Agrandissement : Illustration 1
Femme à la fenêtre et charriot, années 1990, probablement du coté d'Oyonnax
On pourrait croire cette image cadrée de toutes pièces: pas du tout. La rencontre est de hasard entre des serviettes de bain, un charriot de supermarché et une femme à sa fenêtre.
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Vide, probablement du côté de Lyon, 1998
C'est que les charriots de supermarché sont partout. Parfois ils poussent mieux que les arbres, surtout dans le béton.
Agrandissement : Illustration 3
La Villeneuve, près de Grenoble, 1981
Un jeu pour les enfants?
Agrandissement : Illustration 4
Un monde cabossé, années 1980
Les épaves remplacent les berceaux, les charriots les berceaux.
Agrandissement : Illustration 5
Tout cassé, années 1980
Les vitrines ne ressemblent parfois plus à rien
Agrandissement : Illustration 6
L’œil, Chambéry,1982
Les badigeons nous font parfois encore de l’œil.
Agrandissement : Illustration 7
Saint-Etienne, 1997
Mais les vitrines reflètent aussi la casse sociale, comme ici à Saint-Etienne
Agrandissement : Illustration 8
Abîmes, Nantua, 1988
Un autre monde, non une porte rouillée et fermée pour longtemps...
Agrandissement : Illustration 9
Mur de prison, Lyon années 1990
Un peu de bougé rend le monde, clos ou pas, un peu irréel
Agrandissement : Illustration 10
Le Christ-loup, 1992, Nantua
Je suis passé des dizaines de fois le long de ces vieux murs: j'ai toujours trouvé leurs motifs banals et difficiles, sans intérêt. Hier, la lumière de printemps était forte, il y avait de beaux mirages dans l'eau, pour qui sait voir; aujourd'hui, elle est voilée. Cadrer ces murs est devenu ainsi facile, partout il y a des visions: des motifs abstraits, une douleur à peine perceptible, et dans une ombre le visage d'un vieux christ souffrant.
On ne photographie pas des personnes, ou comme moi des "supports". En eux une lumière vous attend: après avoir longtemps joué à cache-cache, elle devient hallucinogène. Sans le savoir, c'est elle qui vous attend, qui vous surprend après bien des détours. Après l'avoir photographiée, elle ne disparaît pas tout à fait pour toujours.
Texte écrit en 1992Agrandissement : Illustration 11
La discussion, années 1990
Il n'empêche, se parler devient difficile
Agrandissement : Illustration 12
Le tableau, 1991, Londres
Se rencontrer encore plus. Le prix de œuvres s'envole...
Photographies d'origine argentique, de la série "Miroirs blessés", des centaines d'heures de promenades en ville.
Première partie ici: https://blogs.mediapart.fr/27191/blog/010224/mais-ou-vas-tu-petit-bonhomme-premiere-partie
Tous mes portfolios là: https://blogs.mediapart.fr/jacques-vermorel/portfolios
Portfolio 5 février 2024
Mais où vas-tu petit bonhomme ? (deuxième partie) Vers un monde irréel?
Deuxième partie de notre série de photographie: de la manière de se perdre en cours de route. Quand le photographe ne sait plus bien où il est , le monde lui paraît plus irréel... et il découvre le monde, enfin, un autre monde. Celui des années 80 et 90 du siècle dernier.
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