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De l’appréhension de l’information ou le néo- cubisme de nos libertés
Faut-il se départir de l’actualité telle qu’elle nous est donnée à voir pour recouvrer la liberté de nos pensées?
L’information est-elle encore source de vérité ? Et de quelle vérité ?
Tout ce que nous voyons par écrans interposés est-il réellement ce qui est ?
Tout ce que d’autres interprètent pour nous est-il objectivable pour que nous en faisions nos interprétations respectives ?
Comment vivre librement dans un monde où le tout médiatique s’oppose au tout d’une dialectique
Par dialectique j’entends ce dialogue intime que nous avons entre des faits qui nous sont extraites et notre manière de leur répondre par le raisonnement et le discernement, en connaissance et conscience.
Ce dialogue là est-il encore possible dans nos sociétés du prêt à penser?
Je veux y croire, mais se pose la question d’un nécessaire recul par rapport à des images, des commentaires, des théories sinon des idéologies.
Comment acquérir un savoir sur l’actualité si ce savoir nous est imposé d’emblée comme « étant ».
En ces temps de l’hyper- communication, nos communications et nos interactions respectives face à un réel sont réductibles au néant.
Nos pensées sont entravées par une systémique d’une nouvelle construction sociétale qui n’est plus horizontale mais verticale.
De cette verticalité nous ne sommes plus le sommet mais la base.
L’information est appréhendée comme un objet qu’il nous faut consommer au risque de ne pas entrer dans le moule de la tendance érigée comme un must-be.
Quelle place reste t’il à notre faculté à interagir autrement sur le présent?
Nous sommes asservis à un modèle d’information qui n’a que peu à voir avec la définition même de l’information.
Nous ne sommes plus informés mais conditionnés par les détenteurs institués de l’information.
De cet asservissement nait une auto-censure que nous nous infligeons délibérément et consciemment bien que nous nions volontiers cette conscience.
Quelle crainte est en nous pour que nous ne questionnions plus ce qui nous est présenté comme réalité ?
Quel risque encourons nous à nous défaire de l’inique d’un processus de réflexion qui n’est pas nôtre ?
La crainte peut se rapprocher de ce mimétisme social qui s’est progressivement installé comme schéma du vivre ensemble.
Le risque serait donc celui de s’éloigner de la masse et de fait de s’introduire étranger à la majorité.
C’est étrangeté est à mon sens la seule manière de redevenir libre et de dénoncer ce que nous estimons antinomique du vivre ensemble auquel on nous condamne.
L’information nous oppose, nous divise, exclut, stigmatise, englobe, généralise.... Elle crée non pas les conditions d’une société reposant une existence des uns avec les autres, mais des uns contre les autres.
Retrouvons le sens de l’information.
Celle qui nous permettra d’échapper à un néo- cubisme de nos sociétés.
Soyons hors du cube.
La liberté naît parfois du renoncement à une liberté que l’on nous intime.
Osons le renoncement.
Merci.
Richardeau Gaylor
Portfolio 6 décembre 2020
Du néo cubisme de l’information
Du réel au surréalisme, une pensée entravée
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