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Tribune : De l’Humanisme, notre lien contigu
Faut-il que je me ressente trop humaine pour souffrir en silence de ce monde en dérive pour n’être plus qu’un hurlement ?
Faut-il que je m’éprouve si impuissante face à ce qui m’oppresse pour que les mots s’imposent si forts à ma pensée?
Faut-il que je sois la seule à porter le fardeau de cette humanité en exil, égarée en des affres meurtriers et destructeurs?
Que ne voyez-vous pas ce qui m’aveugle?
Que ne touchez vous pas du doigt ce qui m’entrave?
Que vous taisez vous en ces temps où il vous faudrait parler?
Quelles sont ces craintes qui vous enchaînent face au chaos qui s’érige devant vous?
Quelles sont ces paroles d’union que vous ne prononcez pas?
Quelles sont ces maux que vous préférez ignorer?
Que ne vous méconnaissez vous ce tout qui fait de nous un lien contigu?
Que vous déchirez vous sur l’autel de religions qui ne sont que le fruit de vos intimités?
Que vous faut-il haïr pour exister?
L’Homme aujourd’hui se dévoie dans sa propre réflection, avide d’un égocentrisme du soi, annihilant toute expérience de l’autre.
Face au miroir, il ne reflète plus rien de la condition humaine que la vilénie d’y prétendre en constituer la totalité.
Absurde d’un monde où l’on ne rencontre plus qu’autrui dans la différence et non point dans la complétude.
Société décadente si l’en est que celle qui ne sait plus la richesse du nous.
La division se meut à son paroxysme d’une vérité singulière que d’aucuns disent absolue.
Inconstance constante de ce regard porté sans conscience de ceux qui aussi nous regardent.
Que nos yeux ne se croisent ils pas en leur volonté de construire autre chose que ce siècle qui d’humanisme est dépourvu et se meurt lentement en écho de ces voix de prêcheurs tribuns qui nous veulent étrangers à nos pairs?
Faibles sommes nous, nous qui avons omis de nous révolter, préférant leurs fers à nos libertés.
Qui aujourd’hui peut se dire libre, enclavé par des certitudes et sermons qui nous renient jusqu’à nos propres consciences?
Le néant nous accule et nous ne le voyons pas sinon en le subliminal d’un instinct qui à l’instant demeure chimère.
Astasie coupable de créatures qui se ressemblent sans se rassembler.
Tragique d’une léthargie de masse, dont certains se jouent à dessein guerrier, apprentis sorciers d’un futur qu’ils dessinent déjà pour et malgré nous.
Quel degré d’asservissement sommes nous prêts à accepter, aveuglés que nous sommes en nos psychésrespectives devenues névrotiques d’un inconscient qui ne nous appartient plus?
Ne voyez-vous pas que le jour d’après est aujourd’hui? Il l’a toujours été mais qui s’en soucie encore ? Qui se revendique de notre attribut originel? Celui de l’Humanisme? Beaucoup s’y drapent, peu en sont.
Cette ère d’une Humanité en exil me révolte et m’attriste en ce que j’ai d’humain en moi
«Lorsque l’extrême bassesse de l’Homme vous conduit en exil de votre propre pays, faut-il que les temps soient liberticides pour que la fuite semble la seule solution pour échapper à la chape lourde d’une pensée qui n’est que celle de quelques uns?
Faut-il que l’espérance vous quitte pour entamer autre voyage et des terres plus accueillantes où en votre condition humaine vous serez reconnu comme être étranger et semblable en ses attributs de créature pensante, libre de ne pas se taire en vain?
Faut-il que l’absence de l’Autre à vous pareil vous emplisse de chagrin pour de vos désirs d’Humanisme vous alliez le chercher en des contrées incertaines à celui qui ne sait que l’indifférence de ses pairs, hautains de prétendre au savoir de l’ignorance ?
Faut-il que l’âme soit en peine pour qu’ailleurs elle se déploie en mille et unes quêtes d’une liberté ici ion lui défend sinon le supplice de ce silence oppressant châtiment de ceux-ci qui intrépides parmi les humains se savent prisonniers d’une souffrance?
Faut-il qu’au détour d’un chemin l’ombre de nos souvenirs s’obscurcisse à faire de nos mémoires ce puits de l’oubli dont nul ne revient, défini par le présent incertain et un futur aux mains de prêcheurs aux oracles d’une apocalypse que les cieux dénient ?
Faut-il que le lien qui nous unit ne soit plus qu’une chimère pour que des alchimistes de hasard en est fait lambeaux de cette humanité sanglotante de n’être plus que l’instrument de castes autoproclamées élites, marionnettistes au théâtre du joug impie ?
Faut-il celui qui vous tende la main trahisse en un regard ses desseins égoïstes pour ne plus se reconnaître en ce qui jadis vous étiez boussole à l’esprit, celui qui vous guidait quand lumière se tarissait et que tempête tonnait aux confins de la terreur?
Faut-il que de vos congénères vous dussiez vous éloignez pour renaître en en votre intimité de sujet singulier d’une identité et tout à la fois multiple en son ouverture à la différence que d’autres ont jugé péché en ce monde fou des maîtres de l’horreur?
Êtes vous de ces damnés que vous même condamnez ?
Contemplez ce qui demain s’offrira à vous ...
Ce monde de damnés
“En l’antre funeste des démons de ce monde, l’ombre du temps se meut en cercles de lunes noires déchirant les ténèbres au cortège qui s’avance,
Hordes décharnées d’âmes pécheresses errant sur le fleuve des Enfers, charriant en leurs chairs écorchées la damnation des Cieux, mendiant clémence,
Misérables êtres de poussières ensevelis par le sang des larmes de ceux qu’ils ont trahis à en perdre toute raison, cohortes infâmes aux visages blêmis,
Leurs regards ne sont plus que puits de néant où s’entremêlent peur et jouissance terrifiante de ceux qui ignorent le prix des vies qu’ils ont à jamais meurtries,
Créatures maudites qui bientôt en les flammes acérées du bûcher du Jugement Dernier. hurleront de cette douleur pareille à celles qu’ils ont infligées,
Hommes de rien que berce la Mort en ces flux et reflux d’une vengeance dont ils méconnaissent la terreur, charognes hardies défiant l’interdit sacré,
Que Justice divine en son glaive les étête, et que de leurs entrailles les Cerbères se repaissent, ceux-là ne méritent guère autre sort que trépas cruel,
Alors que tonne le glas outre tombe, ici bas des orphelins entament une marche de lumière, chacun portant couronnes de cire et blanches chandelles.”
©Gisèle-Luce de Christian-James
Merci.
Richardeau Gaylor
Portfolio 26 novembre 2020
Tribune : l’Humanisme, ce lien contigüe
À mes pairs de l’hallali ...
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