Dans le documentaire de Gérard Miller sur Cahuzac diffusé lundi soir sur la 13, on apprend que Cahuzac a téléphoné à Médiapart en ayant tenu ces propos: "C'est dégueulasse ce que vous faites. C'est comme si vous regardiez sous les jupes de ma fille pour voir si elle est encore vierge". Phrase étonnante. Miller, dans son commentaire, y voit l'expression du tabou de la non-virginité de Cahuzac, qui aurait fait une analogie entre lui et sa fille, la blancheur des comptes de l'un, et la virginité de l'autre. Cette phrase est plus intrigante. Cahuzac veut donc dire que cette histoire est de l'ordre du privé, et que personne n'a le droit d'y aller voir. S'il a entièrement raison pour sa fille, il n'en est pas de même pour son compte bancaire Suisse, dont il doit, c'est la loi, rendre compte. Mais par ces paroles il se permet aussi, lui le père, de parler publiquement de la virginité de cette jeune personne, ce qu'aucun des journalistes, heureusement, n'a jamais fait. Voulait-il ainsi, par la force de l'image du tabou levé, arrêter le cours de son histoire? Déplacer le respect dû à la vie privée de l'une sur lui-même, en se réfugiant sous ses jupes? Sous les jupes de sa fille? S'il y a une place interdite aux pères, c'est bien celle-ci. Ces paroles montrent qu'il s'arroge ce droit. Qu'il est au-dessus des lois. Le procédé est odieux. Pour arrêter le cours de sa vérité, ce type était prêt à tout.
Billet de blog 7 octobre 2014
Cahuzac, sa fille, et ses jupes
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