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Billet de blog 15 juin 2012

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ADIEU LA CROISSANCE / VIVE L'ECONOMIE

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La croissance ne reviendra pas. 

Tous le disent, le savent, la planète vit au-dessus de ses moyens. Personne pourtant n'en parle, en ces temps d'élections. Hollande se fait élire sur cette idée dépassée de croissance, qu'il oppose à  l'austérité,c'est sous cette bannière qu'il mène son combat européen. 

Pourtant c'est la frugalité qui s'annonce à l'horizon, qui sera supportable si et seulement si elle s'accompagne d'une plus juste répartition des richesses. Sinon la décroissance sauvage va générer, d'ici quelques lustres, pénuries, dont pénuries alimentaires, révoltes, car les banlieues qui acceptent bien des choses n'accepteront pas la disette, violences et pire encore.

La France est un pays riche, qui gaspille, où les revenus du capital sont bien supérieurs aux revenus du travail. C'est aux politiques d'organiser une nouvelle  répartition des richesses. Les leviers en sont connus: lever certains impôts (et pas d'autres), pour créer et payer des emplois utiles (infirmiers, instituteurs etc.) veiller sur la répartition de la manne entre départements et régions, par des systèmes de compensations. Maintenir les services publics, santé, éducation, poste, chemin de fer, et favoriser le maillage du territoire par les PME, ateliers de réparation en tout genre, plutôt que les grosses multinationales aux pieds qui les démangent de délocaliser vite, tant qu'il y a encore quelque part du profit à faire sur le dos de travailleurs plus pauvres. C'est en France encore (mais pour combien de temps?), pays qui n'est pas encore complètement dans l'urgence sociale,  qu'on peut financer la recherche pour d'autres techniques de cultures, d'habitat, de gestion des déchets, et tutti quanti.

Quand les gens sont tous  logés, instruits et soignés, il est possible de leur demander des aménagements, comme rouler moins vite, construire plus économe, trier les déchets. C'est sur eux qu'une politique d'économie doit s'appuyer, sur ceux qui vivent, irriguent de leur travail le territoire, par leur présence, leur consommation, leurs échanges locaux. Pas sur les financiers. Jamais sur les financiers.

Le langage politique lui-même gagnerait à changer. Pourquoi pas revenir au mot "économie", qui a les deux sens, restriction et gestion judicieuse?

Rappel, pour montrer que l'impossible est possible: Depuis un an, le Japon a mis en sommeil tous ses réacteurs nucléaires, et a fait l'économie de 30% d'électricité.

Rappel: la France, 1% de la population mondiale, a un PIB par habitant 4 à 5 fois supérieur au PIB mondial.

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