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Billet de blog 17 juin 2025

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Différente et puissante : représenter la liberté !

Le film "Différente" de Lola Doyon montre, notamment, une relation psychothérapeutique qui émancipe, malgré l'annonce d'un handicap (1).

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La médecine entend par "paradigme neurodéveloppemental", l'idée qu'une "interaction entre une vulnérabilité génétique et des facteurs environnementaux, dans une fenêtre particulière de développement cérébral, dépasse la catégorie des troubles neurodéveloppementaux et offre un cadre essentiel à toute recherche transdiagnostique en médecine, et en psychiatrie en particulier" (2).

Ainsi, on estime que "près des deux tiers des jeunes adultes consultant pour la première fois en psychiatrie pourraient présenter des critères de troubles neurodéveloppementaux, tandis que les comorbidités psychiatriques non liées aux troubles neurodéveloppementaux sont extrêmement fréquentes à l’âge adulte chez des patients souffrant de troubles du spectre de l’autisme ou de troubles de déficit de l’attention" (2).

Qu'entend-t-on par neurodéveloppement ? "Les différents stades de neurodéveloppement qui se succèdent et se superposent incluent la neurogenèse, la migration neuronale et la gliogenèse, pendant la vie fœtale, suivis de la synaptogenèse, jusqu’à la préadolescence (environ 10 ans). Le processus de myélinisation commence dans la première année de vie et dure jusqu’à l’adolescence (environ 15 ans), tandis que le processus physiologique d’élagage synaptique, qui consiste en l’élimination sélective de certaines connexions synaptiques entre les neurones afin d’optimiser l’efficacité des réseaux, débute après 5 ans et continue bien après 20 ans. Ces différentes étapes constituent chacune une période de vulnérabilité spécifique pouvant conduire au développement de maladies psychiatriques, qui reflètent le gradient neurodéveloppemental lors de la survenue des troubles" (2).

Les chercheurs s'intéressent, notamment, aux signes cliniques des troubles psychiques et à leur âge d'apparition. Plus ils sont anciens, dans la vie du patient, plus l'hypothèse qu'ils soient héréditaires ou dus à "facteurs de risque précoces tels que les infections materno-fœtales, l’exposition à des substances toxiques durant la grossesse, la prématurité sévère" est forte (2).

A contrario, on peut s'interroger sur la pertinence de l'hypothèse selon laquelle ces troubles seraient dus à des traumatismes infantiles, même si cela ne peut être exclu (surtout quand on en a un souvenir net et persistant). C'est, telles que je les comprends, une des questions de la recherche aujourd'hui, et c'est passionnant.

Individuellement, quand on sait ce dont on a longtemps souffert, l'hypothèse neurodéveloppementale est réjouissante, en ce qu'elle met des mots sur un sentiment d'impuissance. Elle peut offrir aussi des perspectives de traitement, dans certains cas.

C'est un rôle de psychothérapeute qui apaise, qui explique et qui offre des perspectives, que joue très bien Fabienne Cazalis, dans le film "Différente" (1).

Si on veut comparer un psychothérapeute à un parent, alors ne faut-il pas préférer celui qui émancipe, grâce à des hypothèses basées sur des preuves scientifiques ?

Illustration 1
Dérivomètre du soin non-conventionnel de l'EHESP © École des Hautes Études en Santé Publique, tous droits réservés

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Crédits et sources :

(1) Doyon, Lola. "Différente" (2025). Production : Memento, Agat Films & Cie, Ping & Pong Production. Url : https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=325040.html

(2) Iftimovici, Anton, Jardri, Renaud, Lefebvre, Aline, Mallet, Jasmina et Lefrere, Antoine. "Le neurodéveloppement - Une dimension transnosographique" in Médecine et Sciences n°41/5 (2025) Url : https://doi.org/10.1051/medsci/2025071

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