Il est fou, tout le monde le sait. Et dangereux. Et puissamment armé (Ne demandez pas par qui, on connait les marchands d’armes.)
Aux abois, il a quitté sa tente pour un bunker à Bab al-Aziziya. Les miliciens qu’il paie d’or sont prêts à tout. Ses (nos) avions décollent et bombardent les villes libyennes, la population civile.
Sous les yeux attentifs du monde entier.
Les insurgés appellent à l’aide.
Si les Nations Unies n’avaient qu’un but purement humain, elles s’entendraient pour faire cesser ce massacre, épargner des vies humaines, et la question de l’intervention ne se poserait même pas. Elle serait en cours, ou même terminée.
Or l’intervention est différée, retardée, discutée.
Le but est donc autre. Les organisations internationales ne sont donc pas faites pour empêcher le sang de couler. Il y a un but supérieur, sur lequel il serait bon de s’interroger. (Peur des courants islamiques? On a pourtant vu qu’ils étaient très relativisés dans les soulèvements égyptiens et tunisiens. Peur de déstabiliser la région de la manne pétrolière? De toute façon, les révolutions voisines ont déjà redistribué les cartes.)
Kadhafi n’en a plus pour longtemps. Tout le monde le sait, et la pilule de la honte pour celui qui lui a déroulé le tapis rouge est déjà dure à avaler, mais on ne va pas le plaindre.
Mais les organisations internationales cherchent à gagner du temps. Pour placer de nouvelles influences, alliances, stratégies.
Pétrole, flux d’immigration, marchés internationaux … Chercher le but suprême.
Autre problème, la population civile qui fuit. Les réfugiés arrivent aux frontières. Quoi de plus normal? L’histoire se répète, on a tous en mémoire les exodes devant les guerres. Hier c’était nous. Mais eux ne reçoivent pas facilement aide et assistance, compassion première. Ils sont fatigués, affamés, et nombreux. Des voix infâmes s’élèvent, et on les laisse chanter leur souffre, pour dire déjà qu’ils doivent repartir, et retourner au feu.
Billet de blog 11 mars 2011
UN FOU MASSACRE SON PEUPLE
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