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Édito : fiction anticipation
Le jour d’après
« Les flammes déjà avaient embrasé les eaux, les mers et océans tournoyaient dans un ciel dévasté par la fureur des vents qui soufflaient, les repoussant toujours plus loin dans l’infinie immensité de l’espace réductible au néant.
La lave des volcans entrés en éruption dévalait les plaines, recouvrant tout en son sillage de charbon et de poussières incandescentes, et grondait la terre comme tonnait la foudre des en cette ultime et terrifiante danse des éléments.
Nul ne survivrait à ce glaive qui s’abattait sur les villes et villages, d’aucuns ne verraient le jour d’après, ensevelis dans les ruines d’un terreau fertile que les hommes n’ont jamais su que piller jusqu’en entrailles courroucées,
Un monde s’achevait, broyant la folie humaine qui l’avait démembré tous ces siècles durant, aucunes vies ne méritaient de réchapper à l’ire des Dieux que l’humanité n’avait su que trahir en ses velléités destructrices d’éternité,
Vile que cette race qui ne s’était révélée que bestiale en chacune de ses orgies meurtrières, bétails aliénés à la quête infidèle des possessions matérielles, creusant sillons, arrachant racines, quêtant matières aurifères à foison,
Meutes sans raison que celle du plus fort assassinant ses frères sur l’autel d’une foi frappant monnaie sonnante et trébuchante, pleutres marchands du Temple sur les parvis des Églises agglutinés venant mendier bénédiction,
Ô infâmes couards qui de religion n’avait qu’à l’aulne de leurs bouses bien pesantes, écrasant celui qui n’avait que son âme pour richesse et son cœur pour s’absoudre d’un pardon qu’il n’avait guère à porter, innocent du sang versé de ses pairs,
Cohortes de fous repus répandant la mort et tarissant les sources vives en tout endroit de ce refuge d’Eden qui leur avait été offert, écimant forêts, accroissant le désert aride qui de plus en plus avançait aux portes de leurs maisonnées de pierres,
Qu’ignoraient ils tant de ces divinités qu’ils vénéraient en apparats de bienséance, pour ne pas présager de l’auguste sort qui les attendaient ? Que n’ont ils vu l’horizon s’obscurcir et les ruisseaux devenir cascades déferlantes?
Résonnait le glas qu’ils ne l’entendaient, épris de cet aveuglement de cupidité, alors que le sens des saisons s’inversaient créant pentacle des Enfers devant lequel ils sont aujourd’hui agenouillés, suppliant la Bête de les épargner de sa faux tranchante. »
©Gisèle-Luce de Christian-James
Portfolio 14 novembre 2020
Fiction anticipation
Le jour d’après...
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