modernité littéraire et de la vision esthétique du monde. » (Susan Sontag, 1992).