Le 4 mai 2024
Campus Condorcet - EHESS - Centre des colloques - auditorium 150 (accessible PMR)Place du Front Populaire 93300 Aubervilliers / Métro Front Populaire, ligne 12
Programme détaillé ci-dessous.Une garde d'enfants sera assurée par La Bulle Île de FranceMerci de vous inscrire en écrivant à : bulleIDF@protonmail.com.

Agrandissement : Illustration 1

(English below)
Résistances féministes en temps de guerre
Prenons le temps de la réflexion en période de génocides et de guerres, et ce malgré la difficulté d’analyser, débattre, conceptualiser les choses tandis que les massacres sont en cours, sous nos yeux, à Gaza, et dans l'indifférence au Soudan, en Érythrée, en Somalie. Les guerres nous imposent leur rythme et leurs logiques organisées par la figure de l’ennemi et la nécessité des alliances (l’ennemi de mon ennemi devenant mon ami). Elles détruisent la créativité et les habitudes politiques, sous l’impératif absolu de l’urgence humanitaire, ou la pression des régimes de censure. Nommer les impérialismes et leurs formes multiples est essentiel pour désamorcer les angles morts, dans une intelligence de la situation qui se nourrit des habitudes d’organisation et de réflexion expérimentées ailleurs, et de leur transmission, plus vitale que jamais.
Comprendre ces expériences nous renforce. Depuis les Comités de Quartier au Soudan, aux formes d’autogestion en Syrie, de nouvelles féministes suivent les pas des militantes des droits des femmes et de minorités de genre, des générations précédentes. Il n’y a pas un seul parcours de femme* en lutte. Mais ces parcours multiples se font écho et construisent à travers le monde un mouvement, contre les guerres et pour les territoires, dont aujourd'hui la Palestine est une boussole et un champ d’expérience, d'où surgit un élan de solidarité inédit en opposition au silence international étatique.
Comment penser en féministes la résistance dans ces contextes de destruction totale et de destruction lente combinées ? De façon transnationale et loin (physiquement) des terrains de guerre, comment penser la solidarité et l’engagement contre la guerre ? Est-il possible de penser à une voie autre, celle du féminisme qui dépasse cette logique binaire imposée par les ordres dominants, en faveur d’une forme de résistance dont ni la logique ni la temporalité ne suivent celles de la guerre ?
Programme :
- 13h30 : accueil
- 14h-16h30 :
Table ronde avec : Mona Basha, défenseure des droits humains, Fathi Osman, journaliste, Aicha Dabale, militante (sous réserve), Amina Daud Timayare, militante
Modération/ Discussion : Lana Sadeq, féministe palestinienne, Forum Palestine Citoyenneté
- 17h-19h :
Groupes de travail
- mobilisations
- internationalisme et solidarité (Soudan, Érythrée, Djibouti, Somalie)
- armement avec Stop Arming Israel France
- proposition émanant de la salle
Feminist resistance in wartime
Let's take a moment to reflect in the middle of the horrors of genocide and war, despite the difficult task of analyzing, debating, and conceptualizing while massacres unfold before our very eyes in Gaza, and amidst the indifference shown to crises in Sudan, Eritrea, and Somalia. Wars dictate their pace and logic on us, shaped by the figure of the enemy and the need for alliances (the enemy of my enemy becomes my friend). They destroy creativity and political habits, under the absolute imperative of humanitarian urgencies, or the pressure of censorship regimes. It's crucial to name and understand the various forms of imperialism to illuminate blind spots, drawing on insights from organizational and reflective practices experimented elsewhere and their vital transmission.
Understanding these experiences strengthens us. From grassroot movements in Sudan, to forms of self-governance in Syria, new feminists are following in the footsteps of women's rights and gender minority activists of previous generations. There is no single path for a woman* in struggle. Yet, these diverse paths resonate and weave a global movement against wars and for territories, with Palestine serving as both a guiding compass and a field of experience, sparking an unprecedented surge of solidarity in opposition to the silence of the international community.
How can we, as feminists, think about resistance in these contexts of total and slow destruction combined? In a transnational context, far (physically) from the battlefields, how can we think about solidarity and commitment against war? Is it possible to think of another path, that of feminism, which goes beyond this binary logic imposed by the dominant orders, in favor of a form of resistance whose logic and temporality do not follow those of war?
Program:
- 1.30 pm: welcome
- 2pm-4.30pm:
Conference with: Mona Basha, human rights defender, Fathi Osman, journalist, Aicha Dabale, activist (to be confirmed), Amina Daud Timayare, activist
Moderation/Discussion: Lana Sadeq, Palestinian feminist, Forum Palestine Citoyenneté
- 5pm-7pm:
Working groups
- mobilisations
- internationalism and solidarity (Sudan, Eritrea, Djibouti, Somalia)
- warfare and armament with Stop Arming Israel France
- proposals from the floor