Le 25 mars 2023
Cinéma Les Carmes, 7 rue des Carmes, Orléans
18H30
Séance du samedi 25 mars autour des films de Mai 68 de l'Atelier de recherches cinématographiques (ARC)
- Le brigadier Mikono, un film de de Jean-Michel Humeau et ARC, documentaire satirique, 11 minutes
- Le droit à la parole, un film de Michel Andrieu et Jacques Kebadian, documentaire, 52 minutes
- Ce n'est qu'un début, un film de Michel Andrieu et du Collectif BIP, documentaire, 45 minutes
- Le bel émoi de Mai, Un film de Jean-Denis Bonan, Nicolas Perret et Renan Pollès, documentaire, 33 minutes
Formé en 1967 à l'occasion d'une expérimentation de Félix Guattari, l'Atelier de recherches cinématographiques (ARC) est composé de Jacques Kébadian, Jean-Michel Humeau, Jean-Denis Bonan, Michel Andrieu ou Mireille Abramovici.
Le premier film du collectif ARC, réalisé par Michel Andrieu et Jacques Kébadian en janvier 1968, capte la mobilisation de la jeunesse Berlin-Ouest contre la Guerre du Vietnam puis sa répression. Les cinéastes ont ensuite pour ambition de suivre la mobilisation de Nanterre à partir du 22 mars 1968. Quand Mai 68 démarre, le collectif ARC se met à suivre le mouvement dans son ensemble.
Tout feu, tout flamme, ils suivent tous les événements du Quartier Latin et des usines proches de Paris mais ils se rendent aussi à Nantes filmer la grève de Sud-Aviation en se défiant des pénuries d'essence. Leurs films, pour la plupart documentaires, sont le montage des images de mobilisation qu'ils tournent.
Chaque réalisateur voit le mouvement d'une manière différente et les mêmes images peuvent revenir dans Le Droit à la parole de Michel Andrieu et Jacques Kébadian et dans Le Bel émoi de Mai de Jean-Denis Bonan. Une seule exception au tout-documentaire, l'opérateur Jean-Michel Humeau réalise le film satirique Le Brigadier Mikono à partir d'images tournées lors de la reprise de la Sorbonne par la police en juin 1968.
Séance en présence de Jean-Denis Bonan
Jean-Denis Bonan est un réalisateur, plasticien et écrivain français né à Tunis en 1942. Dès son premier film, Jean-Denis Bonan, est violemment confronté à la Commission de contrôle des films (censure) : celle-ci interdit totalement le court métrage Tristesse des anthropophages (1966), puis limite les possibilités d'exploitation d'un autre film réalisé l'année suivante : Mathieu-fou. Malgré ces difficultés, il entreprend, au printemps 1968, le tournage d'un long métrage autoproduit : La Femme-bourreau.
Le producteur Anatole Dauman finance l’ensemble des tirages et le premier montage. En 1969, Dauman présente une première continuité du film à plusieurs distributeurs. Mais aucun d’eux n’acceptera de le sortir, réduisant à néant la carrière du film.
Jean-Denis Bonan a enseigné à l’IDHEC et à l'Université de la Sorbonne Nouvelle. Membre, dès 1967, du groupe l'Atelier de Recherche Cinématographique (ARC, 1967-69), il participe à la fondation de Cinélutte en 1973, où le rejoindront Mireille Abramovici, Richard Copans, Guy-Patrick Sainderichin, François Dupeyron.
Il a créé le magazine Métropolis avec Pierre André Boutang pour Arte. Après le décès de son créateur Gérard Follin, il a dirigé avec Daniel Edinger le magazine Aléas de France 3. En 2012, il a publié un album dessiné, Vie et mort de Ballao. Il a réalisé, co-réalisé ou participé à près d'une cinquantaine de documentaire.

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