Est-ce l'absence de feuillage ou les nouvelles lunettes? Toute la mocheté est visible: les bâches déchirées des jardins, les Pères Noël nouvelle tendance (gonflables et géants, avec une face d'abruti) qui trônent debout à la porte d'entrée des maisons, cohabitant avec ceux des années précédentes (nains désarticulés, statufiés dans le mime d'une escalade de la façade), les stations-service désaffectées et celles qui résistent, les panneaux annonçant les super-marchés 10 km à l'avance, les ballots de foin enveloppés dans du plastique blanc qui restent dans les champs, les clignotements des guirlandes pour des mises en scène Waltdisneyisées de traîneaux, rennes et sapins en tous genres (au moins une dans chaque hameau de France, et allez-y qu'on branche ma connerie dès la nuit tombante, et la nuit dure longtemps). On désespère.
Puis dans un pré du Berry, à un virage, la vision de boeufs blancs, immobiles dans la brume montant des sols humides, dans la clarté déclinante.