Valls n'a rien su, rien ne remontait de ses services, il n'y avait rien qui puisse lui mettre la puce à l'oreille. Le dossier de préfecture sur Cahuzac ne devrait pas exister (ce sont des racontars), il n'en a pas eu connaissance, donc il n'en a rien communiqué au Président.
Moscovici est mis à mal quand il évoque la réunion entre Hollande, Valls, lui-même et Cahuzac, malgré la "muraille de Chine", et l'affirmation de Cahuzac qu'il avait été tenu à l'écart de toute procédure. Est mis à mal quand il persiste à dire que sa demande a été formulée de la manière la plus large possible, mais avec des suggestions de Cahuzac sur la durée. Est mis à très mal quand on lui fait remarquer qu'il a vite informé le procureur du résultat négatif, mais qu'il ne l'avait pas informé de la teneur de la demande.
Le député Fennec fait remarquer que rien ne l'empêchait de saisir la justice dès qu'il avait eu des doutes, et que Cahuzac aurait dû être écarté bien avant mars.
Ils savaient. Ils savaient tous, mais ils préféraient tous que "ça passe", sans faire de vagues.
"Vous étiez tous convaincus de la sincérité de Cahuzac" disait Mosco. "Non", répondait le Président Courson, "Pas moi. J'ai douté"
Courson fut assez souvent pris à partie aujourd'hui, devant affronter la fronde des rangs serrés du PS, autour de la défense de la ligne gouvernementale. La raie était un peu moins droite, une mèche rebelle lui donnait soudain l'air plus frondeur. Mais il n'a pas baissé la garde. Après avoir entendu un député PS poser la question hautement dérangeante (!) pour Mosco : " ordinairement combien de fois voyez-vous Cahuzac ?", et avoir entendu la réponse scoop du ministre de tutelle "quotidiennement" , le Président Courson demanda au député, avec une pointe d'ironie non dissimulée, s'il souhaitait aussi savoir combien de SMS Mosco avait reçu de Cahuzac...