Avant même de pouvoir prononcer le mot «évolution» ou «progression» quant à l'avortement, il faut tout de même notifier la perception et le jugement de la société face à cet acte. A l'incipit d'un nouveau terme, d'une nouvelle idée, demeure un phénomène nouveau qui fait son irruption en France de manière polémique, au début du XXème siècle. Au XIXème siècle, cet acte n'en était pas à son apogée mais toute fois, le phénomène avait déjà bien avancé sa progression ascendante au sein de la société.
L'on en parlé mais rarement et discrètement. La censure même orale, pesait sur ce thème-là.
En 1920, alors que la société voit se répandre un besoin de liberté individuelle, de propriété...Le phénomène grandissant de l'Interruption volontaire de grossesse fait son entrée. Il concerne exclusivement la forme physique féminine mais touche à la vie privée des ménages. Solution pour certains, crime pour d'autre. Les avis sont partagés, entre progrès pour les citoyens avides d'émancipation et offense pour les conservateurs de l'église catholique.
Le 31 juillet 1920, une loi est votée stipulant que l'avortement est strictement interdit; La contraception est également prohibée, passible d'amende voire d'une peine de prison. La censure pèse un poids lourd, toute information à ce sujet-là est gravement pénalisée. L'Etat opprime la condition féminine en France, les femmes sont oppressées, menacées. S'ouvre alors l'aire de la coercition pour la gent féminine.
"En 1942, l’avortement est déclaré "Crime contre l’État".
Le recours à la peine de mort est inévitable et obligatoire pour toutes femmes ayant pratiqué l'I.V.G.
Un exemple notoire : le cas de "Marie-Louise Giraud guillotinée en 1943". (cf.http://www.linternaute.com/histoire/motcle/2802/a/1/1/avortement.shtml)
Le recours à la peine de mort est inévitable et obligatoire pour toutes ces femmes.
Dans les années soixante (1966), aux Etats-Unis, le sujet de l'avortement est "sur la scélette". Une femme, Betty Friedan, fonde la "National Organization for Women" autrement nommée "NOW"; Elle lutte pour la parité, et contre l'aliénation de la "Femme" au foyer.Grande féministe, elle améliore (avec quelques camarades de "Now") considérablement l'image et le statut de la femme aux Etats-Unis, et lutte pour le droit à l'avortement.
Revenons au cas de la France, les associations féministes et les femmes elles-même font entendre leurs voix pour imposer leurs droits d'êtres humains libres (cf. valeurs républicaines). Des échos retentissent, et l'assemblée réagit: la légitimité est de fait, ainsi, de droit elles exigent une forme plus légale.
Le 28 août 1967 donc, le député "Neuwirth" propose une loi (loi qui portera son nom) abrogeant celle du 31 juillet 1920 et par conséquent légalisant la contraception.
Le projet de loi est voté avec succès mais non sans débats. La contraception est donc autorisé mais reste néanmoins non remboursée. L'avortement reste interdit.
En 1970,(le 26 août) un mouvement crée par une forte insurrection féministe émanant de la société, se forme.(anecdote du "soldat inconnu" cf.http://www.linternaute.com/histoire/motcle/2802/a/1/1/avortement.shtml).Ce mouvement est appelé MLF (Mouvement de Libération des Femmes).Il regroupe une population hétérogène. Le MLF prend très rapidement de l'ampleur au sein de la société; Les femmes en colère prennent la parole avec virulence; Elles utilisent les médias (télé,radio...) et de fortes personnalités comme S. De Beauvoir,Antoinette Fouque, et, Christine Delphy se rallient au mouvement.
Un grand événement va marqué l'histoire en 1971: le MLF pousse le journal "le nouvel obs." à publier un article pertinent qui choquera la France conservatrice. Il s'agit du "Manifeste des 343 salopes" publié le 5 avril 1971. Ce manifeste est une déclaration, un aveux et une revendication; Ainsi 343 femmes déclarent avoir eu recours à l'avortement. Des noms très célèbres y figurent tels que : Simone de Beauvoir, Catherine Deneuve, Jeanne Moreau, Françoise Sagan, Delphine Seyrig…
Ce document provoque un esclandre.
voir adresse recherche le manifeste des 343 salopes" : dans le nouvel obs. ....
