La dame, très culottée et du haut de son piédestal ministériel, menace de suspendre les salaires des agents réfractaires quant à la reprise du service. Des salaires versés au lance-pierres. La radio emploie près d'une centaine d'agents, pour la plupart, ayant déjà dépassé l'âge de la retraite ou décédés.

Pour meubler cette menace aussi ridicule qu'inélégante qui relève de la bêtise crasse et frise une parfaite méconnaissance du code du travail en territoire gabonais, lors d'une rencontre avec les dirigeants de cette société anonyme qu'elle prend sans doute pour ses kleenex, cette dame a eu l'outrecuidance de sommer la Direction générale de demander la démission de ceux opposés à la reprise du travail. Une incongruité digne d'une inculte voire d'une arriviste aux petits pieds.

Les agents admis à faire valoir leurs droits à la retraite ne demandent qu'une chose. Et Laurence Ndong le sait. Ils attendent qu'il leur soit versé leurs soldes de tous comptes. Si elle tient absolument, pour des raisons de continuité du service du fait de leur expertise, les maintenir en post, ça se négocie mais pas avec des méthodes quelque peu cavalières.

Nombreux avaient exigé, avant toute reprise, un meilleur cadre de travail assorti de toutes les commodités. Aujourd'hui, la radio qui a repris à émettre à la faveur du dialogue d'Angodjé avec une programmation minimaliste, s'est transformée soudainement en robinet musical, à la grande surprise de ses auditeurs.

Lorsque madame la Ministre demande aux agents de reprendre du service, a-t-elle seulement pensé au cadre devant accueillir tout ce beau monde ? Africa N°1 émet dans un petit box du stade d'Angondje. Doit-on comprendre que ce réduit pourra contenir le personnel administratif, les journalistes et autres techniciens?

Le site, situé à plusieurs kilomètres de Libreville, ne peut être joignable sans moyens roulants. Or, la radio ne dispose pas de véhicules de liaison pour le transport du personnel. Par quelle magie alors rallier la Commune d'Akanda, au nord de Libreville ? C'est autant de préalables auxquels il faut trouver des solutions, avant d'appeler, avec condescendance, les agents à la reprise.

Cette ancienne activiste recyclée en Ministre par la force du poignet via des connexions sulfureuses, nous donne l'impression de ne pas être à la hauteur de sa charge ministérielle, surtout que ses égéries, pour la plupart, sont des personnes sans état des services qui se sont forgé une réputation surfaite.

Au lieu de proférer de telles menaces, elle gagnerait à faire profil bas et à entrer dans ses jupons. Si les agents décident de porter cette affaire devant le Conseil d'État pour avoir été désabusés, elle ferait perdre à l'État gabonais de fortes sommes d'argent en termes de dédommagement. Et ce serait bien dommage ! Il revient donc à son Conseiller juridique de canaliser les sorties de piste de sa patronne avant que tout n'aille en vrille.

Monsieur Michel Nzogué du fond de sa tombe, opposant pur et dur du régime Bongo père et qui a travaillé avec ces agents admis à la retraite qu'elle est en train de clochardiser, va certainement se retourner lorsqu'il apprendra les frasques imbéciles de son rejeton. Pour la mémoire de ce grand homme, nous nous refusons, pour l'instant, de fouiller dans la poubelle de la vie de cette dame...