Deux informations tournent en boucle ce w-e:
-400 migrants, dérivant sur un cargo en Méditerrannée, sont arrivés en Calabre, puis ont été dispersés dans différents centres d'Italie.
-Il y a eu des bagarres entre migrants de différentes origines à Calais.
Je n'ai entendu aucun commentaire faisant un parallèle entre ces deux événements, sur la différence de traitement pour ces gens. Dans un cas, l'accueil de l'Italie, nécessaire par humanité, même si les problèmes se posent. De l'autre, l'inhumanité de la gestion de la France, depuis des mois, pour ceux qu'on sait là, mais qu'on persiste à ignorer, puisque le local ouvert quand il y avait grand froid (quand même! que dirait-on s'il y avait des dizaines de cadavres roides au petit matin?) a été fermé, dès que le thermomètre a remonté au dessus de zéro. Il y a eu quelques tentatives pour expliquer la bagarre: l'exaspération, la désespérance de ceux qui ont faim et froid, qui dorment peu ou mal, conjuguées avec la rareté des camions dans lesquels ils vont se cacher, sous lesquels ils vont s'accrocher, pour passer en Angleterre, en cette période de fêtes. Car ils passeront. Je n'ai entendu aucun relais de la plainte de la maire de Calais, qui demande que des tentes de l'armée soient montées en urgence, comme ça se fait au Darfour, précisait-elle, pour que ceux qui arrivent y trouvent refuge, accueil, chaleur, repas. Mais non. La politique veut empêcher ce que personne n'empêchera: les humains ont des jambes, et quand ils vivent mal quelque part, ils vont ailleurs.
Et on accepte qu'en France, il y ait cette zone, cette jungle, ce lieu de désespérance et d'inhumanité, lieu voulu, situation politiquement décidée. Honte! Honte!