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Portfolio 14 octobre 2025

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Histoires de (sur)vies : civils, premières victimes des conflits

Plus de 9 victimes de guerre sur 10 sont des civils. Permettant de prendre conscience des violations massives du droit international qui les plongent dans la souffrance, certains se sont confiés à SOLIDARITÉS INTERNATIONAL. Ces témoignages, rares et intimes, sont au cœur de l’exposition Histoires de (sur)vies, présentés lors de la biennale Photoclimat, place de la Concorde à Paris

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

  1. Illustration 1
    © Johnson Sabin / SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

    « Parfois, je pense à mon conjoint. Quand les enfants affamés viennent se plaindre à mes pieds, mes yeux sont inondés de larmes. Je pense à lui. S’il était encore en vie, je n’aurais pas à affronter ces épreuves. Des hommes armés ont tiré sur lui, en présence de l’un de ses fils. » 

    Linèse Derosmé, 40 ans. Mai 2025, Rex Théâtre, Port-au-Prince, Haïti. 

    Linèse a fui son quartier, dans les hauteurs de Carrefour-Feuilles à Port-au-Prince, pour échapper aux violences des gangs armés qui endeuillent Haïti. Réfugiée dans ce site de personnes déplacées depuis plus de deux ans, elle y a accouché et élève seule ses huit enfants depuis la mort de son mari. La famille vit dans une grande précarité, dépendant de l’aide humanitaire, des voisins et de crédits informels. 

  2. Illustration 2
    © Michael Bunel / SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

    « J'ai passé trois mois dans cette cave. Je dois ma survie aux bocaux de légumes que j’avais. » 

    Tamila Vassina, 70 ans. Mars 2024, Davydiv Brid, Kherson, Ukraine. 

    Tamila habite dans un petit village qui a été occupé par l’armée russe au cours du conflit, débuté en février 2022. Sa maisonnette est typique de la région avec son jardin potager et cette cave, qui est dédiée à la conservation des aliments. Cette tradition a sauvé la vie de nombreux Ukrainiens ruraux en leur fournissant un abri souterrain empli de bocaux. Ainsi Tamila a pu se réfugier, seule, dans ces quelques mètres carrés précaires et sans aération pendant les bombardements.

  3. Illustration 3
    © Diego Menjibar Reynés / SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

    « Nous étions à Malindi et vers quinze heures, nous avons entendu des coups de feu dans le village. Nous avons essayé de nous réfugier dans la brousse et quand nous sommes revenus, nous avons constaté qu'ils avaient déjà brûlé trois maisons. Nous avons alors pris quelques-unes de nos affaires et nous avons quitté le village. » 

    Ilani Acuna. Novembre 2024, Malindi, Cabo Delgado, Mozambique. 

    Ilani a finalement pu revenir habiter dans cette petite maison. Elle avait dû la quitter en 2017, quand des hommes armés ont pris possession de son village, marquant le début du conflit dans la région du Cabo Delgado. Depuis 2023, des personnes déplacées, à l’instar d’Ilani, retrouvent enfin leur domicile, mais la vie reste très compliquée. Des groupes armés rôdent encore aux alentours des villages, décourageant l’agriculture et la pêche. L’activité principale d’Ilani est la collecte et la vente de fruits de mer et de coquillages, mais tout manque, même les seaux et les couteaux, pour parvenir à générer un revenu suffisant.   

  4. Illustration 4
    © Adrien Bitibaly / SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

    «  Quand les hommes armés sont venus dans notre village, ils ont forcé les gens à venir les écouter. Certains ont eu la chance de réussir à se cacher et à fuir, mais les autres ont été rassemblés, entassés dans des tricyles et enlevés. Nous n’avons jamais plus eu de leurs nouvelles. »  

    Raymond Karambere, 42 ans. Avril 2025, Toma, Burkina Faso. 

    Raymond se trouve chanceux. Il a pu échapper aux terroristes qui ont attaqué son village, et il a été accueilli dans cette chambre, par un membre de sa famille dans la ville de Toma. Il gagnait auparavant sa vie grâce à la couture, mais c’est désormais impossible, alors il dépend de l’action sociale pour survivre. Le Burkina Faso est en proie à une crise sécuritaire sévère depuis 2016. 

  5. Illustration 5
    © Nicolò Filippo Rosso / SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

    « Les conséquences de la guerre au Darfour sur les femmes sont terribles. Beaucoup ont été tuées par des bombes, mais d'autres types de violence ont été perpétrés à leur encontre, comme le viol. » 

    Zahra Adam Khamis Fadoul. Décembre 2024, Adré, Tchad. 

    Zahra a fui le Soudan et a été contrainte de se réfugier dans cet abri à Adré, au Tchad, à quelques kilomètres seulement du Darfour, épicentre du conflit qui a éclaté en avril 2023. Dans ce camp de personnes réfugiées, elle apporte un soutien psychologique aux femmes victimes de viol, qu’elle dénonce comme une des pires armes de guerre.

  6. Illustration 6
    © Guerchom Ndebo / SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

    « Ce qui nous a poussés à fuir, ce sont les bombardements chez nous, avec des armes lourdes. En voyant cela, nous avons pris la fuite. La marche était très difficile parce que nous portions des fardeaux, et certains étaient trop lourds, on les avait laissés à la maison. Et ce qu'on a laissé, les voleurs l'ont pris. J’ai retrouvé ma maison bombardée, les éclats ont tout détruit. » 

    Kambale, 64 ans. Juin 2025. Sake, Nord-Kivu, République démocratique du Congo. 

    Kambale et sa famille avaient fui les bombardements pour se réfugier dans le camp des déplacés de Mugunga. À la suite de la prise de contrôle des provinces du Nord et Sud Kivu par les rebelles du M23 à partir de janvier 2025, ils ont été forcés de retourner chez eux où ils ont trouvé leur maison détruite. Les enfants restent dormir à l’intérieur de celle-ci, malgré la peur constante qu’elle ne s’effondre sur eux. Kambale, quant à lui, dort désormais dans un abri de fortune à côté. 




    Avec le soutien de l'Union Européenne, du ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères, du Gouvernement des Etats-Unis, et de la fondation Artelia. 

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