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Billet de blog 6 septembre 2015

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le Pape François

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Il n'y en eut qu'un dans les media qui ait enfin le courage de montrer l'évidence arithmétique, et peut-être d'enclencher définitivement l'accueil. Ce fut ce week-end, une voix forte... celle du pape François, oui, le pape, cette institution dinosaure de mitre et de dorures. Et la tête sous la mitre ces temps-ci est bien faite, et bien diseuse, semble-t-il. Déjà cette semaine il avait demandé l'indulgence pour celles qui ont avorté, ce qui n'est pas un  détail, du point de vue papal. Et ce week-end, François a dit haut et fort que chaque paroisse d'Europe devait accueillir une famille de réfugiés.

Et soudain, se révèle nullement insurmontable ce qui semblait infaisable, la Grande Crise des Migrants: une famille par paroisse, et plus aucun réfugié ne dormira dehors. Voilà tous les Syriens casés. Et même plus! En généralisant cette pratique à chaque commune, l'entité républicaine remplaçant la paroisse, on pourrait pourvoir au logement de TOUS ceux qui sont à la rue: les SDF, les Roms, qu'on balade de bidonville en chambre d'hôtel pour 3 nuits. En répartissant bien la misère, en la diluant dans la prospérité relative de l'Europe de l'Ouest, elle n'est soudain plus insurmontable. Un individu par groupe de 500 habitants. Mais qu'ont-ils attendu, nos politiques, pour prendre LA mesure qui permet d'éteindre les jungles de Calais, les bidonvilles de La Courneuve, les Soudanais qui dorment sur les rochers de Menton, les SDF des quais de Seine, les squares remplis de jeunes Afghans mineurs qui dorment dans la rue? Les maires de France favorables à cet accueil vont se réunir. Les curés vont parler en chaire à la messe. Un décret permettrait à la République de suivre le mouvement. Une famille de réfugiés par commune de 1000 habitants.

Mais la volonté politique n'est pas de régler le problème. La volonté politique est de se faire élire, réélire, et d'adopter la stratégie la meilleure à cette fin, comme jouer avec cette peur de l'autre, cette supposée "menace d'envahissement".  Les longues colonnes de réfugiés en marche sur les autoroutes génèrent une effervescence, une pulsion de vie, un débordement des politiques par les citoyens, qui eux accueillent, nourrissent, aident. Il était temps. Les opportunistes politiques vont prendre en marche ce train-ci, le train de l'entraide humaine, honteusement tard.

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