Du 27 janvier 2024 au 27 janvier 2024
Campus Condorcet - EHESS - Centre des colloques - salle 100 (rez-de-chaussée, accessible PMR) Place du Front Populaire 93300 Aubervilliers / Métro Front Populaire, ligne 12
Inscription conseillée : https://framaforms.org/resistances-feministes-en-temps-de-guerre-episode-1-3eme-rencontre-de-lassemblee-feministe
Table ronde sur les résistances féministes en temps de guerre en Palestine, en Syrie et au Soudan, suivie d'une assemblée générale
3e rencontre de l’Assemblée Féministe Transnationale
Rendez-vous pour la 1ère table ronde de ce cycle sur les résistances féministes en temps de guerre en Palestine, en Syrie et au Soudan.
La prochaine rencontre sera consacrée au Congo, au Kurdistan et à l'Ukraine.
Programme du 27 janvier :
- Table ronde avec : Lana Sadeq, féministe palestinienne, Forum Palestine Citoyenneté, Rindala, La cantine syrienne et Les Peuples veulent, et Mona Basha, défenseure des droits humains
Modération : Rezvan Zandieh, artiste, chercheuse et militante féministe
Discussion : Daria Saburova, Réseau européen de solidarité avec l'Ukraine
- Assemblée générale : groupes de travail et discussions sur les projets à venir
(texte d'accompagnement en français, anglais et arabe ci-dessous)

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Résistances féministes en temps de guerre
Comme le rappelle l'actualité, les discours et les réalités de la guerre imposent immédiatement leurs logiques organisées par la figure de l’ennemi et la nécessité des alliances (l’ennemi de mon ennemi devenant mon ami), écrasant du même coup des champs sociaux traversés par une multitude de luttes, dont celles des femmes et minorités de genre.
Sur place, sous les feux des armes, les femmes et les enfants (dont la prise en charge revient majoritairement aux femmes), se trouvent aux premières lignes des victimes de la violence armée et de ses effets mortifères chroniques et quotidiens (famines, maladies). Mais cette réalité est mise à contribution pour nourrir un discours sensationnaliste relayé par les medias, qui se focalise sur les “femmes et enfants” comme figures de victimes passives dépouillées de pouvoir d’action et souvent de dignité. Ces discours masquent les enjeux politiques des combats et des rapports entre combattantEs, et la diversité des fonctions assumées par les femmes sur les fronts ou les arrière-fronts, sans compter les manières dont les activistes, journalistes, militantes sont impliquées dans les conflits et en refaçonnent les visages.
La brutalité des silences ou des indifférences qui installent les combats et les massacres de civils dans la durée masque une autre forme de silence : celle de l’éclipse des luttes sociales et politiques, notamment féministes, par les nécessités et les logiques de la guerre. Ces logiques ravivent les nationalismes, en masquant souvent les différentes formes de dominations impérialistes qui se tissent derrière les alliances de camp et les discours guerriers.
Comment penser en féministes la résistance dans ces contextes de destruction totale et de destruction lente combinées ? De façon transnationale et loin (physiquement) des terrains de guerre, comment penser la solidarité et l’engagement contre la guerre ? Est-il possible de penser à une voie autre, celle du féminisme qui dépasse cette logique binaire imposée par les ordres dominants, en faveur d’une forme de résistance dont ni la logique ni la temporalité ne suivent celles de la guerre ?
Feminist resistances in wartime
As current events remind us, the discourse and realities of war immediately impose their logics, organized by the figure of the enemy and the need for alliances (the enemy of my enemy becoming my friend), crushing at the same time social fields traversed by a multitude of struggles, including those of women and gender minorities.
On the ground, under fire, women and children (most of whom are cared for by women) are on the front line of the victims of armed violence and its chronic, daily deadly effects (famine, disease). But this reality is used to feed a sensationalist discourse relayed by the media, focused on "women and children" as passive victims stripped of their agency and often of their dignity. Such discourses obscure the political stakes of combat and relations between combatants, as well as the diversity of functions assumed by women on the fronts or behind the frontlines, not to mention the ways in which activists, journalists and militants are involved in conflicts the faces of which they reshape.
The brutality of the silences or indifferences which perpetuate the fighting and massacres of civilians, masks another form of silence: the eclipse, by the necessities and logics of war, of social and political struggles, particularly the feminist ones. These logics revive nationalism, often masking the various forms of imperialist domination that weave themselves behind camp alliances and war rhetoric.
How can we, as feminists, think about resistance in these contexts of combined total and slow destructions? Transnationally and (physically) far from the battlefields, how can we imagine solidarity and commitment against war? Is it possible to envision a different path, that of feminism, which goes beyond this binary logic imposed by the dominant orders, in favor of a form of resistance the logic and temporality of which do not follow those of war?
مقاومات نسوية في زمن الحرب
كما تذكر به الأحداث الجارية، فإن خطابات الحرب وحقائقها تفرض فوراً منطقها المنظم من خلال وجه العدو وكذا ضرورة التحالفات (عدو عدوي يصبح صديقي)، الساحقة في الوقت ذاته قطاعات اجتماعية التي يخترقها العديد من النضالات، بما فيها نضالات النساء والأقليات الجندرية
ففي عين المكان، وتحت نيران الأسلحة، يجد النساء والأطفال (حيث الرعاية تعود غالباً للنساء)، أنفسهم في الصفوف الأمامية لضحايا العنف المسلح وآثاره المميتة، المزمنة واليومية (كالمجاعات والأمراض). لكن هذا الواقع يستخدم لتغذية خطاب مؤثر، تتداوله وسائل الإعلام الذي يركز أساسا على "النساء والأطفال" كرموز لضحايا سلبية، مجردة من قوة الفعل، بل ومن الكرامة في كثير من الأحيان. هذه الخطابات تخفي التحديات السياسية للمعارك والعلاقات بين المقاتلين والمقاتلات، وكذا تنوع المهام التي تتحملها النساء سواء في الجبهات أو خلف الجبهات، دون احتساب طرق انخراط الناشطات، صحفيات ومناضلات، في الصراعات بإعادة تشكيل أوجُهِها
إن رهابة الصمت أو اللامبالاة التي تثبِّت المعارك وإبادة المدنيين على مر الزمن، تخفي شكلاً آخر من الصمت: هو كسوف الصراعات الاجتماعية والسياسية، وبالخصوص النسوية، أمام ضروريات ومنطق الحرب. هذا المنطق يشعل نار القومية، وغالبًا ما يخفي مختلف أشكال الهيمنة الإمبريالية التي تُنسَج خلف تحالفات المعسكرات والخطابات الحربية
كيف يمكن التفكير كنسويات بالمقاومة في سياقات الدمار الشامل والدمار البطيء المركَّبين؟ على المستوى العابر للحدود الوطنية وبعيدًا (جسديّاً) عن مناطق الحرب، كيف يمكن التفكير (بمنطق) التضامن والانخراط ضد الحرب؟ هل يمكن التفكير في اتجاه آخر، الاتجاه النسوي الذي يتجاوز هذا المنطق الثنائي والذي تفرضه الأنظمة المسيطرة، وذلك لصالح شكل من أشكال المقاومة لا يتبع لا منطقها ولا زمنِيَّتُها منطق الحرب؟