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Billet de blog 6 décembre 2015

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fusillade de l'EI en Californie: le grand tabou

la fusillade de San Bernardino peine à être reconnue comme un acte terroriste

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En Californie, le 2 décembre, il y a 4 jours déjà, un commando armé de 2 personnes fait irruption dans une salle pleine de gens réunis pour la fête de fin d'année d'un centre social, tire à l'aveugle sur la foule terrorisée, puis s'enfuit, avant d'être abattu par la police. Les auteurs de ce massacre sont un couple, lui musulman, elle, sa compagne, qu'il a rencontré sur internet l'année dernière, et qu'il est allé chercher en Arabie Saoudite.

Ces renseignements étaient connus dès les premières heures après l'attentat. Puis peu à peu, sont tombées les informations suivantes: l'attaque était préparée, ils avaient d'autres bombes dans leur garage, l'homme était en contact avec des gens de l'EI. Puis on apprit que la veille, sa compagne avait revendiqué l'attentat sur Facebook, attentat commis en "faisant allégeance à Daech".

Quelle a été la couverture de la presse après cette tuerie? En premier lieu, la diatribe contre les armes en vente libre aux USA, et l'assimilation de cette tuerie avec les précédentes, quand des fous armés tirent sur tout ce qui bouge. Tous les quotidiens reprenaient en choeur ce couplet. On a dit aussi que cette fusillade avait éclatée "après une dispute". Alors qu'elle avait été minutieusement préparée et prémédité. Les médias, et pas seulement aux USA, refusaient de dire ce qui pourtant sautait aux yeux: cette fusillade était due à l'EI, en ligne directe une suite des attentats de Paris, fortement inspirée du massacre du Bataclan.

A Paris, le traumatisme est encore à vif, les bougies et les fleurs sont à peine enlevées. Aucune couverture médiatique sur la veillée à San Bernardino, où les mêmes bougies brûlent devant les mêmes fleurs, veillées par les mêmes parents éplorés. Aucune réaction de la classe politique, alors qu'on a encore dans les oreilles et dans les yeux les voyages des grands dirigeants après les attentats de Charlie, qui n'avaient pas fait plus de victimes.

Non. Aux USA, on minimise: ce commando n'était pas en "mission". Juste "inspiré" par Daesh. On montre à foison les doudous du bébé donné en garde à la grand-mère, l'intérieur du modeste logement envahi par les journalistes. On noie le poisson.

Pourquoi ce refus de nommer? Aux USA, on peut comprendre cette prudence par des raisons politiques: Obama va être mis en grande difficulté par ce terrorisme commis par un Américain sur le sol américain, "de l'intérieur", ce terrorisme qu'il avait cessé de combattre. Mais ailleurs? Ici? Où sont les analyses? Les vraies questions? Qui sont ces radicalisés américains? Pourquoi? Comment? Quels moyens ont-ils là-bas pour le combattre?

Ce black out sur une réalité qui finira bien par sortir (conférence de Obama dans les heures qui viennent) n'est pas sans écho avec cette menace de l'EI, à journal ouvert, pour inciter leurs allégeants à s'attaquer au personnel des écoles de France, ainsi que de la DASS, annonce très inquiétante, et étrangement non diffusée. (https://blogs.mediapart.fr/cedric-mas/blog/051215/letat-islamique-cible-maintenant-les-ecoles-publiques-et-les-services-sociaux).

Sommes-nous si bêtes pour ne pas être informés?

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