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Une liberté ou Rousseau questionné
« Renoncer à sa liberté c'est renoncer à sa qualité d'homme, aux droits de l'humanité, même à ses devoirs."
Jean Jacques RousseauSi l’on considère tel Rousseau la liberté comme unique composante de la condition humaine, on réduit l’Homme à un attribut qui n’est pas acquis a priori.
La liberté comme innée n’est pas une réalité, mais un concept.
L’Homme ne naît pas libre.
L’Homme nait dépendant.
Dépendant d’une vie prénatale, dépendant d’une histoire singulière comme collective, dépendant de besoins primaires, dépendant de ce que d’autres ont envisagé pour lui...L’Homme ne peut tendre qu’à devenir libre, tout en sachant qu’il ne le sera jamais vraiment.
La liberté absolue n’existe pas.
Elle est construction de l’esprit.Proclamer la liberté comme acquise d’emblée est ouvrir la possibilité à d’autres de la restreindre voire de l’annihiler.
Si à l’inverse on entrevoit la liberté comme un processus du sujet pensant en conscience et connaissance de ce qu’il veut atteindre, la liberté acquiert tout son sens.
La liberté est une dynamique, le cheminement de toute une vie, elle n’est pas nécessairement quête universelle mais n’appartient qu’à ceux qui la désirent plus que tout.
La liberté conçue comme apriori et essence de l’Humanité n’est pas liberté mais libertaire.
Elle se prétend le tout, là où a contrario elle est partie infime.L’Homme n’est pas liberté mais la liberté peut devenir humaine.
Rousseau introduit la notion de « renoncement », mais cela présuppose un préalable qui est dans le fait de posséder la liberté.
On ne renonce toujours qu’à ce qu’on possède.
Hors la liberté n’est pas possession mais une abstraction que d’aucuns cherchent pour en faire une réalisation personnelle.La liberté est donc une donnée variable selon le sujet qui s’en revendique.
Elle n’est jamais absolue, intemporellement subjective.De cette liberté, nos sociétés ont fait un bien de consommation.
La liberté telle que nous l’appréhendons aujourd’hui est plus du domaine de l’objet que de celui du raisonnement.
Nous sommes clients de la liberté qu’une minorité met en vente.
La liberté devient l’asservissement à ce que d’aucuns souhaitent que nous éprouvions comme liberté.
La liberté est donc réductible à un renoncement imposé ou suggéré.La question est donc dans le degré de liberté auquel nous prétendons et dans les moyens que nous sommes déterminés à mettre en œuvre pour l’acquérir?
Pour paraphraser Nietzsche : quelle dose de liberté pouvons nous supporter ?
Merci.
Les débats sont ouverts.
Richardeau Gaylor
Portfolio 4 décembre 2020
Liberté chérie...
Je suis libre depuis que j’ai renoncé à la liberté..
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