Mais comment s'imaginait-il, lui, le filou, le Fillon, que ses machinations allaient restées ignorées alors qu'il briguait la présidence? Qu'il n'y aurait personne parmi ceux qui savaient d'assez courageux, d'assez lucide, ou d'assez méchant, pour dénoncer, pour faire fuiter l'information, de permettre de tirer le premier bout de la pelote? A quel point ses "manigances", ses "arrangements", ses "montages financiers" pour assurer les aises de la maison Fillon pouvaient comme ça, pendant des lustres demeurer cachés dans l'ombre? Il faut qu'il se soit senti entouré d'une engeance aussi compromise que lui pour avoir osé tenté de grimper ainsi en haut de l'arbre.
Et ses comparses, ses collègues, ces députés LR qui inondent les ondes et les plateaux, mesurent-ils l'inanité de leur défense quand ils proclament en choeur qu'à travers ces révélations, c'est la droite qu'on veut attaquer. C'est même la démocratie, puisqu'il a été choisi, élu! Que c'est une machination! "Concentrez-vous sur les programmes! Ne lisez donc plus le Canard", préconisait hier sur BFM-TV sa porte-parole. La dénonciation arrive quand elle peut faire mal, certes, et elle fait mal, mais à qui la faute? Auraient-ils préféré laisser ces faits ignorés, dans l'ombre? Bien sûr que oui. Tous ce grouillement de beaux messieurs et belles dames savaient, sinon tout, du moins des bribes. Nous, non. Et tous de déplorer que le bas-peuple se détourne du champion qu'il s'était choisi en voyant l'étendue de la merde qu'il a collée au derrière. C'est une manoeuvre politicienne! Une attaque tellement virulente et arrivant à point nommée qu'elle est "professionnelle"! Vous, les manants, n'auriez jamais dû voir cela. Cela devait rester caché. Comme le compte de Cahuzac. "Cela rejaillit sur toute la classe politique". On a entendu aussi: "En disant des choses comme ça, vous préparez un boulevard pour Le Pen". Alors que ce n'est pas de dénoncer ces mafieux qui fait monter le FN, mais bien l'existence de ces activités mafieuses. Autrement dit, élisez-nous, fermez votre gueule et les yeux.
Attention, les politicards! Maintenant, on a traversé le décor.