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/societe/20071127.OBS7018/le_manifeste_des_343_salopes_paru_dans_le_nouvel_obs._en.html
Les années passent et lutte continue. Un an plus tard le mouvement de libération des femmes ce mobilise à nouveau pour soutenir et défendre la cause de Marie-Claire Chevalier. Cette femme est appelée à comparaître au tribunal correctionnel: son crime: l'avortement. Grâce aux forces en présence (le MLF), Marie-Claire Chevalier est relaxée.(le 11 octobre 1972 : le procès de Bobigny).
Cet épisode est une victoire pour les femmes mais le combat pour la légalisation de l'avortement et la contraception gratuite se poursuit.
Enfin, en 1975, (le 17 janvier) grâce à l'investigation du ministre de la santé Valéry Giscard D' Estaing et de Simone Veil, la loi légalisant l'avortement est votée.
Néanmoins il faut préciser que cette loi légalise l'avortement uniquement sur une durée de cinq ans. "Elle sera reconduite le 31 décembre 1979."
Aujourd'hui en France, la contraception est légale est "partiellement" remboursée par la sécurité sociale; Quant à l'avortement il a été légalisé (en 1979 donc) mais la sécurité sociale ne le rembourse qu'à 70%.(1982).
Si l'on se réfère au forum suivant : http://forum.doctissimo.fr/viepratique/Actualites/halimi-avortement-menace-sujet_23959_1.htm; la régression concernant l'IVG est manifeste. Lisez le témoignage suivant:
"Gisèle Halimi, militante féministe et présidente de "Choisir la cause des femmes", a estimé dimanche sur RTL que le droit à l'avortement "traverse une période sombre". Selon elle, "il n'y a pas de menace d'abolition frontale, mais on supprime les moyens qui permettent de bénéficier de cette liberté". Dénonçant les fermetures de plusieurs centres d'interruption volontaire de grossesse en région parisienne, elle a estimé: "On est entrain d'empêcher le quart des avortements" réalisés en France chaque année, soit environ "3000 avortements".
Un autre caractère de la décadence juridique française, en 2003, Mr Garaud, député UMP de la gironde propose de mettre en place un amendement contre l'IVG. D'après lui et certains conservateurs ou catholiques l'avortement est un crime mettant un terme à la vie d'un foetus donc d'une personne ayant un statut juridique (et pouvant même être défendu par une partie civile au tribunal).
Il est évident qu'en 2009, des failles demeurent encore quant à la question de l'IVG, la communication, la prévention et l'information de la sexualité en France. Le sujet de l'avortement reste approximativement abordé et de manière dévalorisante voire parfois même culpabilisante : lire le texte ci-dessous:
2009-01-20
« Sexualité, contraception, avortement : un droit, mon choix, notre liberté"
Campagne d’information du 19-30 janvier 2009
Pour la deuxième année consécutive, une campagne d’information régionale sur la sexualité, la contraception et l’avortement est lancée ce lundi 19 janvier par la Région Ile-de-France avec Le Planning Familial l’ANCIC et la CADAC. En sus de l’affichage prévu dans le métro et les gares franciliennes, de la diffusion des « cartes pocket » et des affichettes, la campagne innove cette année par une diffusion web. Pour répondre à toutes les questions et interrogations que peuvent avoir les franciliennes et les franciliens sur ces sujets –encore trop tabous-, Le Planning Familial assurera la plate-forme téléphonique d’information, support technique de cette campagne, de 9h30 à 19h du lundi au vendredi. Il développera dans les départements d’Ile de France avec le soutien du Conseil Régional des actions pour améliorer l’accès à l’IVG notamment en consolidant les partenariats avec et entre les établissements de santé publics et privés afin de prévenir les désengagements déjà constatés de la part des établissements franciliens sur ce thème. Les associations départementales du MFPF constatent et déplorent l’insuffisance : - d’une information sur les