Le 14 avril 2022
Je devrais dire camarade et je n’y arrive pas.
Le premier tour des présidentielles est passé, avec le résultat que vous connaissez.
J’ai en mémoire la déclaration de Fabien Roussel : « Au premier tour on vote selon ses convictions, au deuxième on vote par défaut ». Vous appelez donc à voter Macron. Je ne peux pas m’y résoudre et je vais voter soit blanc soit je m’abstiendrai.
Que l’on ne me dise surtout pas : « Si tu ne votes pas Macron tu fais élire Le Pen ».
Je m’explique :
- Mon père combattant FTPF est mort en déportation à Dachau en laissant trois enfants en bas âge à une veuve qui a été obligé d’assumer.
- Ma mère a été conseillère municipale communiste.
- Mon premier engagement à l’âge de 14 ans a été pour participer à la défense de Jean Baptiste Champseix, Résistant communiste FTP, chevalier de la légion d’honneur, condamné en 1951 à 6 mois de prison pour manifestation interdite.
Aujourd’hui, je vous en veux.
Vous saviez très bien que le score que vous faites depuis des années ne vous permettait pas de briguer une place au deuxième tour. Par ailleurs, le seul parti qui avait réalisé en 2017 un chiffre lui permettant d’envisager une position de second à la présidentielle de 2022 était La France insoumise.
Son programme pouvait en grande partie vous satisfaire.
C’est vrai, J.L Mélenchon peut crisper par certaines de ses attitudes et réparties. Il reste que le P.C. disait à une époque : « On ne vote pas pour un homme, on vote pour des idées et un programme ».
Suite aux remarques que j’ai exposées, je considère que le programme de la LFI était le seul que nous devions défendre, même si des améliorations ou des transformations pouvaient être envisagées par la suite.
Résultat : Roussel fait 800.000 voix et il manque 400.000 voix à Mélenchon.
Vous avez donc fait le pari de l’élection de M. Le Pen dès le premier tour en la plaçant en deuxième position. En effet, malgré un matraquage de tous les “chiens de gardes“ des télévisions à la botte de leur patron Macron, Les électeurs risquent de se détourner de lui uniquement par contestation.
Il faut savoir aussi que plus les gens sont malheureux, plus ils se retournent vers la droite qui sait leur faire miroiter un bonheur hypothétique.
Si nous, la vraie gauche actuelle, P.C – LFI, ne sommes pas capables de leur présenter un front commun, nous serons toujours perdants et vous le savez.
Cette année nous avions la possibilité de gagner. C’est vous, et vous seuls qui êtes responsables de cette semi défaite. Saurez- vous en tirer les conclusions ? j’ose l’espérer mais je n’en suis pas sûr.
Ma mère me disait avant de mourir : « Michel je ne verrai pas ce changement mais toi tu le verras »
Mes petites filles étaient très déçues du résultat comme peuvent l’être des jeunes de 23 et 25 ans qui voient leur rêve devenir cauchemar.
J’ai 84 ans et j’ai osé leur dire : « Moi je ne verrai pas le changement mais vous, vous le verrez. Indignez-vous, n’acceptez pas ce fascisme qui prend de plus en plus d’ampleur. Faites plier ces directions politique qui refusent le changement par égocentrisme, et sectarisme »
Honnêtement, en disant cela je me mentais à moi-même, et à cause de cela, je ne vous pardonnerai pas.
Michel Trésallet