Bouquiner en novembre et en poches, suite.

Le Livre de Poche s’habille lui aussi pour Noël, dès novembre. Sortie, le 4, de superbes coffrets en édition limitée des grands titres de la collection : Mal de pierres de Milena Angus, Les Hauts de Hurle-Vent d’Emily Brontë, Ni d’Eve ni d’Adam d’Amélie Nothomb, L’Ombre du vent de Carlos Ruiz Zafón, Vingt-quatre heures de la vie d’une femme de Stefan Zweig et le diptyque de Katherine Pancol, La Valse lente des tortues et Les Yeux jaunes des crocodiles. De superbes coffrets à prix « poches », entre 7 et 11 € selon les titres.


Le 4, toujours, nouvelle édition de poche de Ma Vie est tout à fait fascinante de Pénélope Bagieu, jaquette colorée et calendrier en prime pour vivre 2010 sous le signe de ses dessins acidulés.

On retrouvera également la Barcelone de Carlos Ruiz Zafón dans un guide particulier puisqu’il propose d’explorer les lieux évoqués dans L’Ombre du vent. Des extraits du roman, des photos, des anecdotes, détails historiques et touristiques, commentaires de l’auteur accompagnent la lecture. « Ma Barcelone est enchanteresse, vaniteuse, belle et dangereuse, elle essayera de vous séduire, de vous dérober votre âme, dès que vous vous y aventurerez. Méfiez-vous d’elle ». A un prix mini (4 € 50), inutile de se méfier !

Patrick Süskind, l’auteur du Parfum, nous entraîne, lui, dans un essai Sur l’amour et la mort, en appelant à Goethe, Wagner, Stendhal mais aussi Orphée ou Jésus pour cerner les liens d’Eros et Thanatos. (5 €).

Pour les amateurs de bédé, Albert Uderzo se raconte, la biographie d’un des deux papas d’Astérix, qui évoque son enfance, ses débuts, les fameux Gaulois mais aussi la naissance du magazine Pilote et les aventures animées tirées des albums d’Astérix (le 25 novembre, 6 € 50).

Et le 25 novembre toujours, parution en Livre de Poche du Nouveau Petit Littré, nous y reviendrons dans cette édition avec un grand article sur les dictionnaires de Poche.

***

Un hologramme sur fond de yellow cab new-yorkais pour Woody Allen et son irrésistible Dieu, Shakespeare et moi suivi de Pour en finir une bonne fois pour toutes avec la culture.
Du liberty vintage pour les savoureuses Les Expressions de nos grands-mères de Marianne Tillier, un dico informatif et drôle, de « en voiture, Simone, c’est moi qui conduis, c’est toi qui klaxonnes ! » à « il file un mauvais coton » en passant par « mon cul sur la commode ». Ou tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur ces expressions imagées et colorées.
Une « Combinaison tout métal gris argent et bleu sidéraldans un esprit eighties revival » (je cite le dossier de presse de Marie Donzel, irrésistible !) pour Replay de Ken Grimwood.
Et enfin une robe prune pour Les Dames de nage de Bernard Giraudeau.Tous ces titres sont vendus au prix unique de 10 €.

Agrandissement : Illustration 10

Raymond Depardon, Paysans, un titre inédit, textes et photos, 50 ans de regards sur le monde paysan. (le 5 novembre, 8 €).

José Saramago, Le Radeau de pierre (19 novembre, 10 € 50). A la suite d’un cataclysme qu’aucun sismographe n’a enregistré, la péninsule Ibérique tout entière se détache de l’Europe et se met à dériver comme un « radeau de pierre » le long de l’océan. Entre onirisme et allégorie politique, le langage dans toute sa puissance d’inventivité et de discours sur le « monde comme il va ».

(5 novembre, 10 €).Jean-Loup Chiflet passe en revue les jargons pseudo-scientifiques (« Impacter », « sociétal »), pléonasmes irritants (« Moi, personnellement…», « au jour d’aujourd’hui ») et formules cache-sexe qui fleurissent dans le langage contemporain. « Que du bonheur ! », « c’est clair ? ».

Paul Watzlawick, Faites vous-même votre malheur (12 novembre, 5 €). L’homme n’est pas fait pour être heureux. Inutile de chercher le bonheur, donc, apprenons plutôt à faire du malheur un état de grâce, un chef d’œuvre, une réalisation originale et pleine. Une réjouissante parodie des manuels de développement personnel.

Agrandissement : Illustration 14


Agrandissement : Illustration 15


Enfin, joli moisson de novembre pour Folio : le 5, parution de La maison des rencontres de Martin Amis.
Sibérie, 2004. Un vieil homme revient sur les lieux de son passé, au goulag, où il fut interné pendant dix ans avec son frère, aussi idéaliste que lui-même était cynique. Un lien particulier les unissait : une femme, qu’ils aimaient tous deux. Et c’est au camp, à la veille de la déstalinisation, que le destin de ce singulier trio allait basculer, dans un endroit étrange baptisé la Maison des Rencontres.

1936. Gide témoigne. « Ah ! Que n’étais-je venu simplement en touriste ! ou en naturaliste ravi de découvrir là-bas quantité de plantes nouvelles, de reconnaître sur les hauts plateaux la "scabieuse du Caucase" de mon jardin… Mais ce n’est point là ce que je suis venu chercher en U.R.S.S. Ce qui m’y importe c’est l’homme, les hommes, et ce qu’on en peut faire, et ce qu’on en a fait. La forêt qui m’y attire, affreusement touffue et où je me perds, c’est celle des questions sociales. En U.R.S.S. elles vous sollicitent, et vous pressent, et vous oppressent de toutes parts. »

Le 13, Vladimir Nabokov, L'exploit. « Mon dessein en écrivant ce roman consistait à mettre en relief l’émoi et la fascination que mon jeune expatrié découvre dans les plaisirs les plus ordinaires ainsi que dans les aventures apparemment insignifiantes d’une vie solitaire. Disons simplement que, après avoir frôlé un faux exotisme ou la comédie la plus banale, il s’élève jusqu’à des sommets de pureté et de mélancolie que je n’ai atteints que bien plus tard dans Ada. ». Vladimir Nabokov

La première partie du fil des Poches de novembre est ici.
Bonnes lectures. Retour du fil en décembre. D’ici là nous reviendrons sur certains de ces titres dans Les Mains dans les Poches.
CM