Témoignage d’intimidations et de lacérations de tentes Quai de Charente   

« La police, enfin les CRS, viennent tous les jours à minuit. Ils arrivent et tapent avec les matraques sur les barrières en fer du canal « Bam, Bam, Bam ! », puis ils donnent des coups de pieds dans les tentes et nous crient dessus.

Parfois ils lacèrent aussi les tentes avec des couteaux comme ça sur le côté. D’habitude ils arrivent à 4 de chaque côté du pont quand ils font ça. »

Témoignage de l’évacuation du campement de l’écluse à Saint-Denis

“Pendant plus de trois mois, environ 3.000 personnes ont tenté de survivre au sein d'un campement nommé "l'écluse" à la porte de Paris (St Denis) et surtout de l’A1. Le 17 novembre matin, plus de 50 policiers et 70 bus ont été missionnés pour transférer les personnes vers 26 régions.

Les exilés présents sur le campement, hommes femmes et enfants, ont été gazés plus de 10 fois par les policiers, et nassés. Ils ont attendu plus de 10h dans l’espoir de monter au sein d’un des bus. A la fin de la journée, entre 800 et 1000 personnes n’ont pas pu bénéficier de mise à l’abri et se sont vu pourchassées dans les rues de Paris par les forces de l’ordre afin de ne pas se réinstaller. En sachant que le matériel (tente, couverture etc) a été détruit ».

Témoignage du harcèlement policier aux abords de la Porte de la Chapelle   

“Des tentes, des gens nous en avaient donné mais la police nous les a prises. Hier encore ils sont venus à 8h du matin nous réveiller.

Ils ont arraché nos couvertures et les ont jetées sous la pluie. Ils ne les ont pas emmenées.

Ils ont attendu qu’elles soient bien mouillées puis ils nous ont laissé les récupérer.”

Témoignage de violences policières au métro La Chapelle 

“Avant j’avais l’habitude de dormir sous le pont du métro 2 à La chapelle. Tous les jours les policiers viennent nous réveiller, « dégage sale con » ils nous disent, et ils nous poussent avec leurs pieds.

La dernière fois j’ai dit « attends j’ai besoin de 20 minutes pour me réveiller et ranger mes affaires » et là il m’a mis un gros coup de pied en me disant de dégager. Depuis mon orteil est tout bleu et j’ai du mal à poser le pied. Je ne marche pas très bien.”

Témoignage de la chasse à l'homme mise en place après l'évacuation du campement de l’écluse à Saint-Denis

"Tu sais c'est n'importe quoi ce qui se passe. Tu n'as pas à manger là ? J'ai pas mangé depuis hier. On est tous à bout là. On a faim, on a froid, on est blessés, on n’a plus rien... On a tous les yeux qui piquent à cause du gaz à poivre de la police. On a tous des bleus ou des blessures, certains se sont fait taper à coups de bâtons et d'autres sont tombés...

On a passé la journée à marcher sans raison. Je suis passé dans un café pour aller aux toilettes, on m'a réveillé en tapant sur la porte, je m'étais endormi dessus, c'est te dire comment je me sens... On va essayer de récupérer un repas ici ce soir pour enfin manger quelque chose et après je ne sais pas. Tu ne connais pas un lieu où on pourrait dormir ? Rien ?"

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