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Billet de blog 3 juillet 2013

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COMMISSION d'ENQUETE CAHUZAC : Condamin-Gerbier et Catuhe

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La parole est claire, et l'embarras du rapporteur Claeys ne l'est pas moins: il y a eu volonté de poser les mauvaises questions pour obtenir la mauvaise réponse. Au plus haut sommet de l'Etat, on savait, et on a protégé. Moscovici, Valls. Condamin-Gerbier lui-même, interrogé à la Préfecture de Paris,  avait rédigé mot à mot ce qu'il fallait demander. Il avait indiqué qu'il fallait élargir la demande à la banque Reyl, dès que le nom de Dreyfus était sorti dans le journal suisse Le Temps. Il sait que le PV de son audition a été transmis très vite.  Mais c'est exactement le contraire que l'on avait fait: poser la question la plus restrictive possible, pour obtenir une réponse négative, très vite étalée dans le JDD.

Condamin-Gerbier a remis à la justice une liste de personnalités politiques impliquées dans des relations de gros sous avec la Suisse. On a entendu prononcer le nom d'un membre de la commission même, Devedjian, qui, avec Woerth, arrivés en Suisse en jet privé, ont intimé aux membres UMP de Genève (dont faisait partie Condamin-Gerbier) de "fermer leur gueule" afin de soutenir qu'ils étaient venus en train. Les beaux seigneurs. 

La commission est dans ses petits souliers. Courson refuse la question réclamant des noms, notant que ce n'était pas le travail de la commission mais celui de la justice.  Claeys a failli explosé 5 fois en essayant tant et plus de dire qu'il n'y avait pas eu de disfonctionnement, jusqu'à agacer le Président Courson qui, pour la première fois, apporte à son collègue rapporteur PS un désaveu, au milieu d'échanges jusqu'à présent ouatés.  A chaque fois, fortement, clairement, démenti par Condamin-Gerbier, qui répétait: il n'y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Droit dans son cheminement de révélation. Un homme parle, et ça dérange plus que le Cahuzac mutique!

Puis la commission interroge Mr Catuhe, inspecteur des impôts. C'est lui qui a signalé à la BII, brigade chargée d'enquêter sur ce genre de dossier, cet enregistrement où il avait formellement reconnu Cahuzac. Et cet honnête homme, ce fonctionnaire intègre, une heure durant, en vertu de l'article 40 qu'il ignorait, comme (presque) tout le monde, se fait chercher des poux pour ne pas avoir signaler ce fait directement au procureur! Le seul qui l'a signalé se fait engueuler, comme Garnier, des années plus tard, se fera placardiser. Certains députés devraient prendre des leçons de courage de ces inspecteurs-là, qui ont fait leur boulot, envers et contre tout.

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