différentes méthodes de contraception qui permette aux personnes de choisir leur contraception, - des actions d’éducation à la sexualité prenant en compte l’analyse des comportements sexistes entre jeunes, - de la défense du droit des femmes à disposer de leur corps, droit encore trop souvent nié. « Les lois Neuwirth et Veil ont autorisé la contraception et l’avortement mais aucun de ces textes ne les a organisés » rappelle Françoise Laurant, Présidente nationale du Planning Familial. Pour Dalila Touami, Présidente de la Région Ile de France du Planning Familial « Les droits en santé sexuelle font partie des droits fondamentaux reconnus internationalement. Pour les appliquer il faut parler de la sexualité sans tabou, permettre l’accès à une information précise sur les contraceptifs, garantir l’accès à l’avortement à toutes celles qui ne désirent pas poursuivre leur grossesse ». Selon Maya Surduts, secrétaire générale de la CADAC, « il est grand temps de mettre fin à la culpabilisation des femmes face à l’avortement ». En effet, poursuit-elle « 42% des femmes y ont recours au cours de sa vie. » Marie-Laure Brival, Présidente de l’ANCIC, précise qu’« il est nécessaire de poursuivre la revalorisation de l’acte d’IVG tant dans la formation initiale que dans la rémunération des professionnels qui le pratiquent » pour que ce « parent pauvre de la médecine » trouve enfin sa juste place auprès des professionnels, dans les hôpitaux. Les associations saluent l’action de la Région Ile-de-France, de la Vice-Présidente de la Région Ile-de-France, Francine Bavay, chargée du Développement social et de la santé et la détermination des éluEs régionaux. Elles déclarent espérer que d’autres régions développent des initiatives similaires car défendre ces droits, c’est avoir le choix, c’est notre liberté à toutes et tous ! Le Planning Familial, Paris le 20 janvier 09 Contacts : Dalila Touami, présidente Planning Familial Ile de France 06 72 06 72 59 Chantal Artifoni, coordinatrice du Planning Familial Ile de France 06 82 76 08 12
Les chiennes de garde (mouvement féministe moderne et actuel) ont posté un article sur cette dramatisation de l'IVG dans les séries télévisées diffusées en France. C'est de la martyrisation médiatique, du lynchage publique, de la diffusion traumatique (et donc en conséquence du bourrage de crâne implicite traumatisant). Ces séries visent un publique qui peut paraître large mais qui en réalité cible une population d'adolescentes susceptibles d'avoir des relations sexuelles (protégées ou pas) et donc de tomber enceintes. Ces émissions-là stigmatisent l'acte d'avortement et indirectement dissuadent les téléspectatrices influençables d'avorter.( exemple TF1 "Dolmen"; France 3 "Plus belle la vie".
A l'inverse, d'autres émission traitent de l' IVG, comme un acte qui doit être conscient, et désiré mais tout d'abord comme une décision personnelle, un droit légitime et irréfutable. Le message prépondérant étant la liberté de chaque de disposer de leur corps. (ex. France 2 " Clara Sheller")
0227081602151217
- Annexe:
a) législation quant à l'avortement en Europe:
http://svss-uspda.ch/fr/facts/europe.htm
b) tableau indicatif en Europe concernant l'IVG:
voir sur le site ci-après: http://svss-uspda.ch/fr/facts/europe.htm
c) chronologie concise (synthétique je dirais plutôt) de l'avortement en France :http://www.planning-familial.org/themes/theme03-avortement/fiche05Precision02.php
Billet de blog 8 juin 2011
L'évolution de l' interruption volontaire de grossesse en France
Avant même de pouvoir prononcer le mot «évolution» ou «progression» quant à l'avortement, il faut tout de même notifier la perception et le jugement de la société face à cet acte. A l'incipit d'un nouveau terme, d'une nouvelle idée, demeure un phénomène nouveau qui fait son irruption en France de manière polémique, au début du XXème siècle.
Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.