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Fin de la distribution de tracts près de la gare de Nantes. Quelques palettes réduisent le passage, mais les véhicules peuvent passer. L'ambiance est très détendue, les conducteurs dans l'ensemble plutôt bienveillants.
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Les stigmates des dernières manifestations sont d'autant plus visible que que les rues du centre-ville sont inhabituellement calmes. Peu de véhicules, peu de passants, les banques sont barricadées derrières leurs palissades en bois ou en métal.
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A 14 heures, les premiers manifestants tentent de se rassembler, face à la place entièrement fermée par des grilles et des rangées de CRS. Des gendarmes mobiles et des canons à eau occupent tout le secteur, lourdement équipés. Les gens arrivent petit à petit, s'arrêtent, une foule se forme, chacun paraissant attendre on ne sait trop quoi ou passer par hasard. Les sacs sont fouillés par des policiers de la brigade anti-criminalité, en civil et sans brassards, des casques estampillés police à la ceinture. Les jeunes et les passants présentant le profil recherché par les policiers sont systématiquement fouillés.
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La foule devient compacte, la peur recule. Une banderole est déployée. La manifestation s'élance, avec 1000 à 2000 personnes, fait le tour d'un pâté d'immeubles pour éviter la police, puis passe devant le château, dans le plus grand calme. Le répit est de courte durée. Près de la gare, la police intervient, coupe la manifestation en deux avant de disperser l'ensemble dans un immense nuage de gaz lacrymogènes.
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A 15 heures débute le rassemblement syndical... en pleine zone industrielle. Dans un premier temps, peu de monde. La manifestation doit attendre une heure que d'autres personnes arrivent avant de s'élancer. Le lieu avait été choisi par l'intersyndicale - en particulier la FSU et FO - pour éviter le centre ville. Résultat : il faudra une incursion sur le périphérique pour que la manifestation devienne visible.
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Quelques jeunes fonctionnaires et des collégiens défilent derrière leurs banderoles. Pourtant, peu de jeunes sont présents, ceux-ci ayant préféré la tentative de manifestation dans le centre-ville. L'essentiel des troupe est constitué de grévistes, la rupture générationnelle et sociale est visible. Ici, les salariés. En ville, les étudiants, les précaires.
Portfolio 26 mai 2016
A Nantes, la drôle de guerre
Jeudi 26 mai, des blocages ont été mis en place à Nantes dès les premières heures du jour près de la gare SNCF et de l’aéroport. Deux manifestations avaient lieu dans l’après-midi. L’une, à 14 heures en ville, était interdite ; l’autre, reléguée en périphérie, réunissait les salariés en grève. Alternative réduite à l'impossibilité ou à l'invisibilité.
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