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Aurélie : « (…) C’est assez fou mais je crois qu’il y a ici tout ce qui faisait de nous une cible : l’ouverture à l’autre, la capacité d’aimer, de réfléchir, de partager et c’est incroyable de constater qu’au milieu de tout ce qui s’est cassé pour nous ce soir-là, ça - ce truc là - est resté intact je crois. Alors je continue à venir ici. Et chaque jour je remplis un peu d’avantage mes cuves d’humanité. J’entends des histoires de héros de coin des rues et je les rapporte à mes enfants le soir. Je leur raconte ce frère qui a sauvé sa sœur en la plaquant au sol. Je leur dis cet homme qui a décidé de rester avec mon amie Edith quand son corps lui empêchait de se sauver et moi je ne suis pas prête de me remettre de l’histoire de ce policier qui s’est couché sur le terroriste pour que les otages puissent passer après l’assaut. Je dis aussi à mes enfants qu’un soir, quand il se faisait tard, des parties civiles ont fait passer de la nourriture aux accusés. Et même, que les avocats se sont cotisés pour payer une bonne défense aux "méchants". Je peux expliquer à mes enfants qu’il n’y a que ce qui est équitable qui est juste. L’autre jour une de mes amies m’a dit que cette salle était le pays dans lequel on voulait vivre. Je crois qu’elle a raison. » Le texte
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Caroline : « J’arrive à me remettre sur le dos pour voir où sont placés les terroristes. J’essaie de me cacher le visage avec mes cheveux pour qu’ils ne voient pas que je suis en vie. J’en vois deux au balcon. Ils visent, ils tirent, ils visent, ils tirent. Leur visage est calme, satisfait. Je n’oublierai jamais leur désinvolture. Ils sont les chasseurs, nous sommes le gibier. » Ce soir nous avons perdu le sens de nos vies article de Karl Laske
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Georges Salines : « J’espère que la graine que j’ai semée ne restera pas stérile » « Les attentats du 13-Novembre ont été un tsunami de chagrin qui a envoyé des gouttelettes de tristesse un peu partout. J’ose croire que tous les êtres humains qui ont du cœur, dans notre pays et bien au-delà, en ont été éclaboussés. Alors, merci à tous de faire preuve d’un peu de patience vis-à-vis de ceux qui viennent occuper ce micro, nous ne sommes qu’un échantillon. »
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Depuis six ans, il [Patrick Jardin] continue de payer l’abonnement téléphonique de Nathalie [sa fille] simplement pour entendre le son de sa voix sur son répondeur, a écrit Mathieu Suc, le journaliste de Mediapart à la fin de l’article intitulé « 13-Novembre : Patrick Jardin, sa « haine », notre part d’ombre » et publié hier sur Mediapart. Il faut le lire cet article, parce que tout le monde devrait le lire, pour comprendre qu’en terminant son article avec cette citation, le journaliste a ramené Patrick Jardin, parmi nous, les humains. Je le remercie pour ça parce que je ne suis pas sûre que moi j’y serais arrivée si j’avais eu à couvrir ce témoignage de victime -pardon, parce que je dois à la vérité de dire que j’ai failli mettre des guillemets à victime.
Portfolio 28 octobre 2021
Automne 2021, et le procès
Cet automne sera marqué à jamais dans nos mémoires parce que c’est l’automne du début du procès du 13 novembre… Ils témoignent et les journalistes nous rapportent ce qui s’y passe. Merci à eux tous, du fond du cœur. Paroles lues…